Mardi 12 mai à 20 heures 30
Au cinéma
Le Figuier Blanc
Une
soirée autour du cinéaste Réné Vautier
organisée
par l’Association pour la Défense du Cinéma Indépendant
Projection du film
AVOIR
VINGT ANS DANS LES AURES
Débat
animé par Sylvie Thénault, historienne de de l’Algérie et des relations
franco-algériennes
Vente de
livres
Un
article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière de janvier 2015
Cinéma :
la mort de René Vautier
Le cinéaste René Vautier, dont la
carrière a été marquée par la réalisation de nombreux films dénonçant le
colonialisme français, vient de mourir à 86 ans. Il restera comme un
cinéaste militant dont les films ont contribué à dénoncer les crimes du
colonialisme.
Jeune
résistant à 16 ans, René Vautier fit à la sortie de la guerre des études pour
devenir réalisateur. En 1949, la Ligue de l'enseignement lui commanda un film
sur la vie des paysans d'Afrique occidentale française, qui regroupait alors le
Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Niger, etc. Il dut affronter l'administration
coloniale qui, au nom d'une loi Laval, ministre des Colonies en 1934, entendait
contrôler son film. Il lui fallut astuce et ténacité pour passer outre et,
malgré la saisie de 33 bobines, en tirer un documentaire de 44 minutes, Afrique
50 qui, en termes simples et percutants, dénonçait l'exploitation des Africains
par les entreprises françaises et soutenait leur révolte contre la dictature
coloniale.
Ce film
lui rapporta un prix international mais aussi, de la part de l'État français,
treize condamnations et de la prison. Avec l'appui des réseaux des Jeunesses
communistes, des Jeunesses socialistes et des Auberges de jeunesse, ce film
n'en fut pas moins vu clandestinement par un million de spectateurs.
En 1951,
Vautier tourna Un homme est mort, sur une lutte gréviste à Brest. Le film
soutenait les orientations de la CGT et du PCF, dont il était membre. Puis il
tourna deux films en Tunisie et plusieurs en Algérie entre 1955 et 1957, dont
Algérie en flammes sur les maquis du FLN algérien (film également interdit !).
En 1959-1960, il fut emprisonné par le FLN, victime des guerres de fractions en
son sein. Sorti de prison, il réalisa des films pour l'Algérie indépendante et
y forma des cinéastes.
Vautier
revint en 1972 sur la guerre d'Algérie, vue du côté d'appelés bretons, avec son
film le plus connu, Avoir 20 ans dans les Aurès, où Philippe Léotard jouait le
rôle d'un officier manipulateur. En 1973, Vautier fit une grève de la faim
contre la censure du film Octobre à Paris qui dénonçait le massacre des
Algériens du 17 octobre 1961, sous de Gaulle et Papon.
Politiquement,
Vautier était resté fidèle au PCF après 1968, sans se laisser emprisonner dans
la politique de ce parti, et sans l'imposer aux cinéastes avec qui il
collaborait, ce qui lui valut l'étiquette de « franc-tireur ». La dénonciation
du colonialisme français, à une époque où le PCF défendait encore l'Union
française, c'est-à-dire le pillage des colonies par l'impérialisme français,
restera attachée à son nom.
Jacques
Fontenoy
Afrique 50 et Avoir 20 ans
dans les Aurès existent en DVD.
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