samedi 9 mars 2013

8 mars : et après...



Journée internationale des femmes : une création du mouvement ouvrier. Suite de l’article de mars 2010 sur le centième anniversaire de cette Journée

LE FEMINISME OUVRIER
Les féministes des classes bourgeoises se battaient à l'époque, à juste titre, pour que les femmes obtiennent le droit de vote, ne soient plus sous la tutelle de leur mari et accèdent aux professions réservées aux hommes de leur milieu : médecin, avocat, professeur d'université, etc. Mais les femmes prolétaires avaient encore bien d'autres revendications à faire valoir : la hausse des salaires, ne serait-ce que pour éviter à une partie des jeunes filles ouvrières de devoir se prostituer, et à toutes d'être obligées de se soumettre à leur époux ; la protection des femmes enceintes et des accouchées, pour qu'elles ne soient pas purement et simplement renvoyées de leurs usines ; le droit à l'éducation et à la formation professionnelle, jusque-là réservées aux hommes ; la fin de l'esclavage ménager et de la double journée de travail, à l'usine puis au foyer. Pour faire aboutir cette dernière revendication, les socialistes comptaient sur le progrès technique, la collectivisation des tâches ménagères et l'éducation des hommes.
     Lier l'émancipation de la femme au socialisme, tenter d'organiser le prolétariat féminin, lui proposer des cercles d'éducation traitant de tous les sujets, faire entrer des ouvrières dans les syndicats et les partis socialistes, y compris aux postes dirigeants, combattre sans relâche les préjugés sexistes dans la classe ouvrière, ainsi s'entendait le « féminisme ouvrier ». Il constituait alors la doctrine, l'attitude générale du mouvement socialiste, et résultait en grande partie de l'activité de militantes comme Clara Zetkin. Ces féministes ne traitaient pas du « problème féminin », terme qu'elles récusaient, mais de la situation et des revendications des femmes prolétaires et ce, dans la perspective de la révolution socialiste.
     En 1914, alors que les dirigeants de la plupart des partis socialistes trahissaient l'internationalisme et appuyaient l'effort de guerre de leur propre bourgeoisie, Clara Zetkin lançait, au nom des femmes socialistes, un appel aux femmes de la classe ouvrière, leur enjoignant de rester fidèles à l'internationalisme et d'être les dépositaires de l'idéal socialiste. Et en effet, ce furent les femmes de la classe ouvrière qui relevèrent les premières le drapeau, en manifestant dès 1915 à Berlin et en se mettant en grève en Russie en février 1917. (à suivre)

Inès Armand

Nadejna Kroupskaïa

Natalia Sedova



28% de moins : tel est l’écart, d’après l’INSEE, entre les salaires des femmes et celui des hommes dans le secteur privé. C’est dû au fait qu’à travail égal, les femmes gagnent moins que les hommes, qu’elles occupent globalement des emplois moins qualifiés et qu’elles subissent davantage le temps partiel imposé par les employeurs.
     Et ce n’est certainement pas près de changer, puisque depuis des décennies, quel que soit le gouvernement en place, il n’y a eu que des déclarations et guère plus. Sur ce terrain comme sur les autres, dès lors qu’il s’agirait d’imposer quelque chose aux patrons, le gouvernement actuel est, lui aussi, aux abonnés absents.


Aujourd’hui, lorsque la société recule pour les plus pauvres, avec elle recule pour eux le mirage de l’égalité, qu’elle soit des sexes, qu’elle soit sociale

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