La domination des vautours
La CGT a rendu publique la liste
des 141 magasins de l’enseigne « La halle aux chaussures » que le
groupe Vivarte a décidé de fermer à l’échelle du pays. Le magasin d’Argenteuil
installé avenue Gabriel Péri est concerné. Notre pensée va d’abord aux
travailleurs de ce magasin.
Par
ailleurs, cette situation donne une nouvelle preuve qu’entre les rodomontades
locales à propos du développement économique et commercial, et le pouvoir du
Capital, le premier ne pèse pas lourd. Nous aurons continuellement l’occasion
d’y revenir dans les temps qui viennent. Tant que le Capital domine, celui-ci
décide. Quant aux édiles, ils « souhaitent ».
Seule
la force des travailleurs peut entraver les machinations du grand patronat et
de la Finance, pour finir -un jour-, nous en avons la conviction profonde, par
renverser le capitalisme lui-même.
Sur
Vivarte, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine. En
vente au Presse-Papier, ou vous pouvez nous le demander, on vous l’apportera
Vivarte :
salariés victimes des fonds vautours
La direction du groupe Vivarte,
composé d’une dizaine d’enseignes de l’habillement et de la chaussure, a
annoncé mardi la cession de la chaîne de chaussures André (135 magasins et 786
salariés) ainsi que celle de Naf-Naf, qui s’ajoutent à celles de Chevignon,
Kookaï et Pataugas en vente depuis plusieurs mois.
Dans les dix dernières années, le
nombre d’enseignes de Vivarte a été divisé par deux, passant de 20 à 10, et les
effectifs ont été réduits de 22 000 à moins de 17 000. Pas étonnant alors que
le chiffre d’affaires du groupe soit en baisse. Mais pas la fortune de ses
actionnaires passés et présents.
Ainsi la famille Descours,
actionnaire à l’origine du groupe, fait partie des plus grandes fortunes du
pays. Les fondateurs des chaussures André ont vendu la majorité de leurs parts
au fonds PAI Partners et ont placé leur magot dans le luxe, comme le champagne
par exemple, avec Charles et Piper-Heidsieck, ou encore les chaussures Weston.
Et les intérêts prélevés par les fonds spéculatifs qui se sont succédé à la
tête du groupe depuis 2004 n’ont pas non plus baissé.
Les fonds ont augmenté la dette
du groupe jusqu’à 2,8 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires de 2,4
milliards. Elle est aujourd’hui de 1,5 milliard pour 2,2 milliards de chiffre
d’affaires. Les fonds vautours ne sont en effet pas seulement les actionnaires
du groupe. Ils en sont aussi les créanciers. Et, tels des usuriers, ils puisent
dans la trésorerie des entreprises du groupe et prélèvent des intérêts pouvant
aller jusqu’à 12 % des sommes prêtées. Car leur métier n’est pas de vendre des
chaussures ou des vêtements, mais bien de récupérer le plus vite possible les
sommes avancées, avec un intérêt fixé le plus haut possible, avant de revendre
à un nouvel investisseur qui va recommencer l’opération en se payant sur les
emplois de milliers de travailleurs. C’est ainsi qu’entre 2015 et 2016 près de
300 magasins ont été fermés et plus de 3 600 emplois supprimés.
Les travailleurs de Vivarte
devraient-ils accepter sans broncher d’être privés de leur emploi, au nom de
prétendues difficultés ou de la concurrence d’autres enseignes ? Certainement
pas. Les travailleurs ont à faire face à ces parasites. Ils sont en droit
d’exiger le maintien de leurs emplois et salaires. Il faut faire rendre à ces
pilleurs l’argent qu’ils ont extorqué depuis des années, y compris en prenant
sur les fortunes personnelles de ces capitalistes qui ne sont que des fauteurs
de misère !
Philippe Logier (Lutte ouvrière n°2530)
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