mardi 25 septembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 24 septembre 2018 : « Hôpitaux, Ehpad, éducation... la société malade du capitalisme »


Hôpitaux, Ehpad, éducation... la société malade du capitalisme

Tout le week-end, le monde du sport s’est mobilisé contre la volonté du gouvernement de réduire de 6 % le budget du ministère des Sports. Une telle baisse aura de nombreuses conséquences : 1600 postes, soit la moitié des effectifs du ministère, sont menacés ; des équipements ne seront pas rénovés, certaines installations sportives seront ouvertes moins longtemps faute de personnel ; le fonctionnement de nombreux clubs amateurs sera rendu plus difficile. « On met de l'argent uniquement là où on pourra avoir des médailles. On arrête le financement du sport pour tous », ont dénoncé à juste titre de nombreux sportifs.
Brutale et néfaste, la politique du gouvernement l’est dans les domaines les plus essentiels de la vie sociale. Dans l’éducation, le gouvernement se prépare à réduire les effectifs. Ce sont finalement 3 600 postes qui doivent être supprimés, toutes catégories confondues.
Ces suppressions toucheront les collèges et les lycées, alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendus chaque année jusqu’en 2021, d’après les chiffres officiels du ministère. Le gouvernement sacrifie sciemment l’éducation des générations à venir et cela frappera d’abord les enfants des classes populaires.
En présentant le plan Santé, il y a quelques jours, Macron a osé déclarer : «Notre système ne souffre pas dun manque de moyens ». Dans les Ehpad, les hôpitaux publics et dans le secteur de la psychiatrie, la situation est dramatique, dénoncée ces derniers mois par de nombreuses mobilisations du personnel. Dans les hôpitaux, des patients doivent attendre sur des brancards dans des couloirs, faute de lits disponibles. Partout, les effectifs et les moyens matériels sont insuffisants. Dans les Ehpad, le personnel n’a pas le temps de s’occuper comme il faudrait des anciens, pendant que les maisons de retraite privées engrangent des bénéfices par millions.
Depuis des années, les gouvernements successifs n’ont cessé de soumettre les établissements de santé à la diète budgétaire. En obligeant les hôpitaux à s’endetter, ils les ont livrés aux banquiers qui peuvent ainsi détourner à leur profit des sommes qui devraient être consacrées à soigner les patients.
Avec un plan Santé qui prévoit des réorganisations sans accroître les moyens financiers, le gouvernement actuel poursuit la même politique que ses prédécesseurs, avec les mêmes conséquences désastreuses.
L’accès aux soins et à l’éducation devrait constituer une priorité car il s’agit de besoins parmi les plus élémentaires. C’est non seulement essentiel mais l’avenir de la société en dépend. Le fait que ces besoins soient de plus en plus négligés montre à quel point le système capitaliste est devenu parasitaire et destructeur.
Dans cette période de crise où les marchés stagnent du fait du chômage de masse et de la montée de la pauvreté, les capitalistes se tournent de plus en plus vers la finance pour continuer de réaliser des gains élevés. Ce parasitisme de la finance s’exerce sur toute l’économie et, par là même, sur toute la société, imposant sa logique du profit le plus rapide possible. Elle pèse aussi sur les États qui consacrent une part croissante de leur budget au remboursement de la dette, au détriment des services publics les plus utiles à la population.
Ici, en France, après Sarkozy et Hollande, c’est au tour de Macron de servir les intérêts des magnats de l’industrie et de la finance, des Arnault, Bouygues, Dassault, Peugeot, etc. Pour satisfaire leurs appétits, Macron ne mégote pas et leur accorde des milliards en cadeaux fiscaux et subventions de toutes sortes. Comme ses prédécesseurs, Macron applique la politique antiouvrière que le grand capital exige des gouvernements dans tous les pays.
Pour que la bourgeoisie puisse afficher une prospérité insolente, des millions de travailleurs subissent l’aggravation de l’exploitation, le chômage et des conditions de vie de plus en plus précaires. Mais c’est toute la société qui en paye le prix par une dégradation générale de la vie sociale… en attendant la prochaine catastrophe financière qui menace d’une crise pire qu’en 2008.
Empêcher ce système irrationnel et incontrôlable d’entraîner toute la société dans sa faillite est une nécessité. La seule classe sociale qui a la force de renverser le pouvoir de la bourgeoisie et d’exproprier le grand capital est la classe des exploités. Il n’y a pas d’autres remèdes pour sauver la société malade du capitalisme.

Budget 2019 : l’armée d’abord, quant au sport…


Plutôt militaire que sportif


L’ancienne judoka d’Argenteuil, Clarisse Agbegnenou, troisième fois championne du monde, le résultat de l’activité pourtant d’un club populaire, l’Escale

La ministre des Armées assure que le prochain budget militaire augmentera, jusqu'à 2 % du PIB, avec une augmentation de 1,7 milliard en 2018. Il y aura donc du matériel plus moderne pour aller faire la guerre, pour défendre les intérêts des grandes sociétés françaises en Afrique ou au Proche-Orient. Et cela, bien sûr, à la grande satisfaction des fabricants d'armements.
Mais tout le monde n'a pas la même chance que les hauts gradés et les industriels de l'armement. En effet, dans le même temps, le gouvernement veut baisser de 30 millions le budget des sports, déjà riquiqui, pour la seconde année consécutive.
Ce sera moins d'argent pour les piscines, pour les clubs, pour les stades de proximité... Mais que les âmes sensibles se rassurent : pour organiser les Jeux olympiques de 2024 à Paris, l'argent coule à flots. Mais là, c'est moins de sport qu'il s'agit que de très, très gros sous pour les sponsors...


A15 en travaux, une galère sans fin pour les travailleurs


Le conducteur Lionel est très en colère, et il y a de quoi


Circulation quotidienne en semaine dans le centre-ville d'Argenteuil : un bouchon sans fin matin et soir 


Ce matin ... 1 heure pour faire 1 km dans le centre d'Argenteuil...
      Il faut vraiment que les travailleurs qui se rendent au travail vers Paris venant de l’ouest aient bien du courage. Comme l’indique le sondage ci-dessous du Parisien-95, ils sont obligés de partir plus tôt, et cela allonge d’autant plus leur semaine de travail. Et l’on se demande bien pourquoi il faut attendre le 8 octobre prochain pour entreprendre les travaux qui dureront, on se le demande, jusqu’en mars, avril, mai, juin 2019 ?

         Cette situation continue à se reporter sur Argenteuil, et sur le pont entre Gabriel Péri et l’usine de la Snecma, car il ne faut compter ni sur celui de l’Ile Marrante ni sur celui de Bezons pour fluidifier la circulation. A propos de ce dernier, c’est tout de même fort de café que l’ouvrage qui a pourtant coûté des millions n’ait pas véritablement amélioré le passage de la Seine, en particulier pour les véhicules venant de la RD311 !
         Il reste donc le passage par le centre d’Argenteuil pour rejoindre le pont en bas de l’avenue Gabriel Péri, avec son lot d’un bouchon sans fin matin et soir.

Argenteuil, EPT Boucle nord, et la Seine à Argenteuil ?


Un établissement communautaire qui n’en est vraiment pas un



Un conseil de la Métropole du Grand Paris auquel appartient Argenteuil doit se tenir ce vendredi 28 septembre à Paris.
         Il y sera beaucoup question des berges de la Seine, avec un point qui fait rêver « la renaturation de l’Yerres à Villeneuve-Saint-Georges ». L’Yerres, petit affluent de la Seine…
         A quand un point sur « la renaturation de la Seine à Argenteuil », concernant la rive du fleuve du Port à sable jusqu’à Bezons, en passant bien évidemment par l’Ile Héloïse !
         Mais le conseil de la Métropole aborde-t-il ce genre de sujets qui fâchent ? Il paraît, en tout cas, qu’au sein de l’Établissement Public Boucle Nord auquel appartient Argenteuil, la règle est « chacun chez soi », il n’est pas question de contester les décisions et les actes des différentes municipalités qui le composent. Bref une drôle de communauté ! Une drôle de démocratie !

