samedi 27 juillet 2013

Dexia : coûteux pour le contribuable, un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine. Dexia dont les prets continuent à peser sur les habitants d'Argenteuil comme d'ailleurs


Dexia : coûteux pour le contribuable
   
La Cour des comptes vient de publier un rapport intitulé « Dexia : un sinistre coûteux, des risques persistants ».
     Dexia fait partie des banques qui se sont retrouvées en difficulté, en 2008, suite à la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Elle se retrouvait elle-même avec une grande quantité de prêts pourris, les fameux subprimes, avec lesquels elle avait spéculé à travers sa filiale américaine.
     Quand Dexia s'est retrouvée au bord de la faillite, l'État français est intervenu directement ou indirectement via la Caisse des dépôts, en achetant pour trois milliards d'euros d'actions Dexia à un cours désavantageux. L'État et les régions belges avaient, de leur côté, injecté dans le capital de Dexia la même somme de trois milliards d'euros.
Plus tard, en 2012, après la restructuration de la dette grecque, la banque a annoncé de nouvelles pertes, et l'État français a de nouveau mis sur la table 2,6 milliards pour renflouer Dexia.
     Au total, entre les actions achetées en 2008 à près de dix euros et qui ne valent aujourd'hui plus que 20 centimes, et l'argent injecté en 2012, c'est près de 6,6 milliards d'euros que l'État a déjà perdus dans cette affaire.
     Mais le pire est probablement à venir !
     Spécialisée dans les prêts aux collectivités locales ainsi qu'aux structures publiques, Dexia leur a vendu des emprunts dont les taux variables étaient indexés sur des valeurs plus ou moins opaques. Et, à partir de 2008, ces taux ont littéralement explosé. C'est en tout près de 5 500 communes françaises qui doivent aujourd'hui rembourser des sommes astronomiques.
Récemment, le département de Seine-Saint-Denis qui avait assigné Dexia en justice a vu le tribunal de Nanterre trancher en sa faveur. En effet, le contrat final conclu entre le département et Dexia ne faisait pas apparaître clairement qu'il s'agissait d'un emprunt à taux variable. Le département devra donc verser non pas un taux variable mais un taux légal de moins de 1 %.
      C'est bien sûr un encouragement pour les près de 140 communes qui ont assigné Dexia en justice. Mais suite au plan de sauvetage de Dexia, les activités de prêt aux collectivités locales ont été reprises par une structure publique formée par la Banque postale et la Caisse des dépôts. En cas de victoire des communes au tribunal, ce n'est donc pas les actionnaires historiques de Dexia, mais bien l'État qui devra passer à la caisse pour payer la différence.
      Tant que Dexia réalisait des profits – et elle en a réalisé largement avant 2008 – ces profits étaient privés. Maintenant qu'il faut éponger les pertes, c'est à l'État et donc en dernier ressort aux contribuables de passer à la caisse.
                                                                                                                C.C.

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