vendredi 7 mai 2021

Argenteuil, Val d’Oise, épidémie, les nôtres aux premières loges pour travailler en prenant des risques, être contaminés et contaminer…

Ils ont assuré la continuité du fonctionnement social. Bravo !

 

Partout, le seuil de contamination pour 100 000 habitants est repassé sous le seuil de 400 qui a été présenté par Macron comme celui conditionnant les différentes prochaines étapes du déconfinement. Tous les espoirs sont donc permis pour tous les travailleurs sans activité depuis des mois, pour les petits commerçants, les marchands des marchés forains… pour tous ceux qui tirent la langue et pour qui les conséquences de la situation sont désastreuses.

         La Seine-Saint-Denis, le Val de Marne et le Val d’Oise ont occupé les premières places dans cette crise épidémique. Aujourd’hui, leur « taux d’incidence » est donc repassé, lui aussi, sous le seuil fatidique de 400.

         Mais il n’y a rien d’étonnant à ce triste podium, au vu de la situation sociale de ces départements et surtout de leurs zones très urbanisées et populaires.

         A propos de la montée de la pauvreté dans le pays, j’ai trouvé le tableau suivant dans l’article que le quotidien du Monde il y a quelques jours :

 


         Ce sont les milieux populaires qui ont subi les contaminations principales dues à l’exiguïté des locaux d’habitations. Mais ils ont aussi été les victimes du travail en « présentiel » qui a été un des principaux vecteurs de la propagation épidémique, dans les transports et sur site.

         Dans une ville comme Argenteuil, la proportion de ceux qui ont continué à travailler à la maison est bien inférieure au pourcentage de toutes les caissières, les conducteurs de bus, les personnels de santé, …, qui ont assuré la pérennité du fonctionnement social mais pris aussi beaucoup de risques en allant travailler.

         Alors que l’on ne rejette pas la responsabilité des mauvais chiffres des départements populaires sur le manque de responsabilité de la population. Au contraire, que l’on comprenne les causes de ceux-là, et que, bien au contraire, l’on rende hommage aux nôtres. DM

 

Pollution et capitalisme vont de pair : il faut supprimer le binome

 

Pour supprimer l’une, il faudra se débarrasser de l’autre

 


Nous avons évoqué ces derniers jours la consultation organisée par le territoire Boucle Nord du Grand Paris en vue d’élaborer un projet environnement. À titre personnel, j’y ai même répondu (article du présent blog daté du 4 mai). Mais il faut garder à ce sujet la mesure sur ce qui est possible immédiatement et à l’échelle locale, et ce qui relève de la liquidation de la société capitaliste.

         Sur ce plan, une opération de lutte contre la pollution marine lancée dans 67 pays a montré que la pollution, liée entre autres au trafic de déchets ou aux hydrocarbures, atteint des records d’autant que la pandémie a engendré des déchets supplémentaires.

         Lorsqu’elles font face à de nouvelles contraintes et à des coûts supplémentaires pour traiter leurs déchets, les entreprises les font disparaître, et pour cela n’hésitent pas à utiliser les réseaux mafieux.

         Le capitalisme vert, c’est une blague.

         Lutter aujourd’hui à l’échelle locale contre tout mauvais coup aggravant la situation environnementale (en l’occurrence contre le projet Cap Héloïse) est nécessaire, mais sans oublier que la lutte pour le renversement du capitalisme exige notre activité principale. DM

 


 

Algérie : une mobilisation toujours vivante

Vive lutte des travailleurs et de la jeunesse d’Algérie qui continue

Agents de la protection civile

Les dernières manifestations contre le pouvoir ont de nouveau démontré la persistance de la colère et la détermination de larges secteurs de la société algérienne, frappés par l’explosion du chômage et de l’inflation. Les agents de la protection civile, notamment les pompiers, après d’autres travailleurs de l’éducation, des chemins de fer ou de la santé, ont à leur tour exprimé leurs revendications.

         Tandis que le président Tebboune se pose en homme de dialogue au-dessus de la mêlée, son ministre de l’Intérieur se répand en invectives contre les manifestants et les fait matraquer.

         La lutte des travailleurs et de la jeunesse d’Algérie est un encouragement pour tous ceux qui combattent l’ordre social actuel.

 

Elections régionales, carnet de campagne (2). Régionales : crocodiles dans le marigot. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

 Régionales : crocodiles dans le marigot

05 Mai 2021

Après que Castex a annoncé en personne le retrait de la liste LREM aux élections régionales en PACA pour se rallier à celle du LR Renaud Muselier, sous le prétexte éculé de battre le RN, Les Républicains connaissent un petit séisme.

