11 novembre 1918 : la fin d'une boucherie qui en annonçait d'autes
Il y a 97 ans,
le 11 novembre 1918, finissait la Première Guerre mondiale. Le fracas des
canons et le sifflement des obus se taisaient enfin sur le front occidental,
dans les campagnes, les villages et les villes dévastés par plus de quatre ans
de guerre.
Du côté des peuples, les morts, les
blessés, les invalides, les veuves, les orphelins se comptaient par dizaines de
millions. Les historiens dénombrent environ 9 millions de morts sous l'uniforme
: 1 800 000 pour l'Allemagne, 1 400 000 pour la France... En France, un
mobilisé sur six n'était pas revenu, 10 % des hommes actifs. Les populations
civiles n'avaient pas été épargnées : on comptait 2 000 000 de morts civils en
Russie, 1 000 000 en Serbie et Autriche-Hongrie, 800 000 en Allemagne, 800 000
en Roumanie du fait de la famine, des bombardements, sans compter le massacre
des Arméniens ni les ravages de la grippe « espagnole », d'autant plus
meurtrière qu'elle frappait des populations épuisées.
Et tout cela pourquoi ? En fait la
mort d’un archiduc autrichien le 28 juin 1914 n'avait fait que fournir un
prétexte au déclenchement d'un conflit qui se préparait depuis longtemps,
mettant face à face deux camps.
Dans ce monde entièrement partagé
entre les grandes puissances coloniales d’alors, il ne pouvait plus y avoir
désormais que des repartages. Les capitaux accumulés dans les pays
impérialistes cherchaient des débouchés dans les pays coloniaux ou
semi-coloniaux, non dans le but de les développer mais avant tout de s'assurer
des profits en retour. « Le capitalisme s'est transformé en un système
universel d'oppression coloniale et d'asphyxie financière de l'immense majorité
de la population du globe par une poignée de pays « avancés ». Et le partage de
ce butin se fait entre deux ou trois rapaces de puissance mondiale, armés de
pied en cap [...] qui entraînent toute la terre dans leur guerre pour le
partage de leur butin », écrivait Lénine en 1916.
Au plus fort de la guerre, dans
l'horreur des tranchées, beaucoup avaient juré que celle-ci serait bien la «
der des der », car ils pensaient qu'après cette expérience jamais une humanité
raisonnable ne pourrait envisager de retomber à un tel degré d'abomination. Il
n'allait pas en être ainsi. À peine la Première guerre mondiale pour le partage
du monde terminée, on pouvait sentir poindre la seconde, qui viserait à
remettre en cause le partage organisé par les traités de paix de 1919. Et en
effet, après le krach boursier de 1929, la marche à la guerre allait reprendre.
« Le capitalisme porte en lui la
guerre comme la nuée porte l'orage », avait dit Jean Jaurès, assassiné trois
jours avant la déclaration de guerre du 3 août 1914. Deux fois au cours du XXe
siècle, le système capitaliste s'est montré capable de précipiter le monde dans
des guerres généralisées. Aujourd'hui,
le système impérialiste montre qu'il n'est pas moins fou en 2015 qu'il ne
l'était en 1914, en 1929 ou en 1939. Ce système aberrant, injuste, basé sur la
recherche effrénée du profit, comporte toujours pour l'humanité la même menace
de plongée dans la barbarie. C'est d'abord de cela qu'il faut se souvenir
aujourd'hui.
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