mercredi 24 août 2016

Canicule : un phénomène climatique mais aux conséquences de nature sociale


Canicule : phénomène climatique, conséquences sociales

 

C’est à un véritable épisode caniculaire auquel on assiste ces jours-ci. Plusieurs départements ont été mis en alerte « canicule » par Météo France dont ceux de la Région parisienne. Il est déjà prévu que cet épisode se prolonge jusqu’à dimanche inclus. Non seulement les températures seront fortes la journée, mais si elles baissent la nuit, elles demeurent élevées.

         Nous avons retrouvé un article de notre hebdomadaire d’août 2008 ( voir ci-dessous) qui cinq ans après la canicule très meurtrière de l’été 2003 s’interrogeait sur les mesures prises pour éviter des conséquence dramatiques en cas de nouvelle canicule.

         Qu’en est-il aujourd’hui en 2016 ? Quelle est la situation dans les hôpitaux et les maisons de retraite ? Sont-elles aujourd’hui capables de faire face en cas d’afflux massif de personnes déshydratées ?

         Il y a, paraît-il une liste des personnes à risques recensées et donc à suivre dans chaque commune. Quelle est son ampleur à Argenteuil ? Quel pourcentage représente-t-elle  de l’ensemble des personnes âgées ?

         Nous pouvons nous étonner une nouvelle fois que le site de la Ville ne soit pas utilisé pour sensibiliser et mobiliser sur cette question l’ensemble de la population.

 

Cinq ans après la canicule de 2003 : les problèmes restent posés

 

Il y a cinq ans, les pics de chaleur enregistrés par les services de la météo atteignaient des records. Dans la capitale, la température avoisinait les 26 degrés à trois heures du matin. Pendant plusieurs jours consécutifs, le thermomètre n'est pas descendu au-dessous de 35 degrés dans la journée.

Alors les urgences des hôpitaux n'ont pas pu faire face : des personnes âgées se sont déshydratées, sans que les pompiers débordés ne puissent leur porter secours. Un pompier relate que, faute de personnel et de moyens, la seule mesure efficace consistait à glisser des steaks congelés sous les bras des personnes âgées. Ce fut une hécatombe : 15 000 personnes décédèrent.

Quelles sont les leçons que le gouvernement d'aujourd'hui tire de ce drame ? Bachelot, ministre de la Santé, se veut très rassurante. Elle dit avoir tout mis en place avec le plan Canicule pour que le drame ne se renouvelle pas.

La ministre dit avoir fait vérifier que toutes les maisons de retraite et les hôpitaux ont installé, à leurs frais, des salles climatisées. Les communes de plus de cinq mille habitants ont recensé les personnes fragiles et peuvent les joindre par téléphone en cas de fortes chaleurs. À la suite de 2003, l'Institut National de Veille Sanitaire (l'INVS) a créé un plan d'alerte canicule.

Mais tous les acteurs présents sur le terrain, pompiers, médecins, infirmiers, brancardiers, aides-soignants et agents de salle, s'accordent pour constater que la situation en cas de grosse chaleur serait particulièrement meurtrière. Le nombre de fermetures de lits en été est plus qu'inquiétant. Le médecin urgentiste Patrick Pelloux propose que soit votée une loi interdisant la fermeture de plus de 10 % des lits en été.

Certes, la population est maintenant sensibilisée, et pour cause, aux risques majeurs. Mais en cas de récidive, le manque d'embauche de personnel soignant, d'agents de service, de pompiers risque d'entraîner à nouveau une catastrophe.

Le ministère de la Santé nous abreuve de beaux discours mais la seule mesure responsable qu'il faudrait prendre, plutôt que de se préparer à distribuer des aérosols d'eau, ce serait d'embaucher tout de suite dans les hôpitaux et les maisons de retraite le personnel qui manquerait gravement en cas de canicule mais qui fait déjà défaut dans une période dite normale.

Claire DESPLANTES (Lutte ouvrière n°2089 du 15 août 2008)

CAC 40 : dividendes à la hausse, il y a de l'argent, il faudra aller le prendre


La France, médaille d’or des dividendes

 
Les dividendes des actionnaires du CAC 40 ont augmenté de 11% au deuxième trimestre. Ils se sont partagé plus de 35 milliards d’euros en trois mois. Ce sont les banques qui arrosent le plus massivement, faisant aujourd’hui des profits florissants après avoir été sauvées de la faillite par Sarkozy avec l’argent des contribuables, au moment de la tempête financière.

