Ce mardi 13 décembre 18 heures 30, rassemblons-nous nombreux avant
le conseil municipal, devant l’hôtel de ville
Crue
de 1910 à Argenteuil
Dernièrement, la Cour des comptes
a diffusé un document qui est aussi un avertissement, et qui donne de l’eau, si
l’on peut dire, au moulin de l’énorme majorité des habitants d’Argenteuil qui s’opposent
au projet Fiminco. Le titre du document ci-dessous est éloquent et nous en
publions les premiers paragraphes
« La
prévention insuffisante du risque d’inondation en Île-de-France
COUR
DES COMPTES 18.11.2022
Dans
le bassin de la Seine, les inondations représentent - après la sécheresse -
l’un des risques naturels les plus importants. Le territoire de la métropole
francilienne est particulièrement vulnérable à l’aléa des crues. Les dernières
d’importance ont eu lieu entre mai et juin 2016 et de janvier à février 2018,
et ont coûté respectivement 1,4 milliard et 150 à 200 millions d’euros. Selon
une évaluation récente de l’OCDE, une crue centennale atteignant la hauteur
maximale atteinte par celle de 1910 (soit 8,60 mètres au pont d’Austerlitz)
causerait des dommages directs dont le coût avoisinerait les 30 Md€. Pourtant,
la prise en compte insuffisante de ce risque par les populations et par les
collectivités locales entraine une stratégie de prévention défaillante,
notamment en raison d’une mauvaise coordination. Le rapport publié ce jour,
élaboré par une formation commune à la Cour et à la chambre régionale des
comptes d’Île-de-France, évalue l’état de la connaissance du risque lié à une
crue centennale de la Seine, ainsi que les objectifs fixés et les moyens
financiers déployés pour le prévenir. Il examine également l’efficacité et
l’efficience des actions permettant de réduire ce risque. Enfin, il analyse
dans quelle mesure la gouvernance et la stratégie de gestion durable de la
Seine ont contribué, au cours des dernières années, à prévenir le risque
d’inondation.
Un
risque majeur et une gravité insuffisamment prise en compte
Les
inondations par débordement font l’objet de nombreuses cartographies mises à la
disposition du grand public à travers les plans de prévention des risques
d’inondation (PPRI) ou sur des sites internet dédiés (comme « Cartoviz - les
zones d’inondation potentielles »). En revanche, les inondations causées par les
remontées de nappe et les ruissellements sont plus difficiles à appréhender -
alors que les ruissellements constituent environ un tiers des dommages assurés
en Île-de-France. L’État doit veiller à mettre à la disposition de l’ensemble
des acteurs (citoyens, entreprises, administrations) les informations
disponibles sur ce risque, notamment sur les inondations par remontées de
nappe. La Cour préconise également de renforcer la sensibilisation et de
vérifier régulièrement le niveau de perception de ce risque par la population
francilienne. S’agissant des collectivités territoriales, elles n’ont pas fixé
d’objectifs chiffrés de réduction des dommages et elles ont peu mobilisé le
fonds de prévention des risques naturels majeurs en faveur de la région Île-de-France
: de 2009 à 2021, le montant cumulé de ses engagements s’est élevé à 65 M€ et
celui de ses dépenses à 23 M€, soit des niveaux très inférieurs aux dépenses
d’autres régions concernées par le risque d’inondation.
Des
actions de réduction du risque d’inondation encore limitées
L’agglomération
parisienne est beaucoup moins protégée contre les grandes crues que d’autres
métropoles internationales : le niveau de protection théorique concerne, pour
la petite couronne, une crue de retour de 30 à 50 ans, voire même de 10 à 20
ans entre le pont d’Iéna et Issy-les-Moulineaux, et pour le reste de Paris, une
crue de retour de cent ans. À titre de comparaison, la ville de Londres est
protégée face à une crue de retour de mille ans et vise une protection pour un
retour de 10 000 ans d’ici à 2 100. Différents moyens sont mis en place pour
faire face à ces risques : des investissements importants de mise à niveau de
digues et murettes déployés sur 120 km (dont la gestion est prise en charge
avec difficulté par la Métropole du Grand Paris) et de réalisation du projet du
casier de la Bassée, destiné à renforcer à la fois la protection en amont de
Paris, la préservation et la restauration de zones d’expansion des
crues, la réglementation du développement de l’urbanisation dans les
zones à risque et la conception d’un habitat résilient. Cependant, la Cour
alerte sur la préparation inégale des opérateurs des réseaux susceptibles
d’être exposés (électricité, gaz, télécommunications, réseau numérique,
transports, chauffage, eau potable, assainissement), ainsi que sur l’absence
d’actions de la Région pour aider les petites et moyennes entreprises à réduire
leur vulnérabilité. Enfin, elle souligne qu’un nombre insuffisant d’actions est
mis en œuvre en faveur de la protection du patrimoine culturel francilien.
Le
manque de stratégie coordonnée à l’échelle du bassin de la Seine
L’Île-de-France
s’inscrit dans le bassin hydrographique de la Seine. C’est à cette échelle que
l’État, les collectivités locales et l’ensemble des acteurs (opérateurs de
réseau, associations, entreprises, assureurs) doivent se coordonner en vue d’un
pilotage efficace de la prévention du risque. Or, celui-ci est à ce jour
insuffisant… »