Trump et
la Corée du Nord : c’est la folie du monde impérialiste qu’il faut combattre
Depuis plusieurs semaines, on
assiste à une escalade verbale entre le président américain et Kim Jong-un, le
dirigeant de la Corée du Nord. Après que Trump a menacé de déchaîner le « feu
et la fureur » sur ce pays de 25 millions d’habitants, évoquant même la
possibilité de faire usage de l’arme nucléaire, Kim Jong-un a annoncé son
intention de frapper l’île de Guam, possession américaine dans le Pacifique où
sont installées des bases militaires.
Trump est coutumier de ce type de
déclarations. Quant aux dirigeants de la Corée du Nord, la démagogie
nationaliste antiaméricaine leur a toujours servi à justifier leur dictature.
Mais, au-delà des fanfaronnades
de son président actuel, il y a la politique de l’impérialisme américain qui ne
tolère pas qu’un État lui tienne tête. Et c’est bien ce qui est reproché au
régime nord-coréen depuis sa naissance au lendemain de la Deuxième Guerre
mondiale. De 1950 à 1953, les États-Unis ont mené en Corée une guerre qui a
fait plusieurs millions de morts. Dans les années qui ont suivi, la Corée du
Nord a été soumise à un embargo qui dure encore aujourd’hui. Chaque année, à la
même époque, l’armée américaine, aux côtés de celle de la Corée du Sud, se
livre à des manœuvres militaires ouvertement dirigées contre l’État
nord-coréen.
Pour le moment, les
gesticulations de Trump et du dirigeant coréen s’apparentent à une partie de
poker menteur où ni les uns ni les autres ne souhaitent réellement entrer en
guerre. Mais il y a quand même des raisons de s’inquiéter de ce bruit de bottes
persistant parce que, en multipliant les foyers de tension, du Moyen-Orient à
cette région de l’Asie, l’impérialisme a transformé le monde en une véritable
poudrière.
Dans le passé, en août 1945,
c’est la volonté d’affirmer la suprématie des États-Unis sur le monde qui a
amené les dirigeants américains à lancer deux bombes atomiques sur les villes
japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. Plus récemment, en 2003, pour renverser
le dictateur irakien Saddam Hussein qu’ils jugeaient trop indocile, ils se sont
lancés dans une aventure militaire qui a plongé l’ensemble du Moyen-Orient dans
le chaos et la guerre. « Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte
l’orage », écrivait le dirigeant socialiste Jaurès à la veille de la Première Guerre
mondiale. Eh bien, rien n’a changé sur le fond : ce sont toujours les rivalités
entre grandes puissances, la recherche du profit par la minorité privilégiée
qui domine la société, qui plongent aujourd’hui bien des peuples de la planète
dans des guerre barbares.
En voyant les villes détruites de
Mossoul en Irak ou d’Alep en Syrie, ou le Yémen dont la population meurt du
choléra, conséquence d’une guerre qui dure depuis des années, comment ne pas
parler de barbarie ? La barbarie du monde impérialiste, ce sont aussi ces
femmes et ces hommes fuyant la misère et les guerres, tentant de franchir la
Méditerranée sur des embarcations qui menacent de chavirer à tout instant,
alors que les frontières des États européens se hérissent de barbelés pour les
refouler.
Ici même, en France, la
population ne meurt pas sous les bombes. Mais la bourgeoisie mène aux
travailleurs et aux classes populaires une guerre d’un autre type. À coup de
plans de licenciements, en imposant des plans d’économies aux dépens de la
protection sociale, aux dépens des systèmes de retraite et de santé, la
bourgeoisie et les gouvernements à son service condamnent des millions de
femmes et d’hommes à l’insécurité sociale, à la pauvreté, voire à la misère.
Alors, oui, il y a bien toutes
les raisons de s’inquiéter de la folie de ce monde impérialiste incapable de
sortir de la crise, engendrant toujours plus de misère et de guerres. Ici, en
France, l’actualité est de défendre nos conditions d’existence en refusant les
reculs sociaux que le gouvernement projette d’imposer. Mais on ne pourra en
finir avec la guerre, le chômage et la misère qu’en renversant le capitalisme.
Il est essentiel qu’il y ait des femmes et des hommes pour défendre autour
d’eux, dans les entreprises et dans les quartiers populaires, la nécessité pour
les travailleurs de mener le combat pour exproprier la grande bourgeoisie et
pouvoir ainsi mettre les richesses et les principaux moyens de production au
service de la collectivité.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire