Le 12
septembre : préparons-nous à faire grève et à manifester
Il faudra attendre le 31 août
pour connaître le contenu exact des ordonnances de la réforme du Code du
travail qui entreront en vigueur dès fin septembre. D’ici là, la comédie de la
négociation et des arbitrages continue, la ministre du Travail, Muriel
Pénicaud, recevant à tour de rôle patronat et organisations syndicales.
Redoutant une réaction ouvrière,
le gouvernement repousse au maximum toute annonce définitive. Mais il n’y a pas
de doute possible quant à l’ampleur de l’attaque qu’il prépare. Comme la loi El
Khomri, cette réforme va faire tomber des pans entiers du Code du travail, pour
les remplacer par des accords de branche ou des accords d’entreprise.
Quels que soient les derniers
arbitrages concernant le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de
licenciement abusif, l’assouplissement des CDD, l’extension du contrat de
chantier, sorte de CDD sans prime de précarité, ou encore la possibilité de
négocier des accords d’entreprise en dehors de toute présence syndicale, le
résultat sera un recul pour tous les travailleurs. Il le sera particulièrement
pour ceux qui travaillent dans les petites entreprises et qui n’auront même
plus le Code du travail à faire valoir pour contrecarrer les abus patronaux.
La crise et le chômage de masse
ont mis le patronat en situation de force, ce dont il profite pour mener une
guerre contre le monde du travail. Dans la plupart des entreprises, du privé
comme du public, les salariés ont subi une aggravation de l’exploitation à
coups de licenciements, de restructurations et d’allongement du temps de
travail, sans parler du blocage ou de la baisse des salaires. Conscient de ce
rapport de force, le grand patronat aidé du gouvernement en profite pour
reprendre le terrain qu’il avait dû concéder aux travailleurs sous la pression
de décennies de luttes ouvrières. Et il avancera, tant que les travailleurs
n’offriront pas de résistance. L’attaque contre le Code du travail est un pas
de plus dans cette guerre.
Le sort des travailleurs dépend
de leur capacité collective à inverser ce rapport de force, en s’opposant aux
attaques patronales et gouvernementales avec leurs armes de classe, les grèves
et les manifestations. Il faut que les travailleurs conscients l’affirment et
se préparent à participer à la journée de grève et de manifestation appelée le
12 septembre par la CGT, Solidaires et la FSU, tout en sachant qu’une lutte de
plus grande envergure est nécessaire.
Alors que la direction de la CFDT
et même FO, par la voix de Mailly, prêchent l’attentisme et noient le poisson
en laissant croire que les négociations peuvent encore porter leurs fruits, il
faut affirmer que, oui, les choses peuvent changer, à condition que les
travailleurs se mobilisent.
Lila
VERMER (Lutte ouvrière n°2560)
Belle préparation, à Argenteuil, mardi dernier (photo D. Hommeau) |
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