Quand la crise frappe les travailleurs, elle enrichit la bourgeoisie. Avec le soutien actif de Hollande, car c’est la troisième année consécutive que la France est le pays d’Europe où les actionnaires perçoivent le plus de dividendes. 

Quitte à transformer la société en champ de ruines.

Sarkozy candidat ? Quelle surprise !


Sarko...mence

 
C'est reparti pour un tour : journalistes et  commentateurs inondent les médias de l'annonce de la candidature de Sarkozy à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle. C'est pourtant un non-événement tant son ambition de revenir au pouvoir s'étale depuis des mois. Pour y parvenir, il est parti chasser l'électeur sur le terrain des idées les plus réactionnaires qu'il dispute au Front National. Quant à sa politique, le monde du travail le sait d'expérience, elle est au service des possédants.

En fait les candidats à l’Elysée pour servir les riches se pressent au portillon. À droite comme à gauche !

 
Olympiade pré-électorale

 
A Argenteuil, le maire d’Argenteuil serait un soutien ancien de Juppé, son premier adjoint et une de ses collègues au moins, des fans de Fillon, et d’autres encore des inconditionnels de Sarkozy. Quant aux autres  prétendants, on ne sait s’ils ont réussi à recruter parmi les conseillers municipaux d’Argenteuil. A suivre pour ceux que cela intéresse.

C’est bien évidemment leur droit. Mais cette compétition effrénée entre leurs différents poulains (si l’on peut dire, ce n’est pas des yearlings) vont-ils, leur laisser ne serait-ce qu’un peu de temps, pour savoir ce qui se passe sur la Ville ?

mardi 23 août 2016

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte ouvrière de ce lundi 22 août 2016


Quand les politiciens ont besoin d'un burkini pour cacher leur impuissance 

Il a suffi d'une bagarre sur une plage de Corse, pour un motif tout autre, pour que le monde politique ne parle plus que du burkini, ce costume de bain couvrant tout le corps. Des maires l'ayant interdit, les politiciens de droite ont surenchéri. Et comme si la tenue à adopter sur les plages était devenue la grande question du moment, Valls a dit comprendre cette interdiction.

Le burkini est, comme le voile, le signe d'une soumission imposée aux femmes, en vertu de prétextes religieux qui voudraient qu'elles se couvrent en toutes circonstances sauf devant leur mari, seigneur et maître. Cela fait partie des comportements et des préjugés à combattre, bien plus chez les hommes que chez les femmes, mais cela ne se résout pas à coups d'interdictions sur les plages. Sauf que justement, les droits des femmes ne sont le problème ni de ces maires ni de Valls.

Les principaux candidats, déclarés ou non, à la présidentielle, sont en pleine concurrence. C'est à qui promettra plus de sécurité, plus de "lutte contre le terrorisme", en particulier depuis l'attentat de Nice. Ils n'hésitent pas à laisser entendre que tous les musulmans sont suspects d’autant que l'organisation "État islamique", qui impose sa dictature en Syrie et en Irak, a salué en héros l'auteur de cet attentat odieux.

En réalité, tous ces politiciens n'ont rien dans leur besace. Le terrorisme, c'est la politique de l'État français lui-même qui l'entretient, même s'il n'est pas le seul. Ce sont ses interventions militaires, son appétit pour les richesses de l'Afrique ou du Moyen-Orient, sa collaboration avec les pires dictatures, son mépris des peuples, qui font le terreau où pousse le terrorisme. Ni l'état d'urgence, ni le déploiement policier, ni bien sûr les surenchères ridicules à propos de femmes qui se baignent tout habillées, n'empêcheront cette guerre de se manifester aussi sur le sol français, de façon imprévisible.

Alors, il ne reste plus à tous ces candidats qu'à masquer leur absence d'idées. Les Sarkozy et Le Pen voudraient tirer parti des peurs, approfondir les divisions dans la population, attiser la haine religieuse et raciale. Les Hollande et Valls ne savent rien faire d'autre que leur emboîter le pas pour faire oublier leurs responsabilités et masquer leur impuissance, que ce soit sur le terrorisme ou sur les autres questions.