Cette affaire, qui concerne avant tout les politiciens de droite et les partis de la bourgeoisie, s’inscrit dans la suite de la recomposition politique lancée par Macron depuis 2017. Après avoir siphonné les électeurs et les cadres du PS pour accéder au pouvoir, Macron, dont le propre parti est peu implanté localement, n’a eu de cesse de réserver le même traitement à LR. Il a déjà nommé à des postes clés de son gouvernement des personnalités venues de LR, Philippe, Le Maire, Castex ou Darmanin et il en drague d’autres, dont le maire de Nice, Estrosi. Le président-candidat voudrait que la présidentielle de 2022 se résume à un duel Macron-Le Pen. Malgré sa politique antiouvrière et réactionnaire, il pourrait ainsi rallier tous ceux qui redoutent une victoire du RN. Les élections régionales lui servent pour cela de test et d’étape intermédiaire.

Sur presque tous les sujets, à commencer par le terrain économique et social et jusqu’au vocabulaire, les électeurs de droite peuvent se retrouver dans la politique de Macron. Pour se distinguer et pour gagner des voix toujours plus à droite, LR et LREM font de la surenchère sur le terrain de l’insécurité, de l’islamophobie, de la dénonciation de l’immigration. Cette course à l’échalote, qui répand des idées réactionnaires sur tous les plateaux télé mais surtout dans les consciences, renforce au fond le RN, qui a la primauté sur ce terrain et n’a jamais eu l’occasion de se discréditer en exerçant le pouvoir.

Les dirigeants de LR sont de plus en plus pris en tenaille entre Macron et Le Pen. Certains, comme Muselier ou Estrosi, voient dans leur ralliement à Macron la seule façon de conserver leurs postes. D’autres, comme Mariani, ont rejoint le RN. Chaque ralliement affaiblit les positions de l’écurie LR, ce qui explique les protestations qui en émanent. Mais les ténors de LR ne veulent pas insulter l’avenir et, comme leur espace politique se rétrécit, ils ont finalement maintenu leur investiture à Muselier sous réserve qu’il ne mette pas ouvertement de LREM sur sa liste. Tous attendent avec prudence de voir le résultat des régionales en PACA, mais aussi dans les régions que Wauquiez, Bertrand ou Pécresse espèrent transformer en rampes de lancement pour leur propre candidature.

Dans ce marigot, les travailleurs n’ont que des ennemis avérés, du RN qui cherche à se présenter en parti vierge loin des combinaisons, jusqu’à ceux, à droite comme à gauche, qui multiplient les manœuvres, au nom de l’unité, sous prétexte de faire barrage à Le Pen. Il ne leur reste que l’option d’utiliser, avec Lutte ouvrière, leur bulletin de vote pour exprimer le plus clairement possible leurs intérêts de classe.

                                              Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2753)

jeudi 6 mai 2021

L’agression contre le cortège de la CGT le 1er mai. Une agression antiouvrière. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2753 à paraître

 Une agression antiouvrière

05 Mai 2021

À la fin de la manifestation du 1er mai à Paris, plusieurs dizaines de manifestants se sont attaqués au cortège de la CGT, avec jets de pavés sur les camionnettes, insultes racistes et homophobes. Des militants de la CGT ont été tabassés. Vingt-et-un d’entre eux ont été blessés, dont quatre ont dû être hospitalisés.

Des heurts entre casseurs et militants syndicaux se sont également produits lors de la manifestation du 1er mai à Lyon où, aux militants CGT de chez Deliveroo qui les interpellaient sur les risques que leurs actions faisaient prendre à des livreurs sans papiers, les casseurs ont répondu qu’ils n’en avaient rien à faire. Quelles que soient les motivations et idées de ceux qui ont perpétré l’agression contre la CGT, qu’ils se réclament des black-blocs, des gilets jaunes ou autres, celle-ci est odieuse.

La CGT s’est vu reprocher de collaborer avec la police. Le slogan « CGT collabo » a été tagué sur une camionnette du syndicat, accusé de n’être pas intervenu pour défendre les manifestants qui s’affrontaient avec les CRS le long du cortège et même de « balancer » des gilets jaunes.

Il y a bien des choses à reprocher à la politique des dirigeants syndicaux de la CGT, et d’autres syndicats, à laquelle d’ailleurs nombre de leurs militants n’adhèrent pas forcément : leur réformisme, leur abandon d’une politique de classe offensive. Une opposition venant du camp des travailleurs, de ceux qui pensent que l’ennemi est la classe capitaliste et les bandes armées qui défendent ses intérêts, CRS, police, armée, est légitime. Mais ce n’est pas ce type d’opposition que ces agresseurs de la CGT expriment. Ils se réfugient derrière une pseudo radicalité selon laquelle manifester ne servirait à rien. Il faudrait « passer à l’action » en se livrant à des attaques contre la police ou à des bris de vitrines de banques ou des commerces de luxe. Ceux qui ne se retrouveraient pas dans ces actions ne mériteraient que d’être considérés comme des ennemis, voire des « collabos ».

