Demain vendredi
6 mai à 8 heures
Sud Radio :
Interview de Nathalie Arthaud
Dans notre hebdomadaire
Avec ou
sans amendements, le patronat renforcé
Comme dans une mauvaise comédie,
les acteurs de la mise en œuvre de la loi travail, la ministre El Khomri, Valls
et le Parti socialiste, essaient de convaincre que l’ouverture du débat à
l’Assemblée nationale aura une grande importance. Mais, outre qu’à tout moment
le gouvernement peut décider de mettre fin aux palabres en mettant en
application l’article 49-3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte de
loi sans vote, aucun amendement ne pourra gommer le côté profondément néfaste
de cette loi.
Car
le recul principal, que les fondements de cette loi officialisent, c’est la
remise en question de l’existence même de droits collectifs pour l’ensemble du
monde du travail. Dorénavant, dans quasiment tous les domaines, salaires, temps
de travail, conditions d’emploi, congés, etc., les règles communes existantes
pourront être remises en cause par les employeurs et dépendront donc du rapport
de force au niveau le plus local, par entreprise ou même par établissement.
Partout et à tout moment chaque employeur, chaque chef d’entreprise pourra
demander à négocier ou renégocier ce qui existait jusque-là, à la baisse bien
entendu. Il pourra le faire sans avoir à se préoccuper de ce qui existe encore
dans le Code du travail. Le Code du travail sera ainsi un maximum, et non plus
une base minimum pour les salariés.
Sur
le terrain, dans les usines, les chantiers, les bureaux, il y a bien longtemps
que le patronat, dans le contexte du chômage de masse, fait le chantage à
l’emploi. Il impose des reculs successifs dans tous les domaines, en n’hésitant
pas à s’asseoir sur la loi et le Code du travail. Le ton et l’exemple sont
donnés par les plus grandes entreprises du pays. Quant à la remise en cause des
droits des travailleurs, elle n’a pas cessé depuis l’élection de Hollande en
2012, avec les lois Ayrault, puis les lois Macron. Les gouvernements
précédents, celui de Sarkozy et d’autres, y avaient bien pris leur part. Mais
la nouvelle loi travail va légaliser ces attaques et ces remises en cause, en
mettant la loi au service de l’offensive des employeurs et en les encourageant
à poursuivre dans la voie des attaques contre leurs salariés. Le mot d’ordre
est de « baisser le coût du travail pour rendre les entreprises plus
compétitives », plus exactement pour permettre au patronat et aux
actionnaires d’engranger toujours plus de profits.
Et
puis, ce que le gouvernement cherche, en accord complet avec le patronat, c’est
à faire perdre ou au moins reculer le plus possible la conscience qu’ont les
travailleurs de leurs intérêts communs. Ils voudraient, avec ces négociations
menées par entreprise, renforcer l’illusion que les intérêts des travailleurs
sont liés d’abord à la marche de celle-ci.
C’est
aussi de ce point de vue que les mobilisations et manifestations contre cette
loi ont leur effet le plus positif : elles contribuent à maintenir et renforcer
la conscience que les intérêts de tous les travailleurs, de toutes les
catégories du monde du travail sont profondément liés.
Paul
SOREL (Lutte ouvrière n°2492)
On
nous informe
COMMUNIQUE
REGIONAL COMMUN
LES
JEUNES, LES SALARIES DOIVENT ETRE ENTENDUS : RETRAIT DU PROJET DE LOI TRAVAIL
Les
organisations syndicales régionales Île-de-France de salarié-es, lycéen-nes et
étudiant-es, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL réunies le 4 mai 2016
réaffirment leur détermination à obtenir le retrait du projet de loi travail et
à gagner de nouveaux droits.
Elles
rappellent une fois encore que manifester est un droit et que les pouvoirs
publics doivent garantir le droit de manifester et la sécurité des
manifestants.
Elles demandent aux salarié-es
dans les entreprises et les administrations de multiplier les assemblées
générales pour débattre de l’amplification de la mobilisation, y compris par la
grève, pour obtenir le retrait d’un projet de loi néfaste pour les jeunes, les
salariés.
Elles
appellent à poursuivre les actions, manifestations ou grève pour faire pression
pendant le débat parlementaire.
Elles
constatent que de nombreuses assemblées générales se déroulent dans les lycées
et dans le supérieurs, que des actions, des blocages interviennent dans plusieurs
secteurs professionnels, que d’autres sont en préparation pour le 17 mai
prochain (transports, chimie…).
Toujours
déterminés, toujours mobilisés pour gagner !
JEUDI 12
MAI 2016
MANIFESTATION
INTERPROFESSIONNELLE UNITAIRE
14H –
DENFERT ROCHEREAU VERS L’ASSEMBLEE NATIONALE
A l’issue de la manifestation,
une délégation des organisations appelantes exigera d’être reçue par le
président de l’Assemblée Nationale pour rappeler leurs revendications et
doléances.
Paris, le 4 mai 2016
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