mercredi 25 octobre 2017

Argenteuil : défendre une Ecole pour tous mise en difficulté


Vers une journée d’action le 17 novembre

Devant la multitude des problèmes rencontrés au niveau de l’Education nationale sur la Ville, quels que soient les niveaux, écoles, collèges, lycées, une grande journée d’action se met en place pour le vendredi 17 novembre prochain.
         Ecoles surchargées, nombre d’élèves par classe trop élevé, manque d’enseignants, de remplaçants, suppression des EVS, des postes d’emplois dits « aidés », et l’on en passe, ce ne sont pas les problèmes qui manquent. Ils concernent non seulement directement les personnels de l’Education mais bien évidemment les élèves et leurs parents.
         Pour que la mobilisation du 17 soit un succès, il faut que dès maintenant l’information circule sur cette journée. C’est une évidence, toute la population est concernée.

Travail détaché… mais une seule classe ouvrière


Mensonges et diversion

 
Nos frères de classe

Les ministres du Travail de l’Union européenne se sont entendus pour limiter la durée de contrat d’un travailleur détaché à douze mois au lieu de 24. Macron, qui en avait son cheval de bataille, présente cet accord comme une victoire. «Les travailleurs seront mieux protégés», a déclaré la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
En réalité, pas grand-chose ne changera : d’abord parce que la durée de détachement pourrait être prolongée de six mois sur demande « motivée » de l’entreprise qui y a recourt ; ensuite parce que la durée des détachements ne dépasse pas 33 jours en France ; enfin, l’accord ne s’appliquerait pas avant 2022 si tout va bien et, de toute façon, il ne concernera pas le secteur routier.
Tout ce cinéma vise à présenter les travailleurs détachés comme des concurrents menaçant l’emploi des travailleurs français. Mais c’est un mensonge et une diversion : si le pouvoir d’achat recule, si les conditions de travail empirent, si les droits des travailleurs reculent, ce sont les patrons et le gouvernement à leur service qui en sont responsables !

Casino, Leclerc, Carrefour, Auchan, …, vont et viennent comme cela leur chante…


L'attitude sordide d'un grand groupe


  Zone sinistrée comme il en existe tant d’autres

En 2011, dans le quartier de Mocrat à Cholet dans le Maine-et-Loire, le groupe Casino a décidé la fermeture d'une supérette qui ne rapportait pas assez d'argent aux yeux des actionnaires. Les sept salariés furent abandonnés à leur sort : non seulement ils ne touchèrent pas leurs derniers salaires, mais ils ne furent même pas licenciés. Comme l'a dit l'un d'entre eux, c'était les traiter comme « des moins que rien », en faire « des clochards, des exclus ». Casino se contenta de transférer pour un euro les contrats de travail à une société... qui ne fonctionna pas plus d'un mois.
En cette fin d'année 2017, malgré les décisions des tribunaux qui, au bout de six ans, viennent enfin de condamner Casino à payer des dommages et intérêts aux salariés, le groupe tente de gagner encore quelques années en faisant appel. Honteux.
Dans ce quartier populaire, la présence d'une supérette n'était pas un luxe, et Mocrat fait aujourd'hui figure de quartier sinistré, ayant eu à déplorer, depuis, le braquage du café du coin et l'incendie de la boulangerie.

Egypte-France : les affaires sont les affaires


Dictateur en visite

 

le dictateur égyptien al Sissi et la ministre de la Défense Florence Parly

Le président égyptien Al-Sissi est en visite ces jours-ci à Paris. Il doit rencontrer Macron et des ministres, dont son « ami » Jean-Yves Le Drian, l’actuel chef de la diplomatie. C’est lui qui a piloté des contrats de ventes d’armes d’un montant de 6 milliards d’euros lorsqu’il était ministre de la Défense de Hollande.
De nombreuses ONG soulignent que le régime de Al-Sissi est une dictature sans pitié qui torture et assassine ses opposants. Mais Macron considère qu’une solide dictature, c’est bon pour faire des affaires !

