Août
1944, la « libération » de Paris : entre mythe et réalité
Tous ont présenté cet événement comme un
formidable soulèvement de la population parisienne contre l'occupant allemand
et ont glorifié « l'unité nationale ». Ils reprenaient ainsi à leur compte la
mise en scène et la légende élaborée par de Gaulle et le Parti communiste
français.
En réalité, à partir du 19 août 1944, alors que
les forces de police s'étaient retranchées à la préfecture, ce furent pour
l'essentiel de petits groupes de résistants, de l'ordre de quelques milliers au
maximum, qui occupèrent les mairies d'arrondissement, se mirent à tirer sur des
patrouilles allemandes, à attaquer des soldats isolés ou des voitures légères
allemandes pour récupérer des armes, puis érigèrent des barricades.
En menant de telles opérations, ils firent
preuve d'un certain courage, voire de témérité. Plusieurs centaines y perdirent
la vie. Mais ces opérations restaient dérisoires face à la puissance dont
disposait l'armée allemande, et elles n'eurent jamais le caractère de
soulèvement en masse du peuple parisien complaisamment décrit par les médias.
Avec cette dramatique mise en scène, il
s'agissait pour le PC d'enrôler les travailleurs derrière leur bourgeoisie. En
criant « À chacun son Boche », il les détournait de leurs vrais ennemis, leurs
exploiteurs bien français. En appelant les insurgés à « ouvrir le chemin à la
glorieuse division Leclerc », il proposait à la population de se placer sous
l'autorité de de Gaulle.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire