samedi 11 janvier 2020

Argenteuil. Chronique des élections municipales des 15 et 22 mars 2020


Reconstruire un parti ouvrier débarrassé des carriéristes anti ouvriers



Avec son style habituel tout à fait particulier, l’ancien maire d’Argenteuil sur le retour vient de déclarer dans un article de la Gazette du Val d’Oise à propos de ses méthodes très controversées de mise en avant d’un certain nombre de soutiens : « Je m’en fous des partis » !
L’hebdomadaire le cite par ailleurs : « Je comprends que ces soutiens individuels ça gratte chez certains partis… Tout le monde pensait que je serai tête de liste socialiste et qu’on s’enfermerait dans une logique d’appareils. Mais mon sujet à moi, c’est la ville d’Argenteuil. Dans l’ambiance actuelle dépolitisée et de rejet des partis, où le vote évolue si vite, on ne s’inscrit pas là-dedans ».
         « L’ambiance actuelle dépolitisée et de rejet des partis » !
         Comme si ce candidat, soutien à géométrie variable de tous les cadors du PS, n’y avait pas contribué. Avec une contribution personnelle toute particulière. Chantre de l’état d’urgence, du 49.3, de la proposition sur la déchéance de la nationalité, défenseur de la loi de dégradation ouvrière dite loi El Khomri, porte-parole de Valls, ayant échoué à rallier Macron au bon moment, ...
         Oui, une contribution majeure à l’ambiance dépolitisée de ces dernières décennies et au rejet des partis. Basta ! DM

vendredi 10 janvier 2020

Manifestation du 9 janvier contre la réforme des retraites : Interview de Nathalie Arthaud

SNCF-Safran, des grévistes de la SNCF et d'autres secteurs à la rencontre de salariés de Safran Villaroche (77)

Ghosn ou l’argent-roi


À chacun ses héros. Le capitalisme corrompu en a un (parmi d’autres)



Carlos Ghosn a tenu une conférence de presse à Beyrouth devant 150 journalistes venus d'un peu partout. Maintenant qu'il est planqué, au Liban, il ne s'est pas privé de faire son show en affirmant qu'il est innocent de tout ce dont on l'accuse.
Cet homme qui n'a eu aucun scrupule à se gaver grâce à l'exploitation renforcée de dizaines de milliers de salariés de Renault et de Nissan, qui n'a aucun regret d'avoir licencié en masse pour pouvoir, en retour, bénéficier de mirobolants salaires, jusqu'à 13 millions d'euros en 2017, sans compter les à-côtés fastueux, ni les trucages fiscaux, plastronne. Il a pu ainsi disposer des moyens pour affréter deux avions privés pour traverser la planète clandestinement en direction d'une de ses nombreuses résidences de luxe. Et il ose crier à la persécution et se présente comme une victime. Les affairistes et les bourgeois ont trouvé en lui leur héros, ce capitaine d'industrie bien représentatif d'un système corrompu.
Derrière l'indécence du personnage, il y a la réalité de ce monde où tout s'achète.

États-Unis, Iran : assassinat d’un général, missiles iraniens,


Une réaction dissymétrique



Le pouvoir iranien a fait tirer la nuit dernière des missiles contre deux bases américaines en Irak. Les dégâts exacts ne sont pas encore connus, mais ne semblent pas inquiéter Trump, ni l'armée américaine.
Le régime iranien se devait de réagir après l'assassinat par un drone américain de son principal général, sans avoir les moyens militaires des USA. En 1988 - en pleine guerre Iran-Irak - ce même régime n'avait pas riposté après qu'un bateau de guerre américain avait abattu un avion de ligne iranien tuant 290 passagers.
Au Moyen-Orient, c'est l'impérialisme américain qui est l'envahisseur, un envahisseur qui génère un immense chaos, auquel s'ajoutent les décisions d'un Trump, comme cet assassinat programmé du général iranien Soleimani, qui risque de provoquer une escalade incontrôlée.

Argenteuil, puis à Paris, une journée de grève, de mobilisation, de manifestation


Tous ensemble, un seul camp, le camp des travailleurs

Si l’assemblée générale interprofessionnelle a réuni hier matin 250 personnes à Cergy (elle s’est poursuivie par une manifestation à laquelle ont participé des avocats du barreau de Pontoise), nous étions bien moins nombreux à celle d’Argenteuil. Mais la quarantaine de participants comptait une employée de la Ville, une aide-puéricultrice de l’hôpital d’Argenteuil, un technicien d’un labo universitaire et un machiniste de la RATP. Et c’est cela qui était et est notable, le fait que le mouvement actuel éclate les divisions corporatistes. On voit grandir la conscience que non seulement l’action collective est une nécessité pour faire céder le gouvernement, mais que finalement nous appartenons à une même classe.
         La réunion a été l’occasion de faire un point sur la situation, d’affirmer que nous avions encore d’immenses marges à conquérir pour développer le mouvement. C’est le sens des initiatives d’aujourd’hui et de la manifestation de demain samedi, de Nation à la République (rendez-vous Argenteuil, au guiche à billets de la gare centrale, à 12 h15). L’heure est à continuer à discuter, à mettre dans le coup de nombreux salariés de la localité qui ne sont pas encore entrés dans l’action. La grève a été reconduite pour aujourd'hui.
         De nouvelles banderoles ont été réalisées. (On les verra bientôt en photo)