mardi 24 octobre 2017

Argenteuil sport, une triste métaphore locale


Pas le pied

 
C'était sympa, ce tour dans la ville (photo Le Parisien-95)

C’est une belle métaphore du triste état de la dynamique collective locale que la municipalité donne à propos de la « grande » épreuve sportive pédestre annuelle qui aura lieu cette année, le 19 novembre prochain, au parc des Cerisiers, au Val d’Argent.
         Cette métaphore est triple.
         Le « tour pédestre » avait lieu fin septembre. Il fut remplacé par une course qui avait lieu en octobre. La nouvelle épreuve se produira en novembre. La première de ces courses était un 13 km, la seconde se réduisit à 10, la nouvelle épreuve ouverte à tous se limitera à 5 km. Les deux premières obligeaient les participants et leurs proches à se retrouver avec bonheur dans le centre de la Ville qu’ils ne fréquentent guère habituellement pour certains. Du centre, la nouvelle épreuve sportive est rejetée à la périphérie.
         Bref, pour conclure, une image du recul net, du rétrécissement, voire de la marginalisation de la vie collective et associative, au moins de la part de la municipalité. Une situation qui est heureusement contrariée par l’obstination de tous ceux qui la défendent. Mais quel courage il leur faut !

Argnteuil Bezons les habitants sont sans nouvelle


En marche ? Non, à l’arrêt, et en plus, elle se cache

Un des principes de la représentation ouvrière mis en pratique lors de la Révolution russe fut celui de la « révocabilité des mandats ». A tout moment, un député des travailleurs peut être remplacé par un autre. A l’opposé, le principe de la démocratie bourgeoise est l’inamovibilité des soi-disant « représentants du peuple ». Députés, maires et autres sont élus pour la durée de leur mandat. Aux électeurs de leur retirer celui-ci, s’ils le souhaitent, mais seulement à son terme, quatre, cinq ou six ans plus tard…
         Mais à Argenteuil, la députée élue en juin dernier apporte à cette situation un petit complément. Ses « mandants » locaux ne la voient pas, ne la lisent pas, ne l’entendent pas. Bref, elle est peut-être présente au métro Assemblée nationale, mais totalement absentéiste dans sa circonscription.
         Il est vrai, comment justifier dans cette circonscription populaire, la politique anti-ouvrière de son chef et mentor ?
 
Elle est où ? Elle réfléchit ?

Lorsque nous l’avions croisée lors d’une fête de quartier, cette députée nous avait dit qu’elle ne s’était pas encore fait son idée sur le « projet Héloïse ».
         Le temps a passé. Après plus d’un mois, elle a eu tout le temps pour réfléchir. Alors, elle en pense quoi de ce projet spéculatif qui veut priver les Argenteuillais de leur salle des fêtes publique ?

Macron à Gennevilliers, lui qui crèche parmi les riches


Chaperons rouges et loups





La semaine passée, dans le cadre de la « journée mondiale de refus de la misère », Macron est venu visiter une crèche d’entreprise du groupe « Les petits chaperons rouges » à Gennevilliers.
Les familles connaissent toutes des difficultés pour avoir une place en crèche. Il en manque plusieurs centaines de milliers dans le pays. C’est justement ce qui permet à des groupes privés comme celui des « petits chaperons rouges » de prospérer grâce aux aides de l’État. Son PDG, Jean-Emmanuel Rodocanachi, qui est en même temps président de la fédération Française des entreprises de crèche (FFEC) se situe à la 467ème place d’après le classement de Challenge des « 500 plus grandes fortunes de France en 2016 ». Son entreprise fondée en 2000, vient d’ailleurs de racheter récemment des crèches en Allemagne et en Angleterre. Le secteur des crèches privées connaîtrait ces dernières années un taux de croissance de 35%. En venant lui rendre visite Macron venait visiter un des siens. L’État ne cherche pas à répondre aux besoin de la population et laisse le secteur privé faire des affaires… grace aux nombreuses aides qu’il lui fournit.
Une centaine de manifestants étaient là pour l’accueillir et pour demander des comptes sur les aides aux entreprises pendant qu’il diminue l’APL. Ils ne se trompaient pas de cible.

