lundi 20 juillet 2020

Maison des femmes à Argenteuil : un déménagement quelque peu laborieux, et des locaux sans rapport avec les besoins


À revoir

 
Cela ne paraît pas être une priorité de la municipalité

Le combat des femmes pour l’égalité et contre les violences qu’elles subissent n’a jamais été une priorité de la municipalité d’Argenteuil depuis 2014. Il faut rappeler la liquidation pure et simple de la « Maison des femmes » cette année-là. Il fallut une mobilisation pour en faire émerger une nouvelle du cagibi où elle avait été installée. Pendant plusieurs années, cette Maison a fonctionné, souvent comme elle a pu, mais dans des locaux qui présentaient un certain nombre de qualités.
         Mais le bâtiment où elle se trouvait va être démoli, suite au projet de construction future d’une école au bas de la rue Dunant.
         Les nouveaux locaux sont dorénavant au 3 de cette rue. Mais depuis plusieurs semaines, les femmes en difficulté qui souhaitaient parvenir dans le nouveau local doivent emprunter un véritable parcours du combattant, l’entrée de l’ancien CMPP dédiée en partie à la Maison des femmes n’étant toujours pas disponible, et la signalétique n’étant toujours pas mise en place ainsi que les systèmes de sécurité.
         Et selon une personne qui a pu finir par atteindre les locaux de cette nouvelle Maison des femmes, ces derniers sont trop exigus, alors que ces femmes en demande aspirent à de la confidentialité et ont besoin de grands espaces.
         Dans cette affaire, une nouvelle fois, le sentiment que l’affaire n’a pas été menée comme elle le devait. DM

dimanche 19 juillet 2020

Cooperl, Intermarché, Fleury Michon… Quand ils s’entendaient comme des cochons


Pour les profits, tout est bon dans le cochon



Les principaux groupes industriels de la viande de porc - dont Cooperl, Intermarché, Fleury Michon - ont été mis à l’amende par l’Autorité de la concurrence pour entente illicite. Il a pu être établi qu’entre 2010 et 2013, ces industriels de la charcuterie se sont entendus comme larrons en foire pour baisser leur prix d’achat de la viande aux producteurs de porcs tout en convenant de prix élevés auxquels ils écoulaient leur marchandise dans la grande distribution.
         Si le dicton dit que tout est bon dans le cochon, ce que ces gens-là préfèrent, c'est le pognon.

Agriculture, travail saisonnier agricole : quand la condition des travailleurs est totalement indigne


Saisonniers immigrés : enfermés avec le Covid

15 Juillet 2020

Plus de 350 saisonniers agricoles, essentiellement africains ou sud-américains, ont été infectés par le Covid-19 dans les exploitations des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Gard. Dix-neuf foyers de Covid ont été détectés depuis le début juin.
Dans les Bouches-du-Rhône, un des foyers les plus importants, sur 258 malades, la moitié sont déclarés guéris, la moitié sont encore en quarantaine. La préfecture a souvent dû trouver des hébergements pour les mettre à l’isolement, les locaux où ils étaient logés étant trop insalubres.
Tous ces travailleurs sont recrutés par des agences d’intérim espagnoles, Laboral Terra, aujourd’hui en liquidation judiciaire, et Terra fecundis. C’est dans les lieux d’hébergement de cette dernière que l’épidémie a été la plus importante, selon les médecins de l’Agence régionale de santé (ARS).
Les logements, les sanitaires, les conditions de travail, dénoncées par des inspecteurs du travail comme une violation organisée des droits humains, sont dignes d’un bagne. Quelle que soit l’agence qui les emploie, ces ouvriers passent d’une exploitation à une autre, travaillant sept jours sur sept à des cadences infernales.
Plusieurs travailleurs d’un des sites Terra Fecundis près d’Arles en ont témoigné auprès de journalistes de Mediapart : ils sont 130, sans aucun moyen de transport pour se ravitailler par eux-mêmes. Sur place, il n’y a aucune trousse de secours. L’un a fait 20 km à pied pour trouver un spray contre les insectes. Une fois par semaine, ils sont emmenés par petits groupes se ravitailler à la ville.
Quant aux salaires, s’ils sont plus élevés qu’au Paraguay ou au Mali dont certains viennent, ils sont très inférieurs aux rémunérations françaises : les agences d’intérim basées en Espagne s’alignent au mieux sur le salaire minimum espagnol, inférieur de 40 % au smic français, soit de l’ordre de 5 euros de l’heure. Terra Fecundis a été renvoyée devant le tribunal de Marseille parce que pendant plusieurs années elle a fait travailler des milliers d’ouvriers sans les déclarer, sans payer ni heure supplémentaire ni congés ni salaire minimum. C’est une perte de 112 millions d’euros pour la Sécurité sociale et des conséquences dramatiques pour les ouvriers.
« C’est comme si on était dans des ghettos, des camps de concentration » s’exclamait un saisonnier des Bouches-du-Rhône. Cela fait des années que des associations, des syndicats dénoncent la surexploitation et les mauvais traitements. Il a fallu l’épidémie pour que l’ampleur du scandale apparaisse au grand jour et que les pouvoirs publics fassent des contrôles un peu plus approfondis. Bien respectueux de la propriété privée, ils ne se pressent pas pour mettre leur nez dans les affaires des grosses sociétés d’exploitation agricole.
                                       Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2711)