Pendant ce temps, le chômage continue de sévir, même si le gouvernement pousse des cris de victoire quand, pour une fois, une statistique mensuelle ne fait pas apparaître une hausse. La loi travail, que Valls et Hollande sont si fiers d'avoir imposée envers et contre tout, va augmenter encore la précarité sans créer un emploi de plus. La pauvreté augmente et, alors qu'on célèbre l'anniversaire de l'institution des congés payés, bien des travailleurs n'ont même pas de quoi se payer quelques jours de vacances. Les hôpitaux, les écoles, les services publics vont mal parce que l'État consacre son argent non seulement à mener des guerres sans issue, mais à subventionner les profits patronaux à coups de dizaines de milliards.

Les Hollande et Valls, les Sarkozy et Le Pen n'ont à promettre aux travailleurs que la poursuite et l'aggravation de cette politique. Alors, de Duflot à Montebourg, de Hamon à Mélenchon, on voit se multiplier les candidats disant vouloir ressusciter une "vraie" gauche, qui ne renierait pas ses promesses. Tout en étant d'anciens ministres socialistes, ils voudraient donner une image différente de celle, désastreuse, qu'a laissée Hollande. Ils voudraient nous jouer encore une fois la même pièce déjà vue. Mais ce n'est pas de nouvelles illusions dont les travailleurs ont besoin. Du FN au PS en passant par la droite, tous les candidats défendent une politique au service des capitalistes. Aucun ne saurait être un choix pour les travailleurs.

Lutte ouvrière sera présente dans les prochaines élections avec la candidature de Nathalie Arthaud parce que, face à ces tristes comédiens de la politique, il faut affirmer les exigences de ceux qui produisent toutes les richesses. Il faut montrer que le camp des travailleurs existe, qu'il reprend confiance dans ses forces et qu'il ne se laissera plus bercer de promesses. Il faut affirmer qu'à la place de cette société soumise à la dictature du capital, à ses injustices et à ses guerres, les travailleurs peuvent créer un monde débarrassé de l’exploitation, de la concurrence et de la barbarie qui en découle.

Argenteuil : bulletin Lutte ouvrière des Territoriaux d'Argenteuil et de l'ex-Agglomération


C’est la reprise pour le bulletin Lutte ouvrière des Territoriaux d’Argenteuil et de l’ex-Agglomération, dans une situation sombre pour ces travailleurs. Dans certaines brèves, les indications concernant les responsables sont remplacées par l’indication (…), les lecteurs du présent blog ne les connaissant pas.

Sur la disparition du DGS
Sombre août

Nous sommes tous encore un peu sous le choc des évènements de ces dernières semaines, avec d’abord l’incendie du 12 août, et, quelques jours plus tard, le décès, du DGS qui a mis fin à ses jours.
On peut toujours parler de concours de circonstances, mais ces évènements, sans rapports entre eux, sont pourtant bien à la l’image d’une mairie qui ne fonctionne pas correctement depuis des années.
Nous en avons payé les pots cassés. Nous n’avons aucune raison de continuer à le faire.

Loin de l’hypocrisie, la mémoire
Lorsqu’une personne disparaît, certains tentent de l’encenser, au point de gommer l’action réelle qu’il a menée.
Ce n’est  pas faire injure à la mémoire du DGS disparu de rappeler qu’il avait été recruté en particulier pour réduire les effectifs des travailleurs de la commune.
Cela s’est fait au prix des difficultés de centaines et de centaines de familles pour lesquelles le licenciement d’un père ou d’une mère a été un drame.

Nécessaires et largement insuffisantes
Dans le message annonçant le décès du DGS, le maire insistait sur les vacances « bien méritées » de celui-ci, comme si, lui, les avait particulièrement méritées. Choquant.
Chacun d’entre nous a particulièrement mérité de pouvoir prendre le large durant quelques jours avec les problèmes des services et une année de travail.
Même que cela n’était pas suffisant et que l’on en redemande.

 Sur l’incendie qui a eu lieu dans la mairie le vendredi 12 août dernier Alarmant !
Lorsque l’incendie s’est déclaré le 12 août à l’Hôtel de Ville, l’alarme n’a pas fonctionné.
Heureusement que l’incendie a finalement été circonscrit et sans gravité.
Une situation vraiment alarmante.

Un manque très préjudiciable
Les responsables ont été bien incapables d’indiquer aux secours qu’il n’y avait plus personne dans les locaux.
La sécurité, ce n’est pas seulement mettre un sas de sécurité à l’entrée de la mairie. C’est aussi pouvoir compter sur une évacuation et une vérification fiable en cas de problème.