Maurice AUDIN assassiné par l’Etat. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Affaire Audin : État assassin

Soixante et un ans après les faits, Macron a reconnu que pendant la guerre d’Algérie, Maurice Audin a été « torturé puis exécuté par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile ».
Maurice Audin était alors jeune enseignant à Alger et militant du Parti communiste algérien. Le 11 juin 1957, une dizaine de militaires français l’arrêtèrent chez lui. Il ne devait jamais réapparaître. Trois semaines plus tard, un rapport officiel de l’armée annonçait qu’il s’était évadé et avait donc disparu. Bien que contredite dès 1958 par l’historien Pierre Vidal-Naquet, et par plusieurs témoignages ensuite, cette fable de l’évasion resta la version officielle de sa mort jusqu’en 2014.
Le temps ayant passé, admettre la vérité présente moins de risque pour les classes possédantes et pour les responsables politiques et militaires de l’époque, dont la plupart ont disparu. Macron peut donc reconnaître aujourd’hui qu’Audin fut victime d’un « système légalement institué ».
Quelle hypocrisie pour désigner sans la nommer la responsabilité de l’État français et de ses chefs dans la mise en place systématique de la torture et des assassinats pour empêcher la population algérienne d’obtenir son indépendance !
Depuis la conquête de l’Algérie en 1830, la France et ses troupes avaient déjà parsemé de massacres l’histoire de cette région pour maintenir leur domination. Durant la guerre d’Algérie, l’armée enferma les populations dans des camps, bombarda au napalm des régions entières et recourut à la torture et aux exécutions sommaires à grande échelle. Elle était couverte et encouragée pour cela par les autorités politiques françaises, depuis Mitterrand, ministre de l’Intérieur en 1954 qui déclarait que « L’Algérie c’est la France » et que « tous les moyens seront réunis pour que la force de la nation l’emporte », jusqu’à de Gaulle.
En juin 1957, au moment de la mort de Maurice Audin, deux socialistes étaient aux commandes : Guy Mollet, Premier ministre, et Lacoste, qu’il avait nommé ministre-résident sur le sol algérien. Après avoir fait campagne en 1956 pour « la paix en Algérie », Guy Mollet et la SFIO – l’ancêtre du Parti socialiste – intensifièrent la guerre une fois au pouvoir.
Quant au Parti communiste, alors qu’un communiste algérien comme Audin subissait la répression, il avait en fait abandonné depuis longtemps le combat contre l’impérialisme français. Loin de militer pour l’indépendance de l’Algérie, il se contentait de demander la paix. En 1956, les yeux rivés sur une possible alliance avec la SFIO de Mollet, ses députés votèrent comme un seul homme les pouvoirs spéciaux au gouvernement, lequel les remit à l’armée en Algérie. Il fallut attendre fin juillet de la même année pour qu’ils s’opposent pour la première fois aux crédits affectés à la guerre.
C’est donc avec le soutien des députés et des plus hauts niveaux de l’État que le général Massu et ses soudards quadrillèrent Alger entre 1956 et 1957, torturant systématiquement, tuant ou faisant disparaître plusieurs milliers de personnes. L’Armée française excella tant dans ce rôle qu’elle put dès 1957 exporter ses conseils et son savoir-faire pour former des tortionnaires en Argentine, au Brésil ou aux Etats-Unis.
Une fois la guerre perdue, l’État n’oublia pas ses tortionnaires : dès 1962, les accords d’Évian accordant l’indépendance à l’Algérie comportaient une clause d’amnistie pour les crimes commis pendant le conflit. Cette amnistie fournit d’ailleurs un prétexte légal pour empêcher la plainte de Josette Audin, la veuve de Maurice, d’aboutir.
Aujourd’hui, Macron essaie sans doute de solder les comptes d’une guerre lointaine de manière à présenter les méthodes de l’armée d’alors comme appartenant à un passé révolu. Mais cette période montre bien comment l’État, son armée, ses hommes de main ont pu être utilisés pour le pire par des classes possédantes qui voulaient mater une rébellion anticoloniale. Ce n’est pas un passé révolu car les mêmes méthodes peuvent toujours servir en cas de besoin contre les classes populaires.

                                              Jacques Le Gall (Lutte ouvrière n°2616)

lundi 24 septembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 24 septembre 2018 : « Hôpitaux, Ehpad, éducation... la société malade du capitalisme »


Hôpitaux, Ehpad, éducation... la société malade du capitalisme

Tout le week-end, le monde du sport s’est mobilisé contre la volonté du gouvernement de réduire de 6 % le budget du ministère des Sports. Une telle baisse aura de nombreuses conséquences : 1600 postes, soit la moitié des effectifs du ministère, sont menacés ; des équipements ne seront pas rénovés, certaines installations sportives seront ouvertes moins longtemps faute de personnel ; le fonctionnement de nombreux clubs amateurs sera rendu plus difficile. « On met de l'argent uniquement là où on pourra avoir des médailles. On arrête le financement du sport pour tous », ont dénoncé à juste titre de nombreux sportifs.