Chômage : exemple d’une région dont la catastrophe s’annonce


Imposer de faire payer les actionnaires



242 licenciement sont annoncés chez Mecafi à Châtellerault soit la moitié du personnel de cette entreprise de l’aéronautique. Après le chômage partiel, ce sale coup s'ajoute à ceux subis par les Fonderies du Poitou, Valéo, Magneti-Marelli.
         La direction de Mecafi a réuni les salariés par groupes de 20 pour leur expliquer que c'était la faute à Boeing et bien sûr au Covid-19. L'élu local macroniste s'est alors plaint d'avoir accordé 10 millions d'euros à Mecafi et envisage de lui réclamer des comptes. Mais arroser le patronat, c'est toujours à fonds perdus.
         Les seuls qui ne perdent rien dans cette crise, ce sont les actionnaires, dont les fortunes restent à l'abri et se placent là où ça rapporte. Les salariés privés de leurs emplois n'ont pas ce choix.

Adama Traoré, quatre ans après sa mort, le succès de la manifestation d’hier


« Pas de justice, pas de paix », « Pas de justice, pas de pardon »






La manifestation d’hier pour commémorer le quatrième anniversaire de la mort dans les mains de la police d’Adama Traoré, un jeune de 24 ans de Beaumont-sur-Oise, a connu un grand succès. Ce sont plusieurs milliers de personnes qui ont manifesté de la gare de Persan-Beaumont à la cité de Beaumont d’où il était originaire.
         Beaucoup de jeunes des quartiers populaires, mais aussi des moins jeunes, ont manifesté pour réclamer « Justice pour Adama », et repris à de très nombreuses reprises, en particulier les slogans « Pas de justice, pas de paix », ou « Pas de justice, pas de pardon ». Il y avait des militants d'Argenteuil du Comité Ali Ziri et des tee-shirts "Lumière, Sabri", à la mémoire de ce jeune mort en mai dernier.
         Un beau succès due à l’énergie de la famille d’Adama Traoré et de ses soutiens. Une énergie qui leur a permis que l’affaire ne soit pas enterrée comme les autorités avaient tenté de le faire en juillet 2016 dans les jours qui suivirent le drame. DM

Conseil municipal d’Argenteuil : un conseil consacré à des dizaines de désignation


Une démocratie d’apparences

 
Mai 68... Pas la même "démocratie" vendredi soir

Ceux qui auront regardé le conseil municipal d’hier au soir, et les participants eux-mêmes de celui-ci doivent en avoir eu le tournis. Un conseil pour l’essentiel consacré « en veux-tu en voilà » à de multiples désignations de représentants dans des commissions, nombreuses à être plus absconses les unes que les autres. En laissant de côté les CA des établissements scolaires et surtout les conseils d’école qui ont une véritable utilité, et quelques autres comme l’association paramunicipale d’aide sociale, le CCAS, des dizaines d’autres commissions ont été évoquées dont le travail est bien discutable. Bien sûr, il y a des compte-rendu qui peuvent rapidement, s’ils sont faits de papier, remplir une armoire que l’on vide en fin de mandat municipal… Surtout, les conclusions de ces commissions, si elles existent, ne parviennent jamais aux oreilles de la population.
         La démocratie est ailleurs. Mais pour cela, il faut le « pouvoir du peuple », c’est-à-dire sa mobilisation révolutionnaire. On en est aujourd’hui, très, très loin. En tout cas, il est déjà bon de rappeler les limites de cette fausse démocratie ! DM

