samedi 2 mai 2020

BTP : mission impossible pour les inspecteurs du travail


Comment entraver la possibilité d’inspecter ?



Alors que de nombreux chantiers du BTP sont en train de reprendre, et que les patrons du secteur font travailler leurs salariés dans des conditions où le respect des gestes barrières est difficile voire impossible, le contrôle de cette reprise par les inspecteurs du travail est entravé par le manque de masques. Selon les inspecteurs eux-mêmes, ceux mis à leur disposition par le ministère du Travail sont en nombre insuffisant et souvent périmés.
         C'est que depuis le début du confinement la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, met les bâtons dans les roues à l'inspection du travail et à tout ce qui peut entraver la reprise de la production, en fait celle des profits patronaux, sans même essayer de cacher que sa priorité est de complaire au grand patronat.

Écoles primaires et 11 mai : journal d’un père d’élève engagé et inquiet




Ne restons pas seul face à nos interrogations

La question de la reprise éventuelle des cours fait beaucoup discuter sur des groupes des réseaux sociaux. Cela fait des jours que des annonces se succèdent, parfois contradictoires, mais pour le moment toutes aussi vagues les unes que les autres. N'ayant toujours aucune réponse concrète à leurs interrogations, les parents vont donc sur ces groupes pour voir s'il y a des réponses, ou poser leur question. Le meilleur conseil à donner à tous ces parents qui sont perdus, dans le flou (ce qui est normal) c'est de contacter les associations de parents d'élèves de leur établissement, d'en discuter avec elles, et même si elles n'auront pas toutes les réponses, au moins c'est le meilleur moyen d'être prêt à réagir collectivement s'il le faut.
Le virus s'attaque à tout le monde, sans distinction. Les chercheurs se sont mis ensemble pour comprendre ce virus et chercher des solutions scientifiques. Eh bien en attendant qu'ils trouvent, il faut aussi que les parents se mettent ensemble pour s'organiser collectivement et trouver ensemble comment contrôler que la santé de leurs enfants est la moins possible mise en danger.

S’interroger collectivement et obtenir ensemble les réponses à nos questions
Ira, ira pas, pour bien des familles c'est encore le doute en ce moment.
         Mais pour d'autres familles, c'est malheureusement déjà décidé : pas le choix, soit parce qu'ils ont déjà repris le travail à l'usine ou au bureau, ou parce que cela va arriver. Les parents ne pourront alors plus faire faire les cours à la maison. Il faudra se résigner à laisser son enfant aller à l'école. Avec toutes les inquiétudes que cela va générer.
         Dans ces cas-là, il faut au moins que les familles puissent savoir ce qui se passe dans l'école, comment l'enfant est accueilli, quelles sont les procédures de sécurité sanitaire. Bref, tenter de se rassurer. Un bon moyen est de se renseigner auprès des autres familles, qu'elles aient ou pas mises leur enfant aussi à l'école. D'en parler également avec les enseignants, si c'est possible. Bref, il va falloir se serrer les coudes, s'informer les uns les autres, s'entraider autant que de possible.

Mouvement ouvrier : la fondation de la IIIème Internationale, l’Internationale communiste


La nécessité d’un parti mondial de la Révolution socialiste



Le passage du capitalisme au socialisme puis au communisme ne pourra se faire que par l’extension de la prise du pouvoir d’un pays à un autre, pour aboutir aux Etats-Unis socialistes d’Europe puis du monde entier, pour aboutir au final à une nouvelle ère de l’histoire de l’humanité, le communisme. Alors la société fonctionnera selon le principe « À chacun selon ses besoins, à chacun selon ses capacités ».
         Tel est le programme des militants communistes. Tel était le programme de ceux qui s’engagèrent dans cette vois en prenant le pouvoir en Russie en 1917 grâce à l’action du parti bolchévique de Lénine et Trotski.
         Pour aider à la réalisation de ce programme, après l’effondrement politique de l’Internationale ouvrière, ce parti prit l’initiative de fonder en mars 1919 l’Internationale Communiste, la IIIème Internationale, dont le congrès de fondation se tint à Moscou.
         Dans chaque pays, il s’agissait de construire des sections nationales de cette Internationale entendue comme le parti de la révolution mondiale. Construire certes dans tous les pays des partis communistes, mais il n’y en avait qu’un seul où l’affaire fut véritablement accomplie, en Union soviétique, où le parti bolchévique avait pris en mars 1918 le nom de Parti communiste (bolchevik).
         Ailleurs, à travers le monde, il y avait bien des millions de femmes et d’hommes enthousiasmés par la Révolution soviétique et qui aspiraient à apporter leur contribution à la construction de ce mouvement communiste mondial. Il y avait aussi dans un certain nombre de pays, des fractions minoritaires ou plus importantes à l’intérieur des partis de l’Internationale ouvrière qui se préparaient à rompre avec celle-ci et à s’engager dans la proclamation de partis communistes. Ce fut en particulier le cas en Allemagne, en Italie, mais aussi en France…
         Il y avait donc une force potentielle énorme. Mais la tâche pour créer des partis capables de prendre le pouvoir était en ces années-là très ardue, car il s’agissait de construire vite des organisations développant les qualités requises pour affronter en 1919 la tâche de l’heure : la prise du pouvoir dans cette période de montée révolutionnaire. Il y avait à ce moment-là urgence pour profiter des conditions favorables afin que la Russie soviétique ne resta pas isolée. DM (demain, la fondation du Parti communiste en France)

