vendredi 18 mai 2018

Mai 68 : modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans (Suite, 4)


L’apprenti militant tente d’appliquer l’orientation politique du moment

 
Souvent des usines "occupées" seulement par quelques ouvriers

L’ai-je compris à l’époque ? Mais toute la politique de Voix ouvrière était en 1968 dirigée à faire prendre conscience que les millions de travailleurs en grève représentaient une gigantesque force sociale, capable non seulement de faire aboutir un programme de revendications à la hauteur de la puissance de la grève, mais de faire vivre à ces travailleurs une expérience politique exceptionnelle, capitale pour l’avenir et pour celui de la reconstruction dans le pays d’un parti communiste révolutionnaire renouant avec les idéaux de Marx, de Lénine et de Trotski.
         En tout cas, pour les camarades qui n’étaient pas occupés à participer à l’animation de leur grève dans leurs entreprises (1), il s’agissait pour les militants et les proches de Voix ouvrière, lycéens, étudiants, enseignants, ou autres, d’aller à la rencontre des travailleurs en grève pour discuter de tout cela.
         C’est ce que je fis plusieurs fois, à l’entreprise Mazda de Porchefontaine à Versailles, et une autre fois, en direction du dépôt de la compagnie des transports urbains de Versailles et de la gare SNCF de Versailles-Chantiers.
         Si chez Mazda, je crois me souvenir avoir eu quelques discussions, il n’y avait personne aux transports de Versailles, et deux grévistes à la gare des Chantiers qui n’avaient pas spécialement envie de discuter avec ce jeune gauchiste de 16 ans !
         A la différence de mai-juin 1936, la politique générale des organisations syndicales, et de la plus importante en particulier, la CGT, ne fut pas en 1968 que les travailleurs occupent tous leurs entreprises, ce qui aurait été au moins propice à ce que, jour après jour, les travailleurs suivent collectivement leur mouvement de grève et décident ensemble leur politique et leur action.
         En tout cas, en 1968, l’orientation de Voix ouvrière était aux antipodes de cette politique des organisations syndicales.
 (1) Mai-Juin 1968 – Souvenirs de militants ouvriers. Voir article ci-dessous

(A suivre 5. Les manifestations, les pavés)

Mai-Juin 1968 – Souvenirs de militants ouvriers, un livre édité par Lutte ouvrière





Mai-Juin 1968 – Souvenirs de militants ouvriers, un livre édité par Lutte ouvrière

                                                                 

Mai-Juin 1968 a été la plus vaste grève générale que le pays ait connue. Les jeunes travailleurs de toute une génération se sont politisés. Ils découvraient la force extraordinaire de leur classe. Le drapeau rouge et L’Internationale tenaient le haut du pavé, et une partie de ces jeunes se tournaient vers les idées révolutionnaires. 

Acteurs de cette explosion sociale, plusieurs dizaines d’entre eux, militants du groupe trotskyste Voix ouvrière, ancêtre de Lutte ouvrière, témoignent ici. D’Arlette Laguiller, employée au Crédit Lyonnais, à Paul Palacio, ouvrier à Renault-Billancourt ; de Georges Kvartskhava, ouvrier à Peugeot Sochaux, à Danielle Riché, aide-chimiste à Rhône-Poulenc ; d’Antonio Vasconcelos, électricien sur le chantier de Jussieu à Paris, à Anne-Marie Laflorentie, ouvrière dans une scierie du Tarn-et-Garonne, ces militants ouvriers racontent leur grève de mai-juin 1968. Contre les patrons, contre le pouvoir gaulliste, et souvent malgré les appareils de la CGT et du PCF.

Elles et ils avaient alors 18, 20 ou 30 ans. Mai-Juin 1968 a contribué à forger leurs convictions communistes et révolutionnaires. Cinquante ans après, toutes et tous les ont gardées intactes.

