mardi 28 avril 2020

Argenteuil – agents territoriaux, les échos du bulletin Lutte ouvrière des agents territoriaux et de l’ex-Agglomération



Pour l’Éditorial, le lire ci-dessus

Faites circuler ce bulletin qui paraît encore seulement sur le net. Envoyez-le à tous ceux de vos amis à qui cela fera plaisir.


Se préparer à la lutte contre le Capital et ses serviteurs
On nous rabâche à qui mieux mieux qu’il faut préparer le déconfinement.
Gouvernement et consorts n’ont vraiment pas assuré dans cette affaire. Maintenant, la suite est principalement également la leur.
La nôtre, c’est de nous préparer à lutter contre le virus du Capital qui pour la sauvegarde de ses profits prépare sa coupe à boire jusqu’à la lie.

Sauf que c’est uniquement nous la Première ligne
Pour leur projet de reprise de l’École le 11 mai, la cacophonie du gouvernement se retrouve au niveau des préfets, puis au niveau des maires qui certes sont bien embêtés et qui doivent assumer l’embrouille.
Mais tous, ils sont à l’Arrière. En première ligne, il n’y aura que nous.
Notre santé d’abord. Crosse en l’air si nécessaire !

En avant… si nécessaire pour le droit de retrait
Si des conditions de danger existent, la loi prévoit (encore) un droit de retrait.
Comme une loi qui nous est favorable ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, quand le danger est là, à nous de l’utiliser, et collectivement c’est toujours le mieux.

Le matériel de protection, un point c’est tout
Des services qui s’étoffent de jour en jour, mais toujours un gros manque de matériels de protection.
Tant que les conditions ne sont pas remplies… Voir ci-dessus.

1 + 1 à la rigueur
Il faut deux masques pour 6 ou 8 heures de travail, puisqu’un masque doit être changé toutes les quatre heures.
Dans le meilleur des cas, sauf pour ceux d’entre nous qui sont face au public, il n’y en a qu’un de distribué. Dans le meilleur des cas.
Voilà que la municipalité confond le 1 et le 2.
Si elle retourne à l’école après le 11, il va y avoir du boulot pour elle.

Mais fait-il la différence ?
La politique de la municipalité a été pour l’essentiel : le matériel nécessaire, seulement pour ceux d’entre nous devant recevoir le public.
La consigne a été passée au coronavirus qu’il ne devait s’attaquer uniquement à ces derniers ?

Et les actes de leur part ?
Pour stimuler notre engagement, la chanson est récurrente : « il nous faut assurer le service public ».
Comme si nous ne le savions pas et ne la pratiquions pas !
Et municipalité et collectivité, ils font quoi pour l’assurer à longueur d’années ? Qu’elles donnent les vrais moyens pour le réaliser !

Besoin d’argent urgent
On a tous besoin d’argent, prime ou augmentation de salaire, le même besoin pour tous.
Augmentations des prix de l’alimentaire, chômage partiel de proches, autres revenus à la baisse…
Chacun à notre niveau, on subit la situation. Le gouvernement sort les milliards pour le grand patronat. Qu’il en sorte, pour une prime et pour une augmentation substantielle, pour tous !

Malveillance sans masque
On aurait cru que la situation actuelle aurait fait baisser d’un ton la malveillance de certains, oui seulement certains, membres de la hiérarchie.
La municipalité ne peut vraiment pas confiner ceux-là au 3ème avec interdiction d’en sortir, sauf pour une heure de promenade ?

Le coronavirus, lui, a mesuré que cela lui convenait
Les bureaux exigus ne se sont pas agrandis avec l’épidémie.
5 m2 pour deux cela ne le faisait déjà pas habituellement. Cela le fait encore moins dans les conditions actuelles.
Si les conditions de protection ne sont pas réalisées, le travail est impossible dans ces conditions.

Et pas à la va-vite cette désinfection
Avant le 11 mai, la municipalité compte s’y prendre comment pour l’immense entreprise de désinfection de tous les sites de la ville ?
Elle ne compte tout de même pas faire appel à Trump, le grand spécialiste du désinfectant pour lutter contre le virus ?

Oui, ceux-là n’ont pas l’habitude de mots gentils
On ne peut pas dire que les remerciements aient été largement au rendez-vous de la part de toute la hiérarchie pour nombre d’entre nous dont la continuité du service public et du fonctionnement communal nécessitait la présence physique ces dernières semaines.
À moins qu’elle ait gardé pour elle ceux qu’elle recevait de la municipalité !