Karl Marx et Friedrich Engels le film


Quand deux jeunes intellectuels s’engagent pour changer le monde

 Vous avez encore une chance pour aller voir aujourd’hui à Argenteuil le beau film de Raoul Peck, « le jeune Karl Marx ». Aujourd’hui, au Figuier blanc, à 13 heures 45.



Un film de Raoul Peck : Le jeune Karl Marx

L’histoire des révolutionnaires est très ancienne, mais il n’est pas fréquent de la voir au cinéma. C’est pourtant ce qu’a fait Raoul Peck, en montrant l’itinéraire de deux d’entre eux entre 1843 et 1848. Deux jeunes intellectuels allemands, révolutionnaires et communistes, Marx et Engels, vont faire le choix de se mettre au service des combats de la classe ouvrière européenne naissante. De ce choix naîtra le programme qui est encore aujourd’hui celui de son émancipation.
On voit ainsi le monde dans lequel Marx et Engels ont forgé leurs idées. On voit l’Angleterre industrialisée et sa classe ouvrière, où les femmes ont une place importante. À la même époque, en Allemagne, des intellectuels combattent le despotisme prussien en utilisant le langage de la philosophie dans des journaux et des pamphlets. Marx et Engels, âgés de 25 et 23 ans, sont issus de ce milieu. Devenant communistes, ils décident de combattre les conceptions philosophiques de leurs anciens camarades, rompent idéologiquement avec eux et se tournent vers les militants ouvriers de toute l’Europe. Marx expulsé de Prusse se retrouve en France, à Paris. Il participe aux réunions ouvrières et y rencontre des militants comme Proudhon et Bakounine, dont les idées sont à la base de l’anarchisme.
Marx est rejoint par Engels et leur objectif commun va alors être d’armer le mouvement ouvrier d’une conception scientifique du communisme, fondée non seulement sur l’aspiration à l’égalité, mais aussi appuyée sur une compréhension du développement historique et de la lutte des classes.
C’est dans l’enthousiasme que Marx et Engels prennent contact et adhèrent à l’une des organisations ouvrières les plus importantes de l’époque, la Ligue des justes, dont le quartier général est à Londres mais qui a des militants dans toutes les grandes villes d’Europe occidentale. Ils vont combattre les idées du principal leader de cette organisation, Weitling, révolutionnaire acharné mais aux idées imbibées de mysticisme.
Le film se termine sur la concrétisation de ce premier combat. La Ligue confie aux deux militants la rédaction d’un nouveau programme, qui sera le Manifeste du parti communiste. Elle changera de nom, deviendra la Ligue des communistes. Elle changera aussi de devise, passant de « Tous les hommes sont frères » à « Prolétaires de tous les pays unissez-vous », en se fixant comme but l’expropriation de la bourgeoisie et la collectivisation des moyens de production.
Le film ne manque pas de décrire le quotidien de Marx et de sa compagne, Jenny, leurs difficultés financières, ainsi que leur expulsion d’Allemagne puis de France. Il donne ainsi chair à ces personnages historiques qu’ont été Marx et Engels, dont les idées ont inspiré le mouvement ouvrier mondial et, espérons-le, continueront de le faire.
Le réalisateur a bien sûr mis dans le film sa propre vision des choses et de ses personnages, en racontant ce moment exceptionnel de l’histoire d’où est né le marxisme. Mais elle est toujours honnête, et Marx et Engels sont montrés comme les militants révolutionnaires qu’ils étaient.

                                             Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2566)