Une priorité pourtant
Normalement, il faut dorénavant une organisation précise des responsables et des référents par service et par étage pour aider à l’évacuation de tous.
Rien n’était encore mis en place à la mairie d’Argenteuil, une priorité pourtant.

 Sur l’appel à la grève pour le 5 septembre
Le ras-bol au seuil de cette nouvelle rentrée
Un appel à la grève a été lancé pour le lundi 5 septembre.
Nos revendications sont multiples, dans tous les services.
Une occasion de démontrer que rien ne va plus !
En grève le 5 !

Sur la situation du personnel des Ecoles et des activités périscolaires
ATSEMS, ASELS, gardiens, animateurs, pas esclaves !
Pour les travailleurs des écoles, il n’est pas question que l’horreur de l’année que nous avons vécue lors de la dernière année scolaire se renouvelle.
On se demande bien ce que cherche la municipalité ?
Que nous soyons toutes malades pour mettre un terme à un service public utile et essentiel à la population ?
Tous en grève le 5 septembre !

La hiérarchie du service a décidé de "remixer" complètement les équipes de toutes les écoles à compter de la rentrée qui vient.

Ils ne nous diviseront pas
(…) ont fait des dégâts en remixant les équipes « Atsems » à leur façon.
.Mais on peut remixer les doigts de la main de toutes les façons possibles, quoi qu’ils en pensent, la force des deux mains reste la même. L’union, où que nous soyons, fera notre force.

Grande ou petite…, ne lâchons rien !
Selon une responsable, la volonté de (…) est d’isoler les « grandes g… ».
Qu’ils se méfient des silencieux.
Ils s’en rendront compte lorsque nous donnerons tous ensemble de la voix.

 
Sur le système d’information des problèmes rencontrés par les habitants « en temps réel » Tell my city, et ses conséquences sur les responsable du secteur des voies et des bâtiments de la Ville dont les locaux ressemblent à… une prison...

Tell me le blues
Le maire a semé l’inquiétude parmi certains chefs d’Alcatraz. Un de leurs rôles est de découvrir les travaux à faire dans les rues de la Ville. Mais avec la nouvelle application adorée du maire, ils craignent d’être doublés par les habitants eux-mêmes. Leur utilité serait mise en cause.
Pas de problèmes, il y a tant de nids de poules à combler. Ils ont de quoi s’occuper.

Quand la hiérarchie reçoit un travailleur dans des conditions bien particulières
Vous avez déjà vu un match 1 contre 5 ?
Que penser du fait d’un agent seul soit reçu par un aéropage de cinq personnes membres de la hiérarchie ?
Que c’est un piège, que l’on n’a aucune raison d’y tomber, et que l’on a droit d’être accompagné.

Voilà en revanche des priorités pour la hiérarchie et les élus
Sûr, il ne s’appelle pas Bolt
Au service des sports, devis et commandes de matériels traînent des mois et des mois avant d’être traités. C’est particulièrement net depuis un certain temps et cela a des conséquences dommageables au niveau du fonctionnement et des coûts.
L’adjoint aux finances confondrait-il le sprint avec le 50 km marche ?
Et l’on nous serinera ensuite qu’il faut être à la hauteur question services et deniers publics !

Ce membre de la hiérarchie ne savait sans doute plus où il se trouvait
(…), pas la crème
Il a fallu que (…) mélange les genres en juillet lors d’une réunion paritaire avec les délégués. Oubliant totalement où il se trouvait, il s’en ait pris à la situation professionnelle d’un délégué faisant fi du fameux « devoir de réserve » dont il nous bassine le refrain à longueur d’année.
C’est ce qu’on appelle pédaler dans la chouchoucroute !

Vous avez dit « climatisation » ? Et pourtant, c’est la canicule
On a eu chaud
Bonne initiative municipale, pour une fois : en vue de l’été, l’installation d’une climatisation !
Mais entre l’intention et la réalité, quel gouffre ! D’autant plus qu’il y a eu des jours de canicule.
Tout juste bonne à rafraichir les doigts de pied des habitants venus effectuer des formalités !
Quand il s’agit du troisième, les moyens sont au rendez-vous. Ce qui est bon pour les hauteurs doit l’être pour la plaine et tous les étages.

