La culture politique, une nécessité essentielle. Bref compte-rendu
de la réunion du « groupe d’étude ouvrière » organisé à Argenteuil
jeudi soir
Cette réunion a connu une
affluence plus importante que lors de la précédente réunion. Il s’agissait de
réfléchir sur le thème : « Karl Marx, un penseur du communisme, un
combattant ».
Le
socle des idées pour lesquelles Lutte Ouvrière milite aujourd’hui date des
années 1850. Ce qui demeure notre programme aujourd’hui fut l’œuvre de Karl
Marx et de son compagnon de lutte Friedrich Engels. Si l’histoire de la société
qui allait suivre posa bien d’autres problèmes, les fondements étaient définis :
conception matérialiste de l’évolution historique, impasse du capitalisme,
nécessite du communisme, rôle du prolétariat, caractère international du
combat. C’est ce que l’exposé d’hier au soir présentait.
Le
libre débat qui a suivi a permis de revenir sur un certain nombre de points.
Un
participant indiqua que l’idée de la nécessité du communisme découlant du développement du capitalisme avait été pour
lui une riche découverte. Il tenait à rappeler l’importance, centrale à Lutte
Ouvrière, de la formation et de la culture politique.
Des
interventions ont porté sur l’athéisme de Marx. Leur argumentation était qu’à
son époque les Eglises de diverses sortes étaient toutes réactionnaires, et
donc que c’est pour cela que Marx, contestant cette Réaction, était devenu athée. C’est d’une part méconnaître qu’à son époque,
il existait déjà des éléments contestataires au sein de ces Eglises, et que c’est
faire la part belle aux Eglises d’aujourd’hui qui demeurent sur l’essentiel
réactionnaires. Mais, d’autre part et surtout, c’est sur un autre plan que
celui des Eglises que Marx revendiquait un point de vue matérialiste. C’était
essentiellement sur le plan de la critique en soi de la religion, élément
créateur de la matière pour les croyants, simple produit de la société humaine,
et évoluant avec elle, pour les matérialistes.
Une
intervenante évoquait deux problèmes. Lorsqu’elle appartenait au PCF, les
croyants membres de celui-ci étaient « mal vus ». Elle revendiquait
par ailleurs la « recherche de l’unité » comme objectif à privilégier.
Il
lui a été répondu que pour des militants, il n’est pas question de « mal
voir » des gens qui ne pensent pas comme eux, a fortiori des personnes
avec lesquelles ils partagent bien des idées. Les individus ont leurs convictions.
Les militants luttent pour faire entendre les leurs, ils convainquent ou pas,
mais sans mépris à l’encontre de ceux qui ne pensent pas comme eux. De la même
façon, c’est respecter ses contradicteurs et lutter pour faire avancer les
choses que de défendre « mordicus » ce que l’on pense être juste, à
l’image des scientifiques qui ne recherchent pas un « compromis »
lorsqu’ils discutent avec d’autres scientifiques.
La
discussion a permis également de rappeler notre position sur la liberté
d’expression et de croyance (« liberté religieuse »,
« liberté pour les athées »), et sur ce que nous entendons par
processus conduisant au communisme. Nous avons rappelé la vague révolutionnaire
qui, partie de la Russie, faillit après 1917 se répandre en Europe et emporter
le capitalisme. Nous avons la conviction qu’un tel processus, une fois
enclenché se reproduira demain.
De
l’avis des participants, une soirée bien utile et fraternelle.
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