Finalement, cela leur aura évité de perdre bien du temps

Si l’opposition « Argenteuil avec vous » a obtenu de participer aux commissions en question, il n’en a pas été de même pour la seconde opposition municipale, celle du groupe « Argenteuil tous ensemble ». Son exclusion a été justifiée par des arguments tout à fait « démocratiques » fabriqués pour la circonstance par une municipalité qui n’avait pas envie de la voir participer.
         C’est cela la « démocratie » bourgeoise. Pour discutailler dans un entre soi et faire ce que l’on a décidé, il suffit d’établir une règle du jeu à sa convenance. DM

samedi 18 juillet 2020

Démagogie sécuritaire et visée électorale plus lointaine : Darmanin soigne son extrême droite


Démagogie sécuritaire : Darmanin soigne son extrême droite
15 Juillet 2020

Le nouveau ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, une semaine après sa nomination, fait preuve d’une agitation rappelant son mentor Sarkozy.

Au commissariat des Mureaux le 7 juillet, pour honorer la mémoire d’un couple de policiers assassiné chez lui il y a quatre ans, il s’est envolé le soir même pour le Lot-et-Garonne, pour les obsèques d’une gendarme fauchée par un chauffard. Le 12 juillet, le ministre de l’Intérieur choisissait Calais comme destination et la question des migrants pour thème de sa visite.
Le vibrion Darmanin n’agit pas pour son compte, même si les projecteurs qui se braquent sur lui n’ont rien pour le gêner. La ligne politique tracée au nouveau gouvernement par Macron est claire : faire des sujets de sécurité des enjeux de premier plan ; faire des images avec des policiers, des gendarmes, des familles de victimes, multiplier les déclarations viriles et martiales. Même lorsque le 11 juillet Darmanin s’est rendu à Bayonne, pour rendre hommage au chauffeur de bus décédé après avoir été roué de coups, il a pu se servir de l’émotion populaire bien justifiée pour alimenter sa campagne sécuritaire. Le Premier ministre Castex avait d’ailleurs donné le ton en visitant, pour sa première sortie, un commissariat à la Courneuve, et en se rendant le 10 juillet – accompagné de Darmanin toujours – à Dijon pour rappeler devant les caméras de télévision les affrontements vieux d’un mois dans un quartier populaire.
Le tour de France de Darmanin vise à faire taire la grogne policière, à montrer que le ministre de l’Intérieur est aux côtés de ses troupes. Mais l’enjeu est aussi plus général et à échéance plus lointaine.
Le nouveau gouvernement sera celui de l’impuissance face à l’explosion du chômage et à la montée de la misère, pendant qu’il continuera d’arroser les entreprises à coups de milliards pour sauver la mise aux actionnaires. Alors, il lui faudra donner le change. Faire de la surenchère sur le terrain sécuritaire et l’assaisonner d’une bonne pincée de démagogie antimigrants pourrait bien être la soupe que Macron servira jusqu’aux prochaines élections présidentielles. Bien sûr, dans cette course à l’échalote, ce sont les idées et les comportements les plus réactionnaires qui risquent de l’emporter car, avec la crise économique et la dégradation des conditions de vie, la violence voire la barbarie du quotidien amènera du grain à moudre à toutes les démagogies possibles. Sur ce plan, le nouveau gouvernement est bien parti pour être dans la tête de peloton. Sans oublier qu’en période de crise il pourrait avoir toujours plus besoin de la police pour faire face aux réactions populaires.

                                            Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2711)

Covid 19 en Mayenne : le rôle des abattoirs ?


Les protections arrivent après la bataille, mais pas forcément après les contaminations périphériques



Mercredi 15 juillet, l'abattoir Holvia porc à Laval a rouvert. Il avait été fermé le 1er juillet car plusieurs travailleurs y étaient atteints du Covid-19. Après une campagne de dépistage, 34 travailleurs avaient été testés positifs sur environ 200. Il faut dire que pendant le confinement, l'usine avait continué à fonctionner sans aucune mesure de protection particulière ! Ainsi les salariés n’ont eu droit à des masques... qu’à partir du déconfinement, c’est-à-dire à partir du 11 mai.
         Aujourd’hui, la direction met en place une formation aux gestes barrières : lavage des mains, port du masque, désinfection au gel hydroalcoolique. Des casiers individuels ont été installés pour chaque travailleur. Les poignées de portes et les endroits qui pourraient être contaminés sont régulièrement désinfectés. Tout cela est indispensable mais bien tardif. Si ces précautions avaient été prises dès le début, le nombre de travailleurs contaminés n'aurait pas été le même. Mais la santé des travailleurs est passée après les profits, comme d'habitude.