Maladies professionnelles clandestines
Le gouvernement a annoncé que les soignants frappés par le coronavirus seraient reconnus en maladie professionnelle. Mais rien pour les autres.
Ainsi, caissières, livreurs, chauffeurs de bus, vigiles et même policiers, etc., devraient faire des démarches pour tenter d’obtenir le statut de victime de maladie professionnelle. Et avec bien peu de chances de réussir, comme dans d’autres cas de maladies, réelles mais non reconnues comme professionnelles.
Le virus est dangereux. L’exploitation patronale et ses conséquences plus encore.

Communisme : une petite histoire pour profiter du confinement


Après la Russie, la Révolution eut l’occasion de s’étendre…



La prise du pouvoir des travailleurs russes à l’automne 1917 entraîna un immense espoir parmi les travailleurs du monde. Une nouvelle génération militante se leva, en particulier au sein des peuples d’Europe qui avaient payé cher les ravages de la Guerre.
         Ce fut le début de nouvelles mobilisations exceptionnelles, les masses ouvrières remettant en cause la domination capitaliste qui avait conduit au carnage. Ce fut le cas en Italie en particulier en 1919-1920 avec les occupations d’usine.
         Pendant plusieurs années, l’Europe connut une véritable vague révolutionnaire qui allait même conduire à un pouvoir ouvrier qui ne dura que quelques mois en Hongrie.
         L’Allemagne fut le cœur de cet espoir de révolution. Pendant des années, elle connut une suite de bouleversements révolutionnaire.
         Mais nulle part, il n’y eut de parti révolutionnaire aguerri ayant l’expérience et la trempe du parti bolchévique et de ses dirigeants, Lénine et Trotski.
         En Allemagne, ce fut la social-démocratie qui aida alors que la révolution grondait à restaurer l’État de la bourgeoisie et à réprimer le mouvement ouvrier. C’est elle qui pris l’initiative d’assassiner la dirigeante révolutionnaire Rosa Luxembourg, à Berlin en janvier 1919. (Nous reviendrons sur la faillite de la IIème Internationale demain).
         La révolution victorieuse en Allemagne eut été un profond grand pas vers le socialisme. La puissance industrielle de l’Allemagne ajoutée aux énormes ressources du sous-sol russe et de sa production agricole aurait fait de leur union, immédiatement un ensemble qui pouvait permettre à la société d’effectuer un pas de géant en avant.
         A partir de 1922, la vague révolutionnaire née de la Première guerre mondiale reflua, laissant seule la Russie soviétique. Cela eut des conséquences désastreuses qui allaient peser jusqu’à aujourd’hui sur le mouvement ouvrier. DM

Argenteuil – Chamonix –MJC


En pensant à des vacances futures




Nous sommes toujours attentifs à ce que devient l’ex-chalet de la MJC d’Argenteuil, à Chamonix, face au Mont-Blanc. D’autant plus que grâce à lui nous avons pu bénéficier naguère à frais très réduits de pouvoir découvrir un site exceptionnel.
         Aujourd’hui, dommage collatéral annexe de l’offensive menée après 2014 par la municipalité dirigée par Georges Mothron contre la MJC, celle-ci a été contrainte de vendre ce chalet, heureusement à des amis de la montagne, ex-habitants d’Argenteuil.
         Comme pour tous les hôteliers et personnes qui tiennent des gîtes modestes, la situation actuelle ne doit pas être simple. Aussi, nous remettons ci-dessous les coordonnées du « Chalet », car la vie et les loisirs vont bien finir par reprendre…
         Pour les amateurs, pour leur donner un avant-goût de la vallée à retrouver, voilà quelques photos, dont celle de Chamonix en confinement ; ça fait tout drôle. DM




lundi 27 avril 2020

Profits et virus, Michelin et consorts, leur seul « esprit collectif » c’est le profit


Un virus sonnant et trébuchant : le profit



Usine de Cataroux à Clermont-Ferrand (Entrée Saint-Vincent)

Le directeur du personnel de Michelin s’est fendu d’une interview pour défendre les choix du groupe. Il ne faut « pas se tromper de combat » dit-il, et il prône « l’esprit collectif » pour faire face à la crise. 
          