Édité par Lutte ouvrière, cet ouvrage comprend, outre les témoignages, un avant-propos, une analyse datant d’août 1968, une chronologie et plusieurs dizaines d’illustrations, photographies ou affiches de Mai-Juin 1968.


Informations pratiques

Ce livre paraîtra le 19 mai et sera en vente à la Fête de Lutte ouvrière.

Il sera ensuite disponible pour l'achat en ligne et auprès de nos camarades.

Le livre papier est en vente au prix de 18 euros.

Une version électronique sera également vendue en ligne au prix de 9 euros.

544 pages

Agenda militant, et demain, la fête de Lutte ouvrière à Presles commence




Vendredi 18 mai
à 08h15
France Bleu Île-de-France :  Nathalie Arthaud est l'invitée politique
Et à 9 heures
Elle est l’invitée de la matinale
Sur LCP



La fête de Lutte ouvrière à Presles, les 19, 20, et 21 mai 2018
La météo se précise
Pour samedi et dimanche, Super !
Pour le lundi, on verra

Le programme
Le site de la fête :

jeudi 17 mai 2018

Fonctions publiques, territoriale, hospitalière, d’Etat, dans la rue le 22 mai !


Travailleurs de la fonction publique : dans la rue le 22 mai !

Après les manifestations réussies du 10 octobre et du 22 mars, le 22 mai sera une nouvelle journée de mobilisation pour les travailleurs de la fonction publique. Toutes leurs organisations syndicales y appellent conjointement et des manifestations auront lieu dans de nombreuses villes.
Les revendications mises en avant sont limpides. Les grévistes et les manifestants, ainsi que ceux qui les soutiennent, rejettent le projet gouvernemental de suppression de 120 000 postes d’ici la fin du quinquennat, qui entraînera la dégradation des services publics indispensables à la population. Ils exigent aussi que leur pouvoir d’achat cesse de s’effondrer et que leurs salaires soient sérieusement augmentés.
Le plan CAP 2022, destiné à réaliser 4,5 milliards d’économies annuelles aux dépens des usagers et des salariés, ne signifie rien d’autre que des chômeurs en plus, des salaires en baisse, des retraites régulièrement amputées. Il signifie aussi de plus en plus de difficultés à se soigner, à voyager au quotidien dans des transports en commun ponctuels et en bon état, à scolariser ses enfants dans de bonnes conditions, à recevoir son courrier ou à accéder aux services postaux, à se trouver bien traité au soir de sa vie en Ehpad ou maison de retraite, etc.
Depuis 2007 et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux décidé par Sarkozy, les attaques n’ont pas cessé. L’État-patron organise la dégradation des conditions de travail de ses employés, titulaires ou précaires de plus en plus nombreux. Il baisse les salaires grâce au gel du point d’indice et à l’instauration d’un jour de carence en cas d’arrêt maladie, ainsi qu’en tentant d’introduire une rémunération dite au mérite qui a le même objectif.
Les salariés du secteur public, comme l’ensemble de la classe ouvrière, sont dans la cible de Macron et Philippe, qui agissent en mandataires du grand patronat. Les cheminots ont riposté aux attaques qui les visent, approuvés, soutenus et en certaines occasions suivis par de nombreux autres travailleurs. Le 22 mai doit être une nouvelle étape, le plus massive possible, de cette réaction ouvrière.
                                    Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2598)



L'A15 encore fermé ce jeudi dans la direction Province-Paris sur le viaduc de Gennevilliers. Dernière sortie Argenteuil 2 et la bretelle qui conduit à la N311. Prendre celle-ci pour contourner le centre d’Argenteuil.

Gaza : halte au massacre des Palestiniens ! Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


Gaza : halte au massacre des Palestiniens !

