Canicule et travail, il faut choisir !
Nous avons évoqué hier cette
question à propos de la lettre du syndicat CGT des Territoriaux d’Argenteuil au
maire lui demandant que tous les agents puissent terminer plus tôt leur journée
de travail dans le cadre de ces journées de canicule, demande à laquelle le
maire d’Argenteuil a répondu négativement. Notre prise de position a suscité
sur Facebook une petite discussion. C’est pourquoi nous y revenons
présentement.
La
question de la canicule et des horaires de travail n’est qu’un aspect d’une
question beaucoup plus vaste qui est celle du temps de travail dans la société
aujourd’hui.
A
l’issue de la grève générale de juin 1936, les travailleurs obtenaient une
durée hebdomadaire de travail limitée à 40 heures. 80 ans plus tard, avec
pourtant une explosion de la productivité du travail dans le pays, grosso modo
cette durée moyenne de travail reste toujours plus ou moins à 40 heures !
C’est
là le premier scandale social.
Le
second concerne les six millions de chômeurs. La société capitaliste est bien
incapable de réduire d’une façon radicale ce chiffre, qui a même permis la hausse des profits. Pour
le réduire, il faut la répartition du travail entre tous, sans diminution de
salaire. Les capacités de production le permettraient sans problème. Une vraie
réduction du temps de travail serait en plus un bienfait pour toute la société.
Dans
ce cadre général, lorsque les conditions de travail se détériorent, la seule
compensation « vitale » pour les travailleurs qui les subissent est
la réduction de la durée d’exposition à ces conditions détériorées, et donc une
réduction compensatrice de la durée de la journée de travail. C’est vrai pour des
travaux dans des conditions extérieures difficiles, cela l’est tout autant pour
le travail de nuit… et cela est encore vrai par temps de canicule.
La
question n’est pas ce que l’on peut supporter ou pas, mais ce qui est
nécessaire pour que la vie de chacun ne s’use pas plus rapidement, si on peut
dire.
Voilà
la conclusion évidente à laquelle aurait dû parvenir la municipalité. Mais le
sort des travailleurs, cela ne l’intéresse pas vraiment.
Le rôle de l’Etat certes mais qui n’exclut surtout pas l’engagement
et la solidarité de chacun
Par
ailleurs, oui, l’institution, l’Etat, dans sa dimension sociale utile, décliné
à toutes ses échelles, y compris communale, devrait mettre les moyens
nécessaires pour faire face à tout fléau. La canicule en étant un. Nous payons
–tous- des impôts qui le permet.
Cela
dit, pour palier son action lorsqu’elle est absente, ou la compléter, la
solidarité individuelle et le bénévolat associatif doivent être présents. C’est
pour cela que sur notre blog nous avons évoqué largement cette canicule.
Développer
à nouveau la solidarité dans les quartiers et les cités, remettre sur pied les
réseaux collectifs du monde du travail, aiderait à ce que les anciens en
particulier, particulièrement vulnérables face à la canicule, ne soient ni
isolés ni victimes.
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