         Pour cet individu, que les salariés perdent un quart de leurs congés, voient leur salaire baisser, mettent leur vie en danger pour venir fabriquer des pneus, mais n’acceptent pas de renoncer à leurs maigres augmentations de salaire à 2021, ce serait « se tromper de combat ».
         C’est sans doute de cet « esprit collectif » que les familles de salariés de l’usine de la Roche-sur-Yon qui doit fermer, après beaucoup d’autres, se nourriront.

Brésil : virus et politiciens


« À la limite de la barbarie… »


Au Brésil, on creuse des tombes

Au Brésil le président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, qualifie l'épidémie de « petite grippe ». Il multiplie les bains de foule pour montrer à ses partisans qu'il n'y a rien de grave. En plus de s'appuyer sur les églises évangélistes, très influentes dans le pays, cette posture vise à cacher que le système de santé est incapable de faire face à la maladie.
         Le virus se répand et entraîne une hausse dramatique de la mortalité, au point que les services de pompes funèbres sont débordés et creusent parfois des tombes collectives au bulldozer. Les hôpitaux publics sont dans l'incapacité d'accueillir tous les malades et renvoient chez eux les plus âgés. Quant aux nombreux hôpitaux privés, ils sont inaccessibles à la grande majorité de la population, trop pauvre pour y avoir accès.
« Nous sommes à la limite de la barbarie », a déclaré le maire de Manaus. En fait, avec Bolsonaro et ceux dont il défend les intérêts, la limite est largement franchie.

Argenteuil, la municipale face à la crise (suite)


Blabla, débrouille, incohérences

Masques, cimetières

Suite à ce que nous écrivions ces jours derniers à propos des masques dans un article qui évoquait aussi dans un encadré la situation à la Ville d’Argenteuil, un lecteur nous a envoyé le message suivant : 

« Je viens préciser ce que tu annonces ce matin sur la gestion des masques au niveau des services municipaux.
         L'histoire des masques est un vrai roman feuilleton à l'échelle mondiale, nationale et ce qui me préoccupe actuellement municipale, " croquignolesque" comme dirait l'autre si ce n'était pas aussi dramatique.
         Pour moi cela a commencé avec G. Mothron, son adjoint et une élue du département réceptionnant des grandes caisses de masques - pour la photo ! (Mais ce ne sont pas eux qui se sont coltinés la manutention bien sûr).
         À partir de là on peut se dire chouette, en pleine pénurie de masques, le personnel va pouvoir en bénéficier et bien pas du tout. Je sais que celles et ceux qui assurent " la continuité du service public " à la mairie n’y ont pas eu droit dès lors qu'ils n'ont pas un contact direct avec le public et ce début avril.
         Pourtant il n'y a pas vraiment de distanciation dans les bureaux souvent exigus.
         Pour les masques, cela a été pour l’essentiel le règne de la débrouille, en tout cas, pour ceux qui n’était pas « en première ligne ».
         Puis je lis sur le site de la ville que des masques ont été distribués entre autres aux commerçants : bien sûr, difficile de vérifier en ces temps où je suis confiné la plupart du temps... Jusqu'à hier où je suis allé commander des fleurs pour ma tante malheureusement décédée du Covid mardi dernier. Je questionne l'employée pour son masque " fait maison". Elle me répond en baissant la tête : "C'est la débrouille, quelqu'un a la gentillesse de nous en fabriquer."  Je n'insiste pas, mais je me dis à quels commerçants alors ont-ils été distribués les masques ? Cette agence de pompes funèbres, qui ne reçoit que les familles pour nécessité d'enterrement, (c’est affiché sur la porte) souvent un proche décédé du Covid (elle m'a confirmé qu'il y avait plus de décès qu'en temps normal) donc potentiellement " porteurs" du virus ce ne sont pas des commerces de "première ligne" ?
Peut-être que finalement, lors de l’arrivée des masques du Conseil régional, il n'y avait rien dans les caisses. C'était juste pour faire la photo et faire croire aux futurs électeurs que le maire agissait. Comme d'habitude, du vent, qui ira vérifier à qui ils ont été distribués ?

         Un autre sujet : il attend quoi le maire pour rouvrir les cimetières ?