En tirant à balles réelles sur des habitants désarmés de la bande de Gaza qui protestaient le 14 mai contre le transfert à Jérusalem de l’ambassade américaine, l’armée israélienne a causé la mort d’au moins 59 Palestiniens, dont huit enfants de moins de 16 ans, et fait plus de 2 400 blessés.
Au moins 40 000 Palestiniens s’étaient massés en différents points le long de la clôture israélienne, pour la septième semaine de la Marche du retour organisée pour commémorer la Nakba (« catastrophe » en arabe). Celle-ci désigne l’exode de plus de 700 000 Palestiniens chassés de leurs maisons et de leurs terres au moment de la création d’Israël. Les manifestants entendaient aussi dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans à la bande de Gaza, condamnant plus des deux tiers de ses habitants à vivre de l’aide humanitaire. En décidant le 12 mai de fermer l’unique point de passage des marchandises vers Gaza, aggravant ainsi la situation déjà dramatique des Gazaouis, le gouvernement israélien s’est livré à une nouvelle provocation.
L’inauguration de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem donnait une autre raison aux Palestiniens d’exprimer leur colère. Conquise en 1967 à l’issue de la guerre des Six-Jours, la partie orientale de Jérusalem, peuplée très majoritairement de Palestiniens, avait été officiellement annexée en 1980 par Israël. Depuis, les autorités israéliennes n’ont jamais cessé de mener une politique de colonisation visant à en chasser les Palestiniens. Un récent rapport de l’Union européenne a estimé qu’entre 1967 et 2016 Israël avait conduit à Jérusalem une « politique de déportation silencieuse », notamment en révoquant les permis de milliers de résidents palestiniens, dans le but de préserver une « majorité juive substantielle ». En décidant, en décembre dernier, le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, Trump apportait son soutien ouvert à cette politique des dirigeants israéliens.
Depuis la création d’Israël, les dirigeants américains ont apporté un soutien indéfectible à l’État israélien, qui est pour eux un allié privilégié, gendarme de l’ordre impérialiste dans la région. Mais, soucieux de ne pas trop mettre les États arabes alliés des États-Unis en difficulté vis-à-vis de leur population, ils avaient aussi cherché à se donner une image de médiateurs entre Israéliens et Palestiniens.
Depuis son accession au pouvoir, par ses déclarations et ses prises de position, Trump ne se donne même plus cette peine et il encourage ainsi le gouvernement d’Israël, l’un des plus à droite de l’histoire du pays, à poursuivre sa politique de colonisation d’une façon encore plus brutale et arrogante vis-à-vis des Palestiniens.
Depuis les premiers rassemblements à la frontière entre Gaza et Israël le 30 mars, les forces israéliennes auraient tué au moins 107 Palestiniens dans l’enclave et blessé environ 12 000 personnes. Cette répression s’inscrit dans la continuité de la politique des gouvernements israéliens, une politique criminelle et sanglante qui alimente depuis 70 ans la révolte légitime des Palestiniens. Elle condamne aussi la population israélienne à vivre en permanence sur le pied de guerre, la transformant en gardiens de prison ou en bourreaux, comme cela a encore été le cas dans les massacres à la frontière de Gaza.
                                                        Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2598)


Mai 68 : modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans (Suite, 4)


