Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder, un siècle après le Congrès de Tours de décembre 1920, la naissance du parti communiste en France. Le texte de cet exposé est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposons à partir d’aujourd’hui en feuilleton sur notre blog « lo argenteuil »
Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme
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1921-1924 : la lutte pour transformer le parti
Les interventions de Trotsky et des dirigeants de l’IC
Au congrès de Tours, le secrétariat du nouveau parti fut confié à Frossard. L’élection d’un nouveau comité directeur ne suffisait pas à en faire une direction soudée, liée au parti par des liens de confiance éprouvés à travers des luttes communes, des victoires et des défaites. Les réformistes continuaient à donner le ton. Parmi les communistes de la première heure, susceptibles de mener la lutte pour faire émerger une véritable direction communiste, Rosmer était à Moscou, Loriot et Souvarine allaient rester en prison jusqu’au printemps 1921, Monatte avait refusé d’adhérer. Quelques mois plus tard, Souvarine rejoignait à Moscou l’exécutif de l’IC et c’est donc à distance, avec toutes les difficultés que cela engendre, qu’il mena le combat contre le centre réformiste.
En cette année 1921, Trotsky et les dirigeants de l’Internationale communiste ayant des liens avec les militants français n’allaient pas ménager leurs efforts pour transformer le parti. À Paris, l’IC envoya le communiste suisse Jules Humbert-Droz, qui résuma plus tard son rôle : « Il ne s’agissait pas de commander et de condamner, mais d’éduquer et de convaincre[5]. »
Trotsky cherchait à rallier les syndicalistes révolutionnaires, nombreux, qu’il considérait « comme la seule force vraiment révolutionnaire dont tout le communisme sort en germe », mais auxquels il reprochait de rejeter la lutte politique. Il militait pour qu’ils entrent dans le parti en posant leurs conditions, par exemple un certain nombre de sièges à la direction et l’expulsion de chefs non communistes du parti.
Boris Souvarine
[5] . Jules Humbert-Droz, Mémoires, Tome II, 1971.
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(Demain : 1921-1924 : la lutte pour transformer le parti, La question syndicale : l’ISR et la CGT-U)
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