Égalité : ne plus lanterner les femmes
La
ministre du Travail, Muriel Pénicaud, prend prétexte de la journée internationale
des femmes, ce dimanche 8 mars, pour rendre public un index censé mesurer les
efforts en faveur de l'égalité des sexes dans les entreprises.
C'est du flan. D'abord, pour établir
cet index, les entreprises se notent elles-mêmes. Et si elles ont une mauvaise
note, que risquent-t-elles ? Que l'administration rende leur nom public et
qu'au bout de deux ans sans progrès, elle leur inflige éventuellement une
amende.
Les femmes n'ont aucune raison de se
fier à ce pseudo baromètre, ni surtout d'attendre du pouvoir l'amélioration de
leur situation dans les entreprises alors que les lois imposant l'égalité des
salaires s'empilent depuis 40 ans sans aucun effet.
Ce 8 mars est donc une occasion de
dire, haut et fort, qu'il faut se battre pour que cela cesse enfin !
Argentine : les femmes dans la rue pour le droit à
l’IVG
04 Mars
2020
Le 19
février, un collectif d’organisations féministes argentines a appelé à
manifester devant le Congrès et dans une centaine de villes pour « l’égalité
des soins, l’accès à une éducation sexuelle et un État laïque ».
Les
femmes aux foulards verts relancent ainsi la campagne pour la légalisation de
l’interruption volontaire de grossesse (IVG) car ce sujet devait être à l’ordre
du jour du Parlement à partir du 1er mars.
À la
différence de l’ancien président Macri, le président péroniste Alberto
Fernandez soutient cette revendication. Il entend « faire passer une loi
mettant fin à la pénalisation de l’avortement en permettant la prise en charge
de tout avortement dans les centres publics de santé », pour empêcher «
qu’une femme qui doit réaliser un avortement et qui n’a pas la possibilité
économique tombe entre les mains d’un guérisseur qui, avec des aiguilles, la
blesse ou la tue ». Chaque année, en effet, 50 000 Argentines sont hospitalisées
pour des complications liées à un avortement clandestin. Deux cents en meurent.
Le
projet du gouvernement pourrait être marqué par des contradictions. D’un côté,
celui-ci poursuit la politique d’austérité héritée des choix de son
prédécesseur de faire appel aux prêts du Fonds monétaire international, et
soutenir le mouvement des femmes constitue une bonne diversion. Mais, dans sa
façon de s’opposer à l’emprise du FMI, Fernandez a besoin de l’appui de
l’Église catholique, principale force opposée à la légalisation de
l’avortement. Ainsi le projet de loi pourrait combiner des aides sociales aux
femmes allant au terme de leur grossesse et une dépénalisation limitée de
l’IVG.
Dans la
lutte pour la légalisation de l’avortement, les mobilisations des femmes
s’annoncent fortes aussi le 8 mars, journée internationale des femmes. Mais
l’Église, de son côté, prépare pour ce jour-là une messe réactionnaire qui sera
une contre-manifestation.
Qui
l’emportera dans la rue et au Parlement, on le saura bientôt. Mais l’Église a
déjà perdu la bataille de l’opinion, désormais majoritairement favorable à la
légalisation de l’IVG.
Jacques
FONTENOY (Lutte ouvrière n°2692)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire