mercredi 19 août 2020

Camaïeu : les salariés doivent rester sur leurs gardes


Reprise par l’un, ou reprise par l’autre, ils sont du même tonneau

 


Une grande partie des salariés menacés de licenciement se diva sent soulagés de la décision du tribunal de commerce de Lille qui a préféré la reprise par la FIB plutôt que par l’ancienne équipe dirigeante de la galaxie Mulliez qui ont contribué à couler l’entreprise. En s’appuyant sur l’assouplissement de la loi par le gouvernement Macron-Philippe, ils envisageaient sans doute de la reprendre en ayant effacé les dettes grâce au redressement judiciaire et en licenciant une bonne part du personnel.
C’était scandaleux !
Mais que vaut la nouvelle équipe, avec notamment Wilhelm Hubner, ex-directeur général d'Auchan ? Il n’y a aucune raison de les remercier, ils chercheront à faire le maximum de profits sur le dos du personnel et des clients, comme l’équipe précédente, car c’est la loi fondamentale du capitalisme… et ils s’en débarrasseront après avoir vidé les caisses si la conjoncture ne se redresse pas, comme les précédents.
Bien d’autres salariés, dans le textile et l’ameublement notamment, sont aussi menacés de licenciements, du chômage ou de travailler plus en gagnant moins ! Et ce n’est pas à cause du corona virus, mais à cause de la pression des capitalistes pour maintenir leurs profits alors que le niveau de vie de la population diminue !
C’est pour cela que vendeurs, employés et autres travailleurs ont intérêt à se regrouper, s’organiser et se défendre pour imposer de prendre sur les grandes fortunes accumulées pour empêcher les licenciements, pour leur faire payer les salaires de tout le personnel et partager le travail qui reste.

 

Inde : des patrons avides de chair fraîche


Un monde « moderne » si barbare

 


En Inde, avec la crise économique, le travail des enfants revient en force. De nombreuses familles pauvres ont vu leurs maigres ressources disparaître. Pour survivre elles sont poussées plus encore à faire travailler des enfants dès cinq ans pour les plus jeunes. Une situation encouragée par la fermeture des écoles. Profitants de la détresse des familles, des employeurs font pression pour les convaincre de faire travailler leurs enfants.
Si en Inde, le travail des enfants est interdit en dessous de 14 ans, cela n'empêche pas le travail d'au moins 10 millions d’entre eux. Une image grandeur nature de ce monde moderne si barbare.

Argenteuil, Cap Héloïse : quand un projet hypothèque dangereusement l’organisation future d’un territoire et ses problèmes. Reprenons…


Y réfléchir avant, dix mille fois !

 


Après une élection étonnante et la période estivale qui se poursuit, les questions essentielles pour la vie des Argenteuillais vont vite revenir sur le devant de la scène. Les questions de l’emploi, des conditions de travail,  et de revenus seront prioritaires pour la vie des habitants. Sur un autre plan, la question de l’avenir du projet Cap Héloïse va vite revenir sur le tapis.
         Georges Mothron a eu beau répéter le mois dernier qu’il continuait à vouloir sa réalisation, il n’est pas dit que l’été ne lui ait pas porté conseil, car nous ne sommes plus dans la situation de 2016 lorsqu’il annonçait la réalisation en 2019 de ce projet. Par ailleurs, la municipalité risque de se trouver vite confrontée à des difficultés qui exigeront toute son attention.
         Quant au Comité Jean Vilar, il est plus que jamais actif. Il va vite le montrer.
         Aujourd’hui, je ne voudrais pas revenir sur les multiples facettes de notre refus à ce projet qui nous a conduits à être parmi les fondateurs de ce Comité, mais je voudrais argumenter sur un tout autre plan. Je voudrais contrer l’argument des habitants favorables à Cap Héloïse qui revient continuellement de leur part et qui affirment que nous ne sommes que des ringards, opposés à ce qu’Argenteuil évolue, bouge, se développe…
         Comme si ne voulions pas que la Ville évolue, bouge, et se développe… Nous voudrions seulement qu’elle le fasse le mieux possible.
         Il y a des domaines que nous évoquions sur lesquelles une municipalité n’a en soi que peu de prises : l’emploi, les conditions de travail et de revenu. Sur le plan même qui nous intéresse, une municipalité et ses habitants sont victimes dans la société actuelle de forces économiques et sociales qui sont à l’œuvre et ont un énorme pouvoir pour imposer leurs vues, dans un sens ou dans un autre. Mais l’existence des municipalités depuis la Révolution française en particulier a donné aux municipalités plusieurs compétences. Ainsi une municipalité a le pouvoir d’entraver dans une certaine mesure des aménagements de l’espace qui ne lui conviennent pas. Elle peut les refuser, et les bloquer si nécessaire.
         Les grands projets d’aménagement du territoire sont cruciaux. Car, une fois réalisés, d’énormes difficultés s’affichent le jour où l’on veut revenir en arrière.
         Que l’on se souvienne des multiples décisions d’aménagement qui ont engagé Argenteuil sur une voie pavée de bien des problèmes. La décision au XIXème siècle de faire traverser Argenteuil en plein milieu de son territoire a totalement jusqu’à aujourd’hui entraîné les problèmes de circulation entre quartiers que chacun connaît. Et on peut toujours aujourd’hui le regretter, mais revenir en arrière est une gageure. Pensons au « fameux » « croissant ferré » entre ligne SNCF de Ceinture et ligne de Mantes, toujours en déshérence, une partie seulement du problème, mais devant lequel les municipalités successives se cassent les dents depuis des décennies.
         Pensons également à la construction de la ZUP d’Argenteuil engagée dans la Plaine à partir des années 1960 et qui a créé un espace enclavé et périphérique.
         Pensons encore à cette D311 véritable « mur » qui sépare Argenteuil et ses habitants de son fleuve.
         De ces deux derniers projets que pensent les édiles d’alors toujours vivants ?
         Qu’il aurait fallu anticiper ? Qu’il fallait y réfléchir à deux fois ?
         Dans l’affaire « Cap Héloïse », c’est cela qui guide notre analyse, en liaison avec notre préoccupation du maintien d’une salle des fêtes communale.
         Construire une verrue calamiteuse sur un espace de berge non urbanisé ! Pour le regretter dans vingt ans, ou dans dix, ou dès le lendemain de sa construction ?
         Que l’on commence par réfléchir à quelle rive de la Seine nous voulons à Argenteuil, de la limite d’Épinay à celle de Bezons, dans un projet global.
         Il y a de quoi faire bouger, évoluer, développer, Argenteuil,
         C’est ce que nous aborderons ultérieurement dans d’autres articles, en sachant que pour cela, il faudrait que la nature de la société change, en tout cas pour que cela se fasse au bénéfice de toute la population, et non pas dans le cadre d’une gentrification à la Levallois. DM

mardi 18 août 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière du lundi 17 août 2020


Aggravation du chômage, tensions militaires, le monde capitaliste s’enfonce dans la crise

 
Personne ne peut dire encore s’il y aura un rebond de l’épidémie dans les prochaines semaines. Par contre, il est certain que la crise, elle, continuera de s’aggraver, et bien des travailleurs sont d’ores et déjà frappés. Ainsi, sans attendre la rentrée, en plein mois d’août, la direction de Hop ! vient d’annoncer un plan de plus de 1 000 suppressions de postes, soit près de la moitié des 2 400 salariés de cette compagnie aérienne, filiale d’Air France. Après Nokia, Renault, Airbus et bien d’autres, la liste de ces groupes s’apprêtant à tailler massivement dans leurs effectifs s’allonge au fil des semaines. Sans que cela fasse la une des médias, depuis des mois, des centaines de milliers de travailleurs en CDD, en intérim, se sont déjà retrouvés sans emploi, certains d’entre eux ne pouvant même pas bénéficier de l’allocation chômage.
 
Les statistiques officielles publiées par l’Insee la semaine dernière ont fait état d’une diminution du taux de chômage, qualifiée de « baisse en trompe-l’œil ». Mais elle ne trompe personne ! Même le ministre de l’Économie est obligé de le reconnaître : le chômage va exploser à la rentrée. Des régions entières vont se retrouver encore plus sinistrées qu’elles ne le sont déjà, des millions de travailleurs, ouvriers, employés, commerçants acculés à la faillite, vont se retrouver plongés dans la précarité.
Pour défendre leurs conditions d’existence, les travailleurs devront se battre pour s’opposer à l’offensive engagée par le patronat et le gouvernement à son service contre les emplois et les salaires. Mais la crise est lourde de menaces bien plus graves encore.
L'attaque qui a tué six Français et deux Nigériens d’une organisation humanitaire dimanche 9 août au Niger vient de rappeler qu’une véritable guerre se mène dans cette partie de l’Afrique. L’armée française y est engagée depuis des années au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais, derrière ces justifications officielles, il y a surtout la volonté de l’impérialisme français de démontrer que ces pays, situés au cœur de son ancien empire colonial, font toujours partie de sa zone d’influence.
Dans le système impérialiste fondé sur la concurrence pour conquérir des marchés, exploiter les ressources des pays les plus pauvres et leur population, chaque grande puissance doit sans cesse défendre, par tous les moyens, y compris militaires, les intérêts de sa bourgeoisie face à ses rivales. Les déplacements au Liban de Macron, puis de sa ministre des Armées, Florence Parly, ne sont pas motivés par des préoccupations humanitaires. Là encore, il s’agit pour l’impérialisme français d’affirmer face aux autres grandes puissances qu’il est toujours un acteur avec lequel il faut compter au Moyen-Orient.
Ce sont les mêmes raisons qui sont à l’origine du bras de fer qui se joue actuellement, en Méditerranée, dans une zone où la Grèce et la Turquie se disputent de vastes gisements gaziers. La semaine dernière, le gouvernement français a décidé de s’impliquer directement dans ce conflit régional, notamment en renforçant sa participation à un exercice militaire aux côtés de la Grèce, prenant ainsi délibérément le risque d’alimenter une surenchère guerrière.
« Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage », écrivait le dirigeant socialiste Jaurès à la veille de la Première Guerre mondiale. C’est toujours vrai à notre époque ! Le capitalisme en crise, c’est l’aggravation du chômage, de la misère, et la multiplication des guerres où les bourgeoisies entraîneront toujours davantage les peuples à s’affronter pour leurs profits. Les rivalités entre les grandes puissances par alliés interposés ont déjà transformé certaines régions du monde, en Afrique ou au Moyen-Orient, en véritables champs de ruines.
Pour que l’humanité connaisse un autre avenir, cela dépend exclusivement de la classe ouvrière. Elle seule y a vraiment intérêt. Elle seule a la force et les moyens de changer de fond en comble la société en enlevant à la grande bourgeoisie la direction de l’économie et de l’État et en mettant ainsi les richesses et les principaux moyens de production au service de la collectivité. C’est à cette condition qu’il sera possible de sauver la société de la catastrophe qui la menace.
Il est essentiel que, dès aujourd’hui, des femmes et des hommes, dans les entreprises et dans les quartiers populaires, défendent autour d’eux cette perspective.

 

Wall Street, plus la crise est là, plus la spéculation se poursuit


Tout va très bien… pour les spéculateurs

 


« À Wall Street, la crise est presque finie » titre la presse économique. C’est que la bourse de New York a retrouvé le niveau record qu'elle avait atteint en février avant l'épidémie. Un redressement qui s'appuie sur l'envolée des actions des Facebook, Amazon, Netflix et autre Google. 
Les milliers de milliards d'argent public mis à disposition des capitalistes alimentent la spéculation sans créer le moindre emploi. Et donc des dizaines de millions de travailleurs qui ont été licenciés restent au chômage, alors que le gouvernement envisage de réduire leur allocation de 600 à 200 dollars par semaine. 
De nouvelles faillites d'entreprises et une nouvelle vague de licenciements sont annoncées. Aux USA comme partout ailleurs, pour que leur économie de casino tourne à plein régime, les capitalistes font payer la crise au monde du travail.

Handicap : pour les travailleurs handicapés, c'est la double peine


Un emploi pour tous

 


Une loi votée en 2005 oblige les entreprises à employer des travailleurs handicapés à hauteur d'au moins 6% des effectifs. 15 ans après, on est loin du compte. L'État lui-même ne donne pas l'exemple avec seulement 5,5% de travailleurs handicapés embauchés.
Quant aux entreprises privées, elles n'emploient, en moyenne, que 3,5% de travailleurs handicapés. Des handicaps dont elles sont parfois responsables. Car une bonne part de ces travailleurs doit leurs handicaps ou leurs invalidités aux conditions de travail qu'on leur a imposé. 
Pour que ces travailleurs ne subissent pas la double peine du handicap et du chômage, il est vain de s'en remettre aux lois de la République bourgeoise.

Fête de Lutte ouvrière les 26 et 27 septembre 2020


Vive la fête !

Lutte ouvrière souhaite faire sa fête annuelle les 26 et 27 septembre prochain dans le Val d’Oise, faute d’avoir pu la faire à la Pentecôte.
Car la crise sanitaire ne met pas fin aux problèmes politiques et à l‘urgence de défendre, plus que jamais, les idées révolutionnaires. Au contraire.
Personne n’ignore les contraintes sanitaires, ni les restrictions administratives qui peuvent encore évoluer. Mais nous mettrons tout en œuvre pour recréer ce moment de rencontres fraternelles.
À bientôt donc pour nos retrouvailles !

 


Achetez maintenant vite votre billet d’entrée : 10 euros pour les deux jours. Gratuit pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés. Achetez-les auprès de nos militants d’Argenteuil et de Bezons.

Argenteuil-Bezons : travailleur convoqué, accompagné de la solidarité ouvrière


Cela fait toujours chaud au cœur

                                                              
Lors d'un mouvement précédent

Pour des broutilles, un travailleur de chez Zébra était convoqué hier pour un entretien disciplinaire. Non seulement un débrayage était organisé, mais un rassemblement s’est tenu devant le site de l’entreprise à Argenteuil.
         Certes, les vacances aidant, il était symbolique. Les participants étaient 7 exactement, des militants de la CGT, mais aussi de la France insoumise, de Lutte ouvrière et du PCOF. 7, mais ils étaient là.
         Et, quel que soit le nombre, cela donne toujours le moral de savoir que l’on n’est pas seul.
         Apparemment, il n’y a aucune crainte à avoir pour l’emploi de ce travailleur convoqué, même s’il faut toujours rester vigilant.
         En tout cas, manifester sa solidarité, un bon réflexe à avoir systématiquement en pareil cas. DM