"Ils ne sont ouverts qu'au moment des enterrements et encore pas plus de 15 et c'est rapide, on referme vite les portes" m'a prévenue l'employée. Ah bon, je ne pourrai pas prendre le temps de parler avec la famille (réduite) ?
         "Je pourrais en profiter pour aller sur la tombe de mes parents, de ma sœur pour arroser... ?"
         On frôle le burlesque.
         Ben oui, ce n'est pas un supermarché ou une multinationale, le cimetière, j'ai failli lui répondre mais elle n'aurait pas compris et elle était tellement gentille cette employée. Aussi gentils que les employés de la mairie qui acceptent de venir travailler sans masque. »

Coronavirus, virus, et société : deux excellents livres


Au moment de la grippe dite "espagnole" (pancarte : portez un masque ou allez en prison)







Cette crise du coronavirus fait naître chez chacun d’entre nous beaucoup d’interrogations. Il nous faudrait mettre à jour nos faibles connaissances scientifiques (c’est mon cas).
         Si j’ai bien compris, les virus sont une catégorie de microbes dont l’existence a été mis en évidence par notre cher Pasteur.
         Il paraît qu’on connaît actuellement 3 600 espèces de virus qui peuvent infecter les humains. Et sur ces 3 600 espèces, il y en a 129 qui causent des maladies, telles que le rhume, la grippe, la polio, le SIDA, la varicelle, la rougeole, etc.
         Depuis toujours, l’humanité est donc confrontée à l’attaque de ces virus dont on ne connaît qu’un certain nombre et qui sont à l’origine de maladies, des virus qui en plus peuvent muter à la manière de tout organisme vivant, selon les lois de l’évolution énoncées par Darwin.
         Et c’est donc la société telle qu’elle est à un moment donné qui est confrontée à tel ou tel virus, et qui a les moyens ou pas d’y faire face.
         Et si j’évoque cela, ce n’est pas pour insister sur mes connaissances très limitées en biologie, mais pour rappeler deux moments importants de cette histoire : l’un qui a duré très longtemps et qui concerne la réaction face aux dégâts de la peste, l’autre à propos de la pandémie de la grippe dite « espagnole » au sortie de la Première guerre mondiale. Et pour cela -c’était l’objectif de mon propos- lisez deux livres très intéressants sur le sujet. L’un que j’ai déjà évoqué, « Journal de l’année de la peste » (1665 à Londres) de Daniel Defoe. L’autre, de Laura Spinney (Merci à Michelle qui me l’a fait découvrir), « La grande tueuse, comment la grippe espagnole a changé le monde », chez Albin Michel. Cette grippe qui fit des dizaines de milliers de victimes à travers le monde.

         De nouvelles attaques de virus, l’humanité en subira. Nous espérons simplement que son système social aura changé, et que demain, dans un monde où la santé sera une priorité absolue, les préparatifs et les moyens seront là pour y faire face avec le moins de difficultés possibles.

Confinement, mouvement ouvrier, communisme, l’occasion de revenir sur notre histoire et nos origines : la Révolution russe de 1917


Quand la Révolution russe ébranla le monde



La plus faible des « grandes puissances » en guerre, l’Empire tsariste fut la première à ne plus tenir le choc face aux gigantesques exigences, matérielles et humaines, de la guerre. La vague révolutionnaire qui allait submerger l’Europe commença en Russie en février 1917, à Saint-Pétersbourg comme en 1905.
         En quelques jours, le tsarisme s’effondra devant la puissance de la mobilisation populaire. Les soviets réapparurent et allaient être le creuset d’un nouveau pouvoir révolutionnaire.
         Pour les dirigeants politiques qui prirent la suite du pouvoir impérial, il ne s’agissait surtout, ni de s’attaquer à la propriété privée des moyens de production, ni de donner la terre des grandes propriétés terriennes aux paysans, ni surtout de mettre fin à l’engagement de la Russie aux côté des impérialismes français et britannique.
         Après février, dans les mois qui suivirent, la mobilisation ouvrière ne fit que se développer. Très minoritaires en février, les Bolcheviks, le parti de Lénine qu’allait rejoindre Trotski, donnèrent rapidement comme objectif au mouvement la prise du pouvoir, l’objectif d’une seconde révolution.
         Mois après mois, leur influence grandit et allait devenir majoritaire. Les travailleurs mobilisés s’étaient armés. La prise du pouvoir des soviets ouvriers, non seulement à Saint-Pétersbourg mais également à Moscou et dans les autres grandes villes de Russie, devint effective fin octobre 1917.
         Cette révolution ouvrière allait offrir bien des espoirs aux travailleurs du monde…