Fruits, légumes, prix records. Il faut une hausse substantielle des salaires !


Il faut l’augmentation des salaires !

 
Selon l’organisation Familles rurales, les prix des fruits et des légumes auraient augmenté respectivement de 18 % et de 10 % cet été. Chacun s'en est rendu compte.

         On parle de conditions météorologiques défavorables, mais justement ce n’est pas le premier problème, à voir la différence entre les prix payés aux producteurs et à ceux pratiqués sur les étalages. Comme pour le lait et la viande, la responsabilité de l’organisation de la distribution est grande.

         Dans tous les cas, c’est une catastrophe dans le monde du travail pour le porte-monnaie de chacun et pour la santé des milieux les plus modestes.

         Plus que jamais, l’augmentation substantielle des salaires est à l’ordre du jour pour faire face à la hausse des prix, d’autant que l’on apprend que les dividendes versés aux actionnaires, eux aussi, battent des records dans le pays cet été.

lundi 22 août 2016

Argenteuil, DGS et ses adjoints : de très fidèles exécutants


De fidèles exécutants

 

Avec la disparition du DGS de la Ville d’Argenteuil, il est beaucoup question du rapport établi entre la municipalité élue d’une grande commune telle Argenteuil et les hauts-hauts cadres qu’elle recrute pour diriger les services qui regroupent dans cette commune un total de 2400 personnes. Quel rapport il y a-t-il entre ce sommet de la hiérarchie et le maire et le groupe très restreint de ses « conseillers » ?

         Si la municipalité d’Argenteuil s’était tue sur ce point durant la campagne électorale des élections municipales de mars 2014, elle n’a eu de cesse dès son arrivée de préparer des coupes sombres dans les effectifs de la Ville, dans les conditions de travail des agents, dans les activités et les tarifs municipaux.

         Et l’on a vu à Argenteuil ce qui se passe dans les entreprises privées. Là seuls comptent les objectifs de profit pour l’année décidés par les actionnaires. S’il faut trancher dans le vif, qu’importe, même si les conséquences sur l’emploi et la vie des simples salariés sont dramatiques. Le haut encadrement est alors là pour appliquer les décisions des actionnaires, et pour entraîner sur cette voie l’encadrement subalterne.  Le député d’Argenteuil le sait bien de son côté, lui qui aime à se vanter de son passage dans le privé.

Il en va donc de même lorsqu’une collectivité territoriale choisit de mener une politique de profonde austérité comme cela s’est produit à Argenteuil. Le maire G. Mothron a alors recruté en juin 2014 le DGS qui avec ses adjoints a eu mission pour la mener.

Qu’ils soient fonctionnaires territoriaux ou contractuels, les conditions d’embauche de ces hauts cadres locaux, le salaire en particulier, mais pas seulement, n’ont rien de commun avec les salaires de l’énorme majorité des travailleurs municipaux. Celles de ce dernier DGS ont fait largement polémiques en leur temps. Il est par ailleurs anormal que le secret entoure ces conditions précises et que certains le défendent bec et ongles. La municipalité et ces hauts cadres savent tout des simples salariés, et il faudrait qu’eux-mêmes et les habitants ne connaissent pas ces conditions d’embauche ! En tout cas, ces conditions leur sont très favorables. Comme s’ils récupéraient une part non négligeable de ce qu’ils sont censés devoir rogner.

         Ensuite, ces gens-là appliquent en toute logique la politique pour lesquels ils ont été recrutés et pour lesquels ils ont été payés à ces conditions très favorables. Le DGS en question l'a fait durant deux ans sans coup férir.

         Sur cette base, ces gens-là sont les ennemis des travailleurs, quels que soient leurs « états d’âme » si tant est qu’ils en aient. Ils ont choisi une carrière. Ils bénéficient d’une situation matérielle en rapport avec ce rôle. Si cela ne leur convient plus, ils peuvent toujours en changer en quittant le bateau.

         Mais en attendant, les travailleurs et la population n’ont aucune illusion à avoir sur le sujet.
 

La parution du bulletin Lutte ouvrière des Territoriaux d’Argenteuil et de l’ex-Agglomération reprend cette semaine. Qu’on se le dise !

