samedi 6 février 2021

Migrants, du Sénégal vers la France : un dur voyage d’espoir dû à une pauvreté croissante

 

Un exemple de la dégradation des pays pauvres

 


Un camarade d’Argenteuil a passé dernièrement plusieurs mois au Sénégal sur la côte du pays. Voilà son témoignage.

         Selon lui, si le Covid a touché peu d’habitants pendant longtemps, cela est en train de changer.

         Mais jusqu’à aujourd’hui, il y a pire que le Covid, c’est la difficulté de vivre toute simplement. La France ayant stoppé les flux entre le pays et ici, par mesure de rétorsion, il en a été de même en sens inverse. Le tourisme est à l’arrêt. Hôtels et résidences sont vides. Chacun imagine la baisse d’emploi et de revenus que cela entraîne pour les habitants.

         Outre le tourisme, l’activité locale est centrée sur la pêche. Notre ami est un pêcheur, et il peut mesurer la dégradation d’année en année des quantités de poissons pêchés. Au large, l’essentiel des ressources halieutiques est récupéré par la pêche industrielle, hors des eaux territoriales. Les poissons sont de moins en moins gros, n’ayant pas le temps de grandir dans ces conditions. Les pêcheurs locaux sont obligés de mener leurs pirogues de plus en plus loin, jusqu’à 20, 30 kilomètres du littoral, vivant parfois trois jours et deux nuits d’affilé sur leur petite pirogue.

         Les départs continuent vers l’Europe de l’espérance, sur de grosses pirogues qui remontent en longeant vers la Mauritanie, en direction des Canaries ou de l’Espagne continentale. Gare aux garde-côtes sénégalais. Ce camarade nous racontait l’éperonnage d’une ces grosses pirogues, lequel avait entraîné la mort de la cinquantaine d'occupants.

         C’est cela qu’il faut rappeler pour contrer toutes les inepties déversées à l’encontre des migrants, ces sœurs et frères de misère. DM  

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