Un
article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître
Journalisme
militant : il reste des bastilles à prendre
22 Janvier 2020
L'"objectivité" militante de la presse bourgeoise |
Le journaliste Taha Bouhafs a
signalé par SMS qu’il se trouvait à quelques rangs de Macron, au théâtre des
Bouffes du Nord, vendredi 17 janvier. Mal lui en a pris.
Après que des manifestants sont
venus dire son fait au président en goguette, les policiers ont interpellé Taha
Bouhafs à la sortie du théâtre, puis l’ont placé en garde à vue et déféré au
palais de justice.
Les juges doivent être
embarrassés. Avoir été témoin de la piteuse exfiltration de Macron devant deux
douzaines de manifestants n’est pas un délit. Envoyer un SMS décrivant ce que
l’on voit n’en est pas un non plus. Pour inculper le journaliste, il ne reste
donc que le crime de lèse-majesté, mais on le croyait passé de mode depuis
1789.
La presse conformiste s’est de
plus jetée sur Taha Bouhafs, le taxant de « journaliste militant » et
tartinant sur le fait que l’on ne saurait à la fois exercer la noble profession
de journaliste et l’infâme occupation de militant. Tiens donc ! Mais que
font d’autre que de militer en faveur de la propriété privée, du profit capitaliste
et de la toute-puissance des dynasties bourgeoises, les « grandes
plumes » des quotidiens et les « grandes voix » des
télévisions ?
Il est vrai qu’ils ne le font
pas, eux, bénévolement. Travaillant dans des médias propriétés des grands
groupes capitalistes, ils ont le rare privilège d’être très bien payés pour
défendre leurs propres idées. Le fait qu’elles correspondent exactement à
celles de leurs patrons n’est que le résultat de judicieux choix de carrière.
Si par exemple Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste du Point,
l’hebdomadaire du milliardaire Pinault, vient de gratifier ses lecteurs d’une
violente charge contre la CGT, Philippe Martinez, les grévistes et le mouvement
contre la réforme des retraites, c’est évidemment parce qu’il a écouté la voix
de sa conscience.
P.G. (Lutte ouvrière n°2686)
Ce
soir jeudi à Argenteuil à partir de 18 heures rendez-vous salle Jean Vilar
Manifestation
contre la "réforme" des retraites
Vendredi
24 janvier
à 11h00 à
Paris
Lutte
ouvrière appelle à participer aux manifestations organisées partout dans le
pays. A Paris le rendez-vous de la manifestation est à 11h place de
la République.