L’après-midi, nous étions à Paris, de la République à Saint-Augustin. Une participation totale au minimum comparable à celle des manifestations des 5 et 17 décembre dernier. Mais une ambiance toute autre, bien plus vivante et déterminée, en particulier dans l’immense cortège de tête des grévistes.
         Tout cela est bon pour le moral. Maintenant, la lutte continue. Plus que jamais. DM

jeudi 9 janvier 2020

En manifestation, en grève, la lutte contre la réforme Macron continue


Manifestations contre la "réforme" des retraites
Aujourd’hui Place de la République à Paris
À 13h30
Direction place Saint-Augustin (à côté de St-Lazare)



Retraites : un compromis pour éteindre la mobilisation ?

07 Janvier 2020

En prélude au nouveau round de négociations avec les directions syndicales à partir de mardi 7 janvier, le gouvernement et ses portevoix médiatiques se sont répandus en déclarations, articles et autres éditoriaux appelant à sortir du « blocage ».



Interrogé à la radio lundi 6 janvier, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a assuré que le compromis n’avait jamais été aussi proche. Le même jour, dans les colonnes du Parisien, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, s’en prenait à ceux, parmi les syndicalistes et les politiques, qu’il accuse d’« hystériser le débat ».
Après plus d’un mois de mobilisation et de grève reconduite, en particulier par les cheminots et les travailleurs de la RATP, le gouvernement est donc à la manœuvre pour vanter la « voix de la raison ». Et après que des grévistes, notamment les machinistes, les danseurs et les musiciens de l’Opéra, ont refusé la « clause du grand-père », en affirmant leur refus d’être la génération qui sacrifierait les suivantes, il présente de nouveaux enrobages pour tenter de faire passer son infecte cuisine. La proposition faite par Richard Ferrand de rendre temporaire le malus, en cas de départ en retraite avant l’âge pivot de 64 ans, en fait partie. Sur le modèle de ce qui existe déjà pour la complémentaire Agirc-Arrco, un travailleur décidant de partir en retraite à l’âge légal subirait une décote pendant une période limitée. Tout un programme puisque, dans le cas de l’Agirc-Arrco, le malus consiste à retirer 10 % du montant de la pension pendant trois ans, tandis qu’un bonus de 10 % n’est attribué, lui, que pendant un an aux salariés qui partent à 64 ans !
Une potion bien amère, aussitôt qualifiée « de très bonne proposition » par Le Maire, qui a ajouté : « Tout ce qui permet de sortir du conflit est bon. » Il a donc manifesté le même enthousiasme pour la proposition du dirigeant de la CFDT, Laurent Berger, appelant à mettre en place une « conférence de financement » censée travailler sur l’équilibre financier du futur régime de retraite.
Ces déclarations croisées entre gens « raisonnables » aboutiront sans doute à des propositions présentées comme la seule issue possible au conflit. Mais Ferrand peut toujours prétendre « qu’on n’est pas dans une guerre de tranchée », la réforme des retraites fait bel et bien partie de la guerre que le gouvernement mène aux travailleurs, afin de faire sur leur dos les économies que les capitalistes estiment nécessaires au maintien de leurs profits.
Les grévistes l’ont bien compris, eux qui se sont engagés dans une bataille qui va au-delà de leur corporation, en exigeant le retrait total d’une réforme condamnant tous les salariés à finir en vieux travailleurs appauvris.

                                      Nadia CANTALE (Lutte ouvrière n°2684)

Appel de Lutte ouvrière

Lutte ouvrière appelle à participer aux manifestations organisées partout dans le pays. Pour que le gouvernement abandonne son projet, il faut que le monde du travail mette toutes ses forces dans la balance. À la SNCF et à la RATP, des travailleurs sont en grève reconductible depuis le 5 décembre. Ils font preuve d’une combativité qu’il faut saluer. Mais, surtout, il ne faut pas les laisser seuls. Il faut des grèves dans d’autres secteurs et des manifestations de masse. L’issue de la lutte dépendra de l’importance de la mobilisation dans les jours et les semaines à venir. Dès jeudi 9, nous pouvons montrer que nous refusons toujours cette réforme. Soyons nombreux en grève. Soyons nombreux dans la rue, le 9 et, de nouveau, samedi 11, pour dire notre colère !
A Paris le rendez-vous de la manifestation est à 13h30 Place de la République.

Samedi 11 janvier
13 heures 30
Place de la Nation
En direction de République


Éducation : rien n’est fait pour stopper la dégradation


Une réalité dont la politique gouvernementale est responsable




L'administration de l'Éducation nationale a reconnu que la responsabilité du suicide de Christine Renon, directrice d'école à Pantin en Seine-Saint-Denis, en septembre, était « imputable au service ».
En clair : tout ce que cette femme avait dénoncé dans sa lettre d'adieu - dégradation des conditions de travail, manque de moyens, surcharge de travail - est une réalité dont la politique gouvernementale est responsable. Les enseignants et les parents d'élèves le savent depuis longtemps.
L'État reconnait sa faute, pour cette fois. Quant à mettre les moyens nécessaires pour changer profondément les conditions d'éducation de la jeunesse, il n'en est pas question...