Brutale et néfaste, la politique du gouvernement l’est dans les domaines les plus essentiels de la vie sociale. Dans l’éducation, le gouvernement se prépare à réduire les effectifs. Ce sont finalement 3 600 postes qui doivent être supprimés, toutes catégories confondues.

Ces suppressions toucheront les collèges et les lycées, alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendus chaque année jusqu’en 2021, d’après les chiffres officiels du ministère. Le gouvernement sacrifie sciemment l’éducation des générations à venir et cela frappera d’abord les enfants des classes populaires.
En présentant le plan Santé, il y a quelques jours, Macron a osé déclarer : «Notre système ne souffre pas dun manque de moyens ». Dans les Ehpad, les hôpitaux publics et dans le secteur de la psychiatrie, la situation est dramatique, dénoncée ces derniers mois par de nombreuses mobilisations du personnel. Dans les hôpitaux, des patients doivent attendre sur des brancards dans des couloirs, faute de lits disponibles. Partout, les effectifs et les moyens matériels sont insuffisants. Dans les Ehpad, le personnel n’a pas le temps de s’occuper comme il faudrait des anciens, pendant que les maisons de retraite privées engrangent des bénéfices par millions.

Depuis des années, les gouvernements successifs n’ont cessé de soumettre les établissements de santé à la diète budgétaire. En obligeant les hôpitaux à s’endetter, ils les ont livrés aux banquiers qui peuvent ainsi détourner à leur profit des sommes qui devraient être consacrées à soigner les patients.

Avec un plan Santé qui prévoit des réorganisations sans accroître les moyens financiers, le gouvernement actuel poursuit la même politique que ses prédécesseurs, avec les mêmes conséquences désastreuses.

L’accès aux soins et à l’éducation devrait constituer une priorité car il s’agit de besoins parmi les plus élémentaires. C’est non seulement essentiel mais l’avenir de la société en dépend. Le fait que ces besoins soient de plus en plus négligés montre à quel point le système capitaliste est devenu parasitaire et destructeur.

Dans cette période de crise où les marchés stagnent du fait du chômage de masse et de la montée de la pauvreté, les capitalistes se tournent de plus en plus vers la finance pour continuer de réaliser des gains élevés. Ce parasitisme de la finance s’exerce sur toute l’économie et, par là même, sur toute la société, imposant sa logique du profit le plus rapide possible. Elle pèse aussi sur les États qui consacrent une part croissante de leur budget au remboursement de la dette, au détriment des services publics les plus utiles à la population.

Ici, en France, après Sarkozy et Hollande, c’est au tour de Macron de servir les intérêts des magnats de l’industrie et de la finance, des Arnault, Bouygues, Dassault, Peugeot, etc. Pour satisfaire leurs appétits, Macron ne mégote pas et leur accorde des milliards en cadeaux fiscaux et subventions de toutes sortes. Comme ses prédécesseurs, Macron applique la politique antiouvrière que le grand capital exige des gouvernements dans tous les pays.

Pour que la bourgeoisie puisse afficher une prospérité insolente, des millions de travailleurs subissent l’aggravation de l’exploitation, le chômage et des conditions de vie de plus en plus précaires. Mais c’est toute la société qui en paye le prix par une dégradation générale de la vie sociale… en attendant la prochaine catastrophe financière qui menace d’une crise pire qu’en 2008.

Empêcher ce système irrationnel et incontrôlable d’entraîner toute la société dans sa faillite est une nécessité. La seule classe sociale qui a la force de renverser le pouvoir de la bourgeoisie et d’exproprier le grand capital est la classe des exploités. Il n’y a pas d’autres remèdes pour sauver la société malade du capitalisme.

Chômage : actifs, chômeurs, retraités, tous uns contre un gouvernement qui mène l’offensive contre tout le monde du travail


Le gouvernement en guerre contre les chômeurs



Le gouvernement entend réaliser de 3 milliards à 3,9 milliards d’euros d’économies en trois ans sur le dos de l’assurance-chômage, autrement dit des chômeurs.
Des contrôles plus tatillons contre les chômeurs, moins d’allocations, le tout assaisonné de phrases méprisantes laissant entendre que les chômeurs ne veulent pas travailler : le gouvernement Macron poursuit sa guerre… non pas au chômage, mais aux travailleurs qui cherchent un emploi.

Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine 

Un an de loi travail : les bénéfices des licenciements

À l’occasion du premier anniversaire de la signature des ordonnances Macron, dites loi travail, la ministre Muriel Pénicaud a réaffirmé que le taux de chômage descendrait à 7 % d’ici 2022.
Ses propres services annoncent pourtant que 9,1 % de la population active sont toujours à la recherche d’un emploi et que 80 000 licenciements, tous motifs confondus, sont prononcés chaque mois. Il y a certes des embauches, mais 90 % d’entre elles sont des contrats à durée déterminée, de plus en plus courts. Le nombre de contrats d’un jour augmente sans cesse. L’État lui-même contribue à la dégradation de l’emploi.
Non seulement il prévoit de supprimer 120 000 postes d’ici 2022, mais il rejette au chômage des centaines de milliers de travailleurs qui avaient bénéficié de contrats aidés. L’État a aussi sa large part dans la précarisation généralisée du travail puisqu’il emploie de plus en plus de contractuels et pousse les collectivités locales à le faire.
Le chômage est alimenté par les licenciements massifs opérés par les entreprises privées, à commencer par les plus grandes d’entre elles. Ces licenciements continuent, comme chez Carrefour par exemple. Dans le privé, les embauches se font quasi exclusivement en CDD et les chaînes de montage des grandes usines d’automobiles sont partout servies par des travailleurs précaires, les grands chantiers du bâtiment sont peuplés d’ouvriers embauchés à la journée.
Les ordonnances Macron ont offert au patronat de nouvelles armes dans sa guerre pour augmenter les profits en diminuant la masse salariale. Les ordonnances, entre autres mesures, rendent encore plus facile et moins coûteuse pour l’employeur la rupture conventionnelle du contrat de travail. C’est une forme de licenciement par consentement mutuel, comme si le patron et le salarié étaient sur un pied d’égalité quand il s’agit d’emploi, de salaire ou de conditions de travail.
Un effet statistique constaté des ordonnances Macron pour le moment est l’augmentation de ces ruptures conventionnelles, c’est-à-dire l’augmentation du nombre des salariés qui sont contraints de partir avec ce que le patron veut bien leur offrir, pour solde de tout compte. Ils sont plus de trente mille par mois à être dans ce cas, 34 000 au mois de juillet pour être précis.
Cela n’empêche pas la ministre d’assurer que l’effet bénéfique pour l’emploi des mesures gouvernementales finira par se voir, d’ici cinq ans, dix ans peut-être car, dit-elle, il s’agit d’un changement profond. L’effet sur les profits patronaux en revanche s’est vu immédiatement, ils ne se sont jamais si bien portés.

                                                           Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2616)

Education : luttons contre l’inégalité scolaire


Parcoursup : contre les classes populaires



Selon les chiffres officiels, 2500 bacheliers seraient sans solution à l’issue de Parcoursup. A cela, il faut ajouter les dizaines de milliers d’autres qui ont accepté une solution qui ne leur convenait pas, de peur de n’obtenir aucune place nulle part. La plupart de ces jeunes sont issus des couches populaires, tandis que ceux des classes riches que Parcoursup peut mettre en difficulté ont toujours de quoi se payer des établissements privés.
Tout cela ressemble à un scandale, lié à la réduction des budgets de l’Éducation nationale.


Les personnels du lycée Paul Eluard de Saint-Denis mobilisés

Pendant deux jours, une quarantaine d’enseignants et de surveillants du lycée Paul-Éluard de Saint-Denis ont exercé leur droit de retrait, s’estimant en danger.
Depuis un an et demi, des bagarres de bandes pourrissent la vie du lycée Paul-Éluard. Ces bagarres de cités rivales, entre jeunes désœuvrés qui se battent au nom de l’honneur de leur quartier, montrent combien la situation se dégrade dans bien des villes de banlieue. Dès le jeudi de la rentrée, les bagarres ont repris et le 12 septembre trois jeunes se sont introduits dans le lycée, armés de couteaux et d’un marteau. Les enseignants ont estimé qu’ils ne pouvaient plus travailler dans ces conditions.
Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, est venue le lendemain, cette fois promettre que les travaux de réfection de la clôture commenceraient dès le lundi, qu’une procédure d’urgence était lancée. Elle promettait également d’étudier l’embauche d’un agent d’entretien supplémentaire. Quant au rectorat, il promettait de recruter un agent de prévention sécurité. On reste loin des quatre assistants d’éducation exigés par les enseignants et les surveillants. mais le personnel en sort avec le sentiment de s’être fait un peu respecter.