Parmi ces manifestants qui ont exprimé leurs « critiques » vis-à-vis de la CGT à coups de barres de fer, il a pu se trouver des militants d’extrême droite, ceux-ci cherchant à se renforcer au travers de telles actions contre tout ce qui s’apparente au mouvement ouvrier organisé. Mais, même si cela n’était pas le cas, ceux qui ont participé à cette agression, qu’ils en aient conscience ou pas, se sont placés du même côté de la barrière que ceux, politiciens, partis d’extrême droite, qu’anime une haine farouche du monde ouvrier. Ils se sont aussi placés du même côté que ces commentateurs, invités régulièrement dans les médias, qui ne ratent aucune occasion pour dénigrer les grèves, les manifestations et les syndicats, et dont la propagande renforce les courants les plus réactionnaires prêts à passer à l’action.

Les militants de Lutte ouvrière qui étaient eux aussi présents dans les manifestations du 1er mai se sentent entièrement solidaires des militants de la CGT agressés.

                                                     Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2753)

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2753, et Lutte de classe (2,5 euros) n°215 :

         Lors de nos permanences de la semaine à venir :

-demain vendredi 7 mai, de 17 h.15 à 18 h.15, carrefour Babou ;

-samedi 8 mai, de 10h.30 à 11h.30 au marché de la Colonie, et de 11h.45 à midi 30, centre commercial Joliot-Curie ;

-dimanche 9 mai, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;

-mercredi 12 mai, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Bezons-Argenteuil : PPG – Bezons : contre les licenciements, la grève s’installe

 PPG – Bezons : contre les licenciements, la grève s’installe

05 Mai 2021

Depuis jeudi 29 avril, la majorité des salariés de PPG Bezons, ancienne usine du Joint Français, fabricant de mastics dans le Val-d’Oise, a déclenché une grève illimitée pour s’opposer à sa fermeture. Les grévistes refusent d’être licenciés par une multinationale riche à milliards, qui aurait largement de quoi maintenir les emplois.

La direction de PPG prévoit de transférer les production de Bezons sur deux sites en Angleterre et en Espagne. Là-bas, la direction pense pouvoir imposer une charge de travail bien plus grande aux travailleurs et ainsi gagner davantage, alors qu’elle condamne au chômage 208 personnes à Bezons.

Répartir le travail entre tous avec le maintien des salaires serait le minimum pour éviter le chômage car tout le monde a besoin d’un salaire et tout le monde doit pouvoir avoir un emploi C’est évidemment à l’opposé de la logique des actionnaires.

Empêcher la fermeture de l’usine, dans la situation actuelle, sera sans doute mission impossible. Mais ce n’est pas une raison pour accepter de se laisser jeter à la rue et condamner au chômage sans rien dire.

C’est pour beaucoup d’abord une question de principe, après avoir donné autant d’années de leur vie à cette entreprise. Tout le monde a aussi en tête de limiter le préjudice causé par la perte de son emploi, en revendiquant des mesures comme davantage de préretraites, des mesures de reconversion ou davantage d’indemnités.

La grève s’est installée. Les grévistes occupent l’entrée de l’usine sans avoir vraiment besoin de bloquer quoi que ce soit, car rien ne se produit à l’intérieur. Par contre, l’occupation de l’entrée s’organise. La mairie a fait livrer des barnums qui abritent frigo, friteuse et réserves de nourriture, de quoi tenir plusieurs jours. Un planning organise les roulements pour qu’il y ait toujours assez de monde sur place. Il fonctionne bien mieux que le planning de la direction, qui essaie de faire produire les quelques non-grévistes mais est obligée de changer les horaires à la dernière minute.

Pour l’instant, la mobilisation est 24 heures sur 24, week-end compris. L’occupation donne lieu à de nombreuses discussions, avec le plaisir de pouvoir ainsi redécouvrir ses collègues de travail. Chaque jour d’arrêt de la production est bien sûr vu comme un moyen de faire pression sur la direction. L’idée grandit aussi que ceux de PPG peuvent s’adresser aux autres travailleurs, tous inquiets du chômage.

Un tract a été rédigé dans ce sens, pour dire que ce qui arrive aujourd’hui aux travailleurs de PPG peut arriver à d’autres et que l’État ne fera rien. L’objectif est de le diffuser. Faire partager au plus grand nombre l’envie de résister à la logique aveugle du profit est aussi une façon de faire pression sur la direction.

                                                  Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2753)

 


 

Rendons visite au piquet de grève, à Bezons, au 84 rue Salvador Allende