vendredi 1 mai 2020

1er Mai : journée de lutte internationale des travailleurs du monde. Une vidéo de Lutte ouvrière à regarder, à discuter et à diffuser largement

Masques : le gouvernement loin du compte


En dessous de tout



Dans son discours à l'assemblée nationale mardi 28 avril, Edouard Philippe n'a pas cessé de s'auto-justifier et de détailler longuement les mesures de « protection » au moment du déconfinement dans les semaines à venir. Une véritable usine à gaz, aux contours flous et modulables. Mais ses propres chiffres montrent que l'Etat ne s'est toujours pas donné les moyens de fournir à la population les moyens de protection nécessaires : avec 100 millions de masques chirurgicaux par semaine, on est bien loin de couvrir les besoins des plus de 60 millions d'habitants du pays.
         Alors comme depuis le début de la crise, il va falloir se débrouiller... et payer de sa poche, à des prix du marché... trop souvent noir, pour ce qui devrait être disponible gratuitement. Et pour tous ! Par contre l'argent va couler à milliards pour les grandes entreprises.

Masques : règne de la débrouille et de la spéculation minable sans masque


Une mesure de salut public !



Nous ne reviendrons pas sur ce qui est dit plus haut. Mais les conséquences de la situation se traduisent pas la généralisation du règne de la débrouille et de la spéculation minable.
         Ainsi à Argenteuil, à la veille du 11 mai, la municipalité fait appel au « bénévolat » pour distribuer un modeste masque à la population dans les jours qui précéderont. Il paraît qu’il est « réutilisable ». On dira que la municipalité fait ce qu’elle peut…
         Quant aux pharmaciens, ils ont commencé à en commercialiser. C’est le journal 60 Millions de consommateurs qui dénonce la vente en pharmacie de masques, certes réutilisables un certain nombre de fois selon l’offre en question, mais à 15 euros ! Une habitante de la cité des Raguenets, une cité très populaire de Saint-Gratien m’a indiqué qu’elle était scandalisée par le prix à payer : plus de 7 euros. À cela, il lui a été répondu, que le prix était libre… Certes, et c’est bien là tout le problème.
         Ce serait à l’État déjà totalement défaillant en la matière de fixer un maximum de prix sur ces articles de protection, et en particulier sur les masques.
         Le « maximum des prix », voilà une mesure qui sonne révolutionnaire et qui donne le frisson à cet État protecteur de la propriété privée, même quand cela ne serait qu’une simple mesure de salut public ! DM

PS. Il serait intéressant que vous me fassiez remonter les prix de masques que vous avez collectés. Merci. DM

Parents d'élèves : 11 mai, journal d’un parent d’élève engagé mais inquiet




Brouillard en mai

Dans le Val d'Oise, dans certaines villes, les familles ont reçu des questionnaires pour savoir si leurs enfants allaient reprendre les cours.
         Parfois c'est l'éducation nationale qui leur demande, parfois c'est la mairie, parfois les deux. Dans tous les cas, nous ne savons toujours pas dans quelles conditions tout cela va se passer, que ce soit pour le trajet, pour l'accueil périscolaire, pour la cantine, et bien sûr pour les salles de classe et les pauses.
         Les parents se demandent bien, dans cette absence d'information concrète, comment ils pourraient décider en toute conscience. On ne peut que leur conseiller d’aller chercher cette information, individuellement ou collectivement via des groupes internet.