 

Lait, viande, les aberrations du capitalisme


Liquider le pouvoir des trusts

 

Les éleveurs et producteurs de lait entrent une nouvelle fois dans la bataille. Ceux de l’ouest du pays sont appelés à manifester aujourd’hui 22 août devant le siège de l’entreprise de Lactalis à Laval en Mayenne. Les évènements de l’an passé vont-ils se renouveler puisque rien n’a été réglé ? Sur ce sujet, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière du 5 août… 2015 ? Un an plus tard, les cours sont toujours aussi bas, et la situation des petits producteurs toujours aussi catastrophique. Un an plus tard, les mêmes problèmes restent posés

 

Éleveurs en colère face aux capitalistes de la distribution

05 Août 2015

Si les éleveurs ont levé les nombreux barrages érigés entre le 19 et le 27 juillet, ils n’ont pas pour autant cessé leur mouvement. Chaque jour, ils mènent de nouvelles actions, barrages filtrants, opérations escargot, contrôle de la provenance de la viande dans les supermarchés ou les restaurants, etc. Ils veulent maintenir la pression sur la grande distribution et les industriels du secteur, pour les obliger à augmenter les prix auxquels ils achètent leur viande ou leur lait.

C’est en luttant avec ténacité depuis le mois de juin, en organisant la mobilisation collective à travers tout le pays, que les éleveurs ont forcé le gouvernement à intervenir. Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, a annoncé un plan d’aide de 600 millions d’euros, consistant en annulations ou reports de charges et de cotisations, ainsi que la mise à disposition de 500 millions supplémentaires de crédits bancaires.

En continuant leur mobilisation, les éleveurs essaient de faire plier les groupes capitalistes de la grande distribution, de la transformation du lait et de l’abattage. Ceux-ci respecteront-ils les différents accords signés, avec la médiation du gouvernement, pour l’augmentation du prix d’achat de la viande ou du lait ? Cela ne dépendra que du rapport de force que les éleveurs créeront et maintiendront dans le temps. Les capitalistes du secteur ne leur concèderont quelques centimes de plus par kilo de viande ou litre de lait que s’ils y sont obligés, et feront tout pour ne pas rogner leurs profits.

C’est ainsi que le groupe fromager Savencia (anciennement Bongrain, à la tête des produits Cœur de Lion, Caprice des Dieux, Elle & Vire, qui achète du lait à des milliers d’éleveurs), vient d’affirmer dans un courrier interne qu’il n’est pas lié par l’accord passé avec les éleveurs, car il ne commercialise aucun des produits concernés, packs de lait classiques, yaourts nature ou fromages premier prix.

En lutte contre des capitalistes parmi les plus importants du pays, les éleveurs ne peuvent que susciter la sympathie des travailleurs. Mais les intérêts des uns et des autres ne sont pas pour autant identiques. Si certains éleveurs croulent sous les dettes et vivent comme des ouvriers – 10 % des élevages, toutes filières confondues, seraient en difficulté financière – d’autres, comme Xavier Beulin, le président de la FNSEA, font partie du grand patronat. La plupart d’entre eux, en tant que propriétaires, se sentent davantage liés au patronat qu’au monde ouvrier, et ne se démarquent pas des revendications habituelles de celui-là, comme les baisses de charge pour « être plus compétitifs ».

Lors de leurs dernières actions, les éleveurs ont multiplié les « contrôles » dans les grandes surfaces. Mais il ne s’agit que de contrôler la provenance de la viande ou du lait et de saisir ou repérer par une étiquette les produits d’origine étrangère. Les éleveurs veulent ainsi sensibiliser la population au « consommer Français ». Ils accusent leurs concurrents allemands, brésiliens, polonais ou belges de pratiquer le dumping sur les prix et d’être en partie responsables de la crise du secteur. Mais est-ce vraiment le problème ? Non, et bien des éleveurs le savent, qui dénoncent les marges que les capitalistes de la filière appliquent, à chaque étape, entre le prix d’achat au producteur et le prix de vente en rayon. Pour savoir où se font précisément ces marges, quel niveau elles atteignent, ce ne sont pas les rayons de supermarchés qu’il faut contrôler, mais les comptes des groupes capitalistes du secteur.

La question du contrôle des comptes des grands groupes capitalistes se pose dans tous les secteurs de l’économie. Ce contrôle indispensable pourrait et devrait devenir un objectif commun, non seulement pour les éleveurs et les autres producteurs, mais pour tous les travailleurs et pour les consommateurs eux-mêmes.

                                    Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2453)