Charlie Hebdo : cinq ans après la tuerie
Il y a cinq ans et un jour
exactement, le 7 janvier 2015, plusieurs membres de la rédaction du magazine
satirique Charlie Hebdo étaient assassinés par des terroristes islamistes. Le
13 novembre de la même année, la tuerie du Bataclan, perpétrée elle aussi par
des djihadistes, confirma qu'en France on n'était pas à l'abri d'une telle
barbarie - échos, sur le sol parisien, des guerres menées par les armées
occidentales au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne.
Les
guerres impérialistes n'ont pas cessé, facilitant le recrutement d'hommes de
main et de kamikazes par des nouveaux Ben Laden. Le monde capitaliste est une
poudrière comme l'illustre Trump qui n'hésite pas à jeter de l'huile sur le feu
d'un Moyen-Orient déjà dévasté.
Les
guerres « contre le terrorisme » n'ont pas rendu la planète plus
sûre. Elles se retournent contre les peuples.
Voilà
ce que Lutte ouvrière écrivait le 7 janvier 2015
L'attentat
contre Charlie Hebdo : un acte ignoble
07 Janvier 2015
Mercredi 7 janvier, une attaque à
la mitraillette a pris pour cible l'hebdomadaire Charlie Hebdo lors de
sa conférence de rédaction. À l'heure où nous écrivons, le bilan de l'attaque
serait de 12 morts et quatre blessés graves.
Il s'agit d'un geste ignoble,
quels qu'en soient les auteurs. Quelle que soit son inspiration politique, ce
type d'action terroriste ne peut être le fait que d'ennemis des opprimés. Les
assassinats individuels n'ont jamais fait partie des méthodes du mouvement
ouvrier et au contraire, se sont toujours retournés contre les intérêts des
travailleurs. L'attentat a visé des journalistes, semble-t-il choisis pour ce
qu'ils ont dessiné ou écrit. Lutte Ouvrière s'élève vivement contre cet acte
odieux et affirme sa solidarité avec les proches des victimes. Nous en
connaissions certaines, et cela nous touche d'autant plus.
Cet attentat est-il le fait de
militants « djihadistes » contre Charlie Hebdo ? On sait
que le journal avait été l'objet de menaces, ses locaux ayant même été
incendiés, après la publication il y a quelques années de caricatures de
Mahomet. En tout cas, l'attentat s'insère dans une situation où la publicité
est faite aux actions de ce type, que ce soit au Proche-Orient ou dans les pays
occidentaux. Au point que certains jeunes, en France même et dans d'autres pays
européens, ont pu être attirés par ce qu'on appelle le
« djihadisme », et partir combattre au sein de ce type de groupes au
nom d'idées moyenâgeuses. L'avenir dira ce qu'il en est.
Tout cela ne peut pas faire
oublier que c'est toute la politique des dirigeants impérialistes, américains
mais aussi français, menée depuis des années au Moyen-Orient et en Afrique au
nom de la « guerre contre le terrorisme », qui a alimenté le
développement de ce type de groupes, jusqu'à ce qu'ils en perdent le contrôle.
L'attentat qui vient de se dérouler à Paris n'est peut-être que l'écho sur le
sol parisien de cette guerre menée par les armées occidentales au Moyen-Orient
et en Afrique subsaharienne. De même, on peut imaginer qu'il fournira au
gouvernement Hollande de nouveaux arguments pour justifier, toujours au nom de
la « guerre contre le terrorisme », la présence militaire française
en Afrique.
C'est pourquoi Lutte Ouvrière non
seulement condamne l'action ignoble menée le 7 janvier contre Charlie Hebdo
mais elle continuera de combattre l'ensemble de la politique impérialiste, à
commencer par celle du gouvernement français. Car il ne faut pas oublier que
c'est elle la première responsable de la montée de la barbarie à laquelle on
assiste.
Lutte Ouvrière, le 7 janvier 2015