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Le passé plaide pour ne pas leur faire confiance

Les craintes des parents sur la santé de leurs enfants s'ils retournent à l'école n'est pas due qu'à l'incertitude sur la façon dont le coronavirus se transmet. Simplement, les parents n'oublient pas que la santé de leurs enfants n'a jamais été prise sérieusement en compte toutes ces années passées. En collège par exemple, le poids des cartables est une discussion qui revient tous les ans. Le poids ne devrait pas dépasser 10% du poids de l'enfant selon les recommandations officielles. Hélas cette recommandation n'est pratiquement nulle part respectée. Alors chaque année des dizaines de milliers d'enfants s’abîment le dos, pour le reste de leur vie. Autre problème récurrent : la saleté des sanitaires qui fait que de nombreuses filles se retiennent toute la journée, avec des conséquences parfois dramatiques pour leur santé. On pourrait aussi parler de la qualité de la cantine, des locaux parfois vétustes voire insalubres, etc.
         Là, il s'agit de la contamination par un virus au risque mortel pour eux et leurs familles. Il est encore moins question d'accepter les "ah désolé on n'a pas les moyens pour faire mieux".

Premier mai, un message d’unité de tous les travailleurs du monde


 
1er Mai 1906 à Paris : quand Clémenceau donnait la troupe pour empêcher la manifestation



Premier mai : prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

28 Avril 2020

En juillet 1889, l’Internationale ouvrière, la deuxième internationale, décidait à l’occasion de sa fondation, de lancer le mot d’ordre d’une journée de grève et de manifestation pour tous les prolétaires du monde le 1er mai 1890, pour une revendication commune, la journée de huit heures.
À travers cet appel à la lutte commune de tous les travailleurs du monde, l’Internationale voulait enraciner leur conscience d’appartenir à une seule et même classe ouvrière, au-delà des divisions nationales, de langue et de culture.
Répondre à un tel mot d’ordre pouvait signifier affronter la répression patronale, avec le risque de licenciement immédiat en cas de grève, et la répression d’États prêts à envoyer la police et l’armée pour s’opposer à la manifestation de la puissance et de l’unité du camp du prolétariat mondial. La date du 1er mai inquiéta longtemps la bourgeoisie. À la veille du 1er mai 1906, on se barricada dans les quartiers huppés de Paris, et tous les dirigeants de la CGT furent jetés en prison. Il y eut bien souvent aussi à affronter des fusillades.
Ces idées sont à l’origine même du mouvement ouvrier. Déjà, le Manifeste du parti communiste écrit en 1847 par Karl Marx et Friedrich Engels affirmait en conclusion : « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ». La première internationale, l’Association internationale des travailleurs, créée en 1864, en fit sa devise. Par sa création même, elle affirmait l’unité du combat de tous les travailleurs du monde.

Cette conscience internationaliste est un passage obligé pour l’émancipation des travailleurs. Voilà ce qu’écrivait Friedrich Engels le 1er mai 1890 : « Au moment où j’écris ces lignes, le prolétariat d’Europe et d’Amérique passe la revue de ses forces, pour la première fois mobilisées en une seule armée sous un seul drapeau et pour un même but immédiat. […] Le spectacle de cette journée montrera aux capitalistes et aux propriétaires fonciers de tous les pays que les prolétaires de tous les pays sont effectivement unis .»
Il aura fallu que les directions syndicales et les partis socialistes et staliniens se rallient à leur bourgeoisie nationale pour qu’ils enterrent cette conscience internationaliste en reprenant à leur compte le patriotisme et le nationalisme.
Mais la réalité va au-delà de ces trahisons politiques. C’est le capitalisme lui-même, en s’étendant à l’échelle du monde, en établissant une division du travail à l’échelle de la planète, en transformant les masses paysannes en autant de prolétaires, qui a fait des travailleurs une classe existant à cette échelle, reliée par de multiples liens.
C’est la réalité de cette économie capitaliste qui rend indispensable une gestion de l’économie et une coopération à l’échelle du monde. C’est elle qui a créé la seule classe capable de prendre réellement en main cette économie et de la mettre au service de toute l’humanité en mettant fin à l’exploitation par une minorité de possédants.

Cette classe, la seule classe qui peut ouvrir un véritable futur à l’humanité, c’est la classe ouvrière internationale. C’est ce qu’avaient perçu Marx et Engels dès 1847 et c’est le sens de la vieille devise « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », que doit garder, ou retrouver, la manifestation du 1er mai.

                                                      Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2700)


La suite de notre petite histoire "Mouvement ouvrier : la fondation de la IIIème Internationale, l’Internationale communiste" est reportée à demain