Les militants occupent la vieille université de monsieur de Sorbon





Dès le début des évènements, le centre névralgique des évènements est pour tous le quartier latin, le boulevard Saint-Michel, mais surtout la Sorbonne et les facultés de la Halle aux vins et de Censier. Mes itinéraires passeront pendant plusieurs jours par ces lieux.
         La Sorbonne fut fermée le vendredi 3 mai. Le samedi 4 ou le suivant, je vais au quartier latin humer l’air. Il est lourd, très pesant, les gardes mobiles sont très présents.
         Le 13 mai, jour de la grande manifestation parisienne, la Sorbonne est rouverte. Je m’y rendrai de nombreuses fois durant les deux semaines qui suivent, regardant les stands qui s’y alignent dans la cour, longeant les coursives, et découvrant le hall somptueux du rectorat de Paris. J’y dormirai une nuit, sur un coin de pupitre, après avoir participer à un débat interminable.
         Mais la Sorbonne, c’est aussi le centre de l’activité des groupes gauchistes qui vont y occuper des locaux durant plusieurs semaines, Voix ouvrière compris. Plusieurs soirs, je participe à la réunion de bilan de la journée qui, autour des dirigeants de cette organisation rassemble de mémoire 150 à 200 personnes. Il s’agit de faire le point sur les évènements de la journée, de rassembler les informations sur l’état d’esprit des grévistes et des acteurs du mouvement, et de définir les orientations pour la journée ou les jours à venir…
         Ce sera mon premier contact militant avec l’organisation. Un autre aurait pu être le cercle Léon Trotski prévu pour ce mois-là au Palais de la Mutualité, mais qui sera finalement interdit je crois. Il faudra attendre l’année suivante pour que je participe à mon premier meeting de Lutte ouvrière.
(A suivre. L’apprenti militant tente d’appliquer l’orientation politique du moment)

Mai 2018 : agenda militant (suite)


Vendredi 18 mai
à 08h15
France Bleu Île-de-France :  Nathalie Arthaud est l'invitée politique

  

La fête de Lutte ouvrière à Presles, les 19, 20, et 21 mai 2018
Suite du programme
Le site de la fête :

Vélib’ Argenteuil, petit braquet local, et grève ailleurs


Ça déraille du côté du Vélib’ ?

Lors du dernier conseil municipal, la municipalité d’Argenteuil s’est engagée dans la création de 3 stations Vélib’ dans le centre de la Ville, une à la gare, une autre face à la mairie, et une autre encore sur la placette Grégoire Collas près du Figuier blanc.
         Pour l’instant, les habitants ne voient rien venir. Le maire d’Argenteuil déclarait que la mise en place de ces stations permettraient à Argenteuil de gagner des places au classement des villes cyclables. Il y a donc encore loin de la coupe aux lèvres.
         Ce retard est-il dû à ce qui se passe du côté de la reprise du Vélib’ par Smovendo qui a entraîné une grève chez les salariés du Vélib’… 



Vélib' : libre de faire grève

 
                                                                                                         Le Parisien

Les salariés de Vélib' sont en grève pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Mais leur grève vient d'être jugée illicite sous le prétexte qu'ils n'auraient pas respecté un préavis de grève de 5 jours. Ce délai s'applique aux entreprises qui gèrent un service public. Lors d'une précédente grève, quand Vélib' appartenait à JC Decaux, aucun préavis n'était exigé. Maintenant que Vélib' appartient à Smovengo, filiale du groupe Mulliez (Auchan), c'est devenu tout d'un coup du service public.
Le tribunal de grande instance qui a pris cette décision serait-il lui aussi une filiale de la famille Mulliez ? Les salariés de Vélib' ne se laissent pas impressionner pour autant et prévoient de poursuivre la lutte.

Paris catacombes : Les vivants se mobilisent


D’un correspondant…


Les vivants se mobilisent

 
Déjà pas très gai...

Depuis début mai, un mouvement de grève discontinu mais très combattif (100% des travailleurs ont débrayé le mercredi 09 mai) a lieu dans les catacombes de Paris, qui abritent six millions de défunts et accueillent près de 500 000 touristes par an. Les revendications des travailleurs portent d'abord sur le doublement des effectifs : il y a près de 2000 visiteurs chaque jour, mais il n'y a que deux équipes de dix agents d’accueil.  Cela entraîne surmenage et problème de sécurité pour les visiteurs : Pierre, un gréviste, raconte entre autres: « On n'a pas d'équipe d'intervention s'il y a un problème en bas ».
Les travailleurs se battent également pour une augmentation de leur prime de pénibilité, due aux conditions éprouvantes que sont la poussière, l'obscurité et l'humidité.
Les grévistes ont déjà vu la Direction de Paris Musées, sans résultat pour l'instant.