mercredi 4 décembre 2013

"Chibanis" en France : les « vieux » en arabe, des retraités, solitaires, largement abandonnés, nos frères de classe


Une exposition

A l’initiative de l’ATMF, une exposition a été inaugurée lundi à Argenteuil, à la médiathèque Aragon-triolet du centre. Elle présente une série de portraits de ces anciens, ouvriers des années 1950-60, qui vivent souvent dans la solitude de foyers  de travailleurs coupés du reste des villes et de leur vie sociale. Certains n’y vivent qu’une partie de l’année rentrant dans leur pays d’origine, l’Algérie en particulier. D’autres n’ont plus spécialement de liens avec celui-ci.
     Une frise chronologique est particulièrement éloquente. Elle montre le lent « progrès » de la législation en matière de représentation et de vote, même au seul niveau de l’entreprise, pour ces travailleurs. Pour qu’ils soient exploités il n’y avait pas de problème. On peut avoir une pensée émue à leur égard en pensant à l’urbanisation des années 1970, à leur rôle dans la construction des autoroutes, dans ce que fut le développement de la production de masse d’automobiles, etc. Produire et les exploiter, oui, mais permettre une expression minimale non. Leur permettre une vie décente, avec une retraite qui permette de vivre normalement, non. Dans la rencontre sur le sujet qui a eu lieu hier, on pouvait entendre évoquées des retraites de 800 euros, à l’image d’une fraction croissante de travailleurs, quelle que soit leur origine.

Il faut mettre un terme à cette situation inacceptable

Les locataires, les « chibanis » du foyer Adéma du boulevard Karl Marx à Argenteuil non loin de la gare du centre, ont subi un début d’incendie en grand au début du mois de mai dernier. Ils n’ont depuis lors plus de cafetaria. Depuis lors, les odeurs de brûlé persistent.
     Cela fait maintenant sept mois.
     Dans d’autres lieux, accepterait-on le maintien d’une telle situation ?
     Non, on mettrait un terme à une telle situation totalement inacceptable, même de façon provisoire.



Description : chibani samson
Affiche d'une campagne de protestation dont ces vieux travailleurs sont l'objet ces dernières années de la part de la sécurité sociale en particulier.


Suite à cet article, nous avons reçu à propos de la situation des locataires du foyer Adoma du boulevard K Marx le message suivant que nous publions bien volontiers :

« L'incendie date du  2 Mai 2013 , le hall d'accueil et la cafeteria , ont été détruits, cela dure depuis 7 mois. Dans tout autre lieu être privé de cafeteria pourrait être sans gravité, mais dans ce cas il faut comprendre que les vieux résidents qui ont des chambres de 7,5 m2, n'ont plus d'espace de rencontre, cet été ils pouvaient s'installer dehors, mais cet hiver ils vont être reclus dans leur  7,5 m2. ADOMA  n'a toujours pas entrepris de réfection du rez-de chaussée du Foyer, alors que l'enquête de police a établi très vite après le sinistre, qui s'est produit à 11 h du matin qu'il était d'origine accidentelle ( court circuit sans doute) Monsieur Draoui  a annoncé hier au Séminaire sur le vieillissement des migrants une "grève" à partir du 1 er décembre, pour faire pression sur Adoma ; Il a dit craindre et refuser "un engrenage" que les vieux résidents ne pourraient assumer; Il faut donc  sortir cette lutte de l'isolement, ...de l'invisibilité ,(!), ne pas accepter que l'Etat, ( Adoma société mixte) , la Mairie, ne réparent pas  vite  les conditions de vie des résidents ..... sans quoi tous les discours d'hier ne sont que pure hypocrisie ! » L.

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