Journée internationale des femmes : une
création du mouvement ouvrier. Suite de l’article de mars 2010 sur le centième
anniversaire de cette Journée
LE FEMINISME OUVRIER
Les
féministes des classes bourgeoises se battaient à l'époque, à juste titre, pour
que les femmes obtiennent le droit de vote, ne soient plus sous la tutelle de
leur mari et accèdent aux professions réservées aux hommes de leur milieu :
médecin, avocat, professeur d'université, etc. Mais les femmes prolétaires
avaient encore bien d'autres revendications à faire valoir : la hausse des
salaires, ne serait-ce que pour éviter à une partie des jeunes filles ouvrières
de devoir se prostituer, et à toutes d'être obligées de se soumettre à leur
époux ; la protection des femmes enceintes et des accouchées, pour qu'elles ne
soient pas purement et simplement renvoyées de leurs usines ; le droit à
l'éducation et à la formation professionnelle, jusque-là réservées aux hommes ;
la fin de l'esclavage ménager et de la double journée de travail, à l'usine
puis au foyer. Pour faire aboutir cette dernière revendication, les socialistes
comptaient sur le progrès technique, la collectivisation des tâches ménagères
et l'éducation des hommes.
Lier l'émancipation de la femme au
socialisme, tenter d'organiser le prolétariat féminin, lui proposer des cercles
d'éducation traitant de tous les sujets, faire entrer des ouvrières dans les
syndicats et les partis socialistes, y compris aux postes dirigeants, combattre
sans relâche les préjugés sexistes dans la classe ouvrière, ainsi s'entendait
le « féminisme ouvrier ». Il constituait alors la doctrine, l'attitude générale
du mouvement socialiste, et résultait en grande partie de l'activité de
militantes comme Clara Zetkin. Ces féministes ne traitaient pas du « problème
féminin », terme qu'elles récusaient, mais de la situation et des revendications
des femmes prolétaires et ce, dans la perspective de la révolution socialiste.
En 1914, alors que les dirigeants de la
plupart des partis socialistes trahissaient l'internationalisme et appuyaient
l'effort de guerre de leur propre bourgeoisie, Clara Zetkin lançait, au nom des
femmes socialistes, un appel aux femmes de la classe ouvrière, leur enjoignant
de rester fidèles à l'internationalisme et d'être les dépositaires de l'idéal
socialiste. Et en effet, ce furent les femmes de la classe ouvrière qui relevèrent
les premières le drapeau, en manifestant dès 1915 à Berlin et en se mettant en
grève en Russie en février 1917. (à suivre)
Inès Armand |
Nadejna Kroupskaïa |
Natalia Sedova |
28%
de moins : tel est l’écart, d’après l’INSEE, entre les salaires des femmes
et celui des hommes dans le secteur privé. C’est dû au fait qu’à travail égal,
les femmes gagnent moins que les hommes, qu’elles occupent globalement des
emplois moins qualifiés et qu’elles subissent davantage le temps partiel imposé
par les employeurs.
Et ce n’est certainement pas près de
changer, puisque depuis des décennies, quel que soit le gouvernement en place,
il n’y a eu que des déclarations et guère plus. Sur ce terrain comme sur les
autres, dès lors qu’il s’agirait d’imposer quelque chose aux patrons, le
gouvernement actuel est, lui aussi, aux abonnés absents.
Aujourd’hui, lorsque la
société recule pour les plus pauvres, avec elle recule pour eux le mirage de l’égalité,
qu’elle soit des sexes, qu’elle soit sociale
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