mercredi 11 novembre 2015

11 novembre 1918 - 11 novembre 2015 : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage » Jean-Jaurès


11 novembre 1918 : la fin d'une boucherie qui en annonçait d'autes 

 

Il y a 97 ans, le 11 novembre 1918, finissait la Première Guerre mondiale. Le fracas des canons et le sifflement des obus se taisaient enfin sur le front occidental, dans les campagnes, les villages et les villes dévastés par plus de quatre ans de guerre.

          Du côté des peuples, les morts, les blessés, les invalides, les veuves, les orphelins se comptaient par dizaines de millions. Les historiens dénombrent environ 9 millions de morts sous l'uniforme : 1 800 000 pour l'Allemagne, 1 400 000 pour la France... En France, un mobilisé sur six n'était pas revenu, 10 % des hommes actifs. Les populations civiles n'avaient pas été épargnées : on comptait 2 000 000 de morts civils en Russie, 1 000 000 en Serbie et Autriche-Hongrie, 800 000 en Allemagne, 800 000 en Roumanie du fait de la famine, des bombardements, sans compter le massacre des Arméniens ni les ravages de la grippe « espagnole », d'autant plus meurtrière qu'elle frappait des populations épuisées.

          Et tout cela pourquoi ? En fait la mort d’un archiduc autrichien le 28 juin 1914 n'avait fait que fournir un prétexte au déclenchement d'un conflit qui se préparait depuis longtemps, mettant face à face deux camps.

          Dans ce monde entièrement partagé entre les grandes puissances coloniales d’alors, il ne pouvait plus y avoir désormais que des repartages. Les capitaux accumulés dans les pays impérialistes cherchaient des débouchés dans les pays coloniaux ou semi-coloniaux, non dans le but de les développer mais avant tout de s'assurer des profits en retour. « Le capitalisme s'est transformé en un système universel d'oppression coloniale et d'asphyxie financière de l'immense majorité de la population du globe par une poignée de pays « avancés ». Et le partage de ce butin se fait entre deux ou trois rapaces de puissance mondiale, armés de pied en cap [...] qui entraînent toute la terre dans leur guerre pour le partage de leur butin », écrivait Lénine en 1916.

          Au plus fort de la guerre, dans l'horreur des tranchées, beaucoup avaient juré que celle-ci serait bien la « der des der », car ils pensaient qu'après cette expérience jamais une humanité raisonnable ne pourrait envisager de retomber à un tel degré d'abomination. Il n'allait pas en être ainsi. À peine la Première guerre mondiale pour le partage du monde terminée, on pouvait sentir poindre la seconde, qui viserait à remettre en cause le partage organisé par les traités de paix de 1919. Et en effet, après le krach boursier de 1929, la marche à la guerre allait reprendre.

          « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage », avait dit Jean Jaurès, assassiné trois jours avant la déclaration de guerre du 3 août 1914. Deux fois au cours du XXe siècle, le système capitaliste s'est montré capable de précipiter le monde dans des guerres généralisées.         Aujourd'hui, le système impérialiste montre qu'il n'est pas moins fou en 2015 qu'il ne l'était en 1914, en 1929 ou en 1939. Ce système aberrant, injuste, basé sur la recherche effrénée du profit, comporte toujours pour l'humanité la même menace de plongée dans la barbarie. C'est d'abord de cela qu'il faut se souvenir aujourd'hui.
 

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