mardi 8 août 2017

SNCF : des moyens et des embauches !

SNCF, les choix néfastes des gouvernements
 

Le blocage du trafic SNCF à Montparnasse début août a résulté d'un défaut d'isolement dans un poste d'aiguillage. Comme de plus en plus souvent à la SNCF, c'est une société privée qui avait fait cette installation.
Le gouvernement exige qu'une telle pagaille ne se produise plus et que les passagers soient mieux informés. Bref, il fait de la mousse... pour faire oublier qu'il va continuer à supprimer des postes et des moyens à la SNCF.
On voit ce que donne cette politique. Le 5 août, encore à Montparnasse, une avarie de TGV a bloqué le trafic. Et sur le réseau sud-est, une autre panne d'aiguillage a provoqué d'importants retards.

Révolution russe de 1917 (4) Lenine analyse la situation après la Révolution de février


Lénine : « Ce gouvernement ne donnera ni la paix, ni le pain, ni la liberté ! »

Alors que la révolution russe a éclaté en mars, Lénine, encore exilé en Suisse, n’a la possibilité de suivre les événements qu’à travers la presse bourgeoise. Dans cinq lettres envoyées au journal bolchevique Pravda, il analyse la situation révolutionnaire d’une façon qui bouscule l’ambiance de conciliation régnant au lendemain de la chute du tsarisme et de la mise en place d’un gouvernement provisoire aux mains de la bourgeoisie. Kamenev et Staline, responsables du journal, n’osent publier qu’une seule de ces Lettres de loin.
« Comment a pu se produire ce « miracle » qu’en huit jours seulement (…) se soit effondrée une monarchie qui durait depuis des siècles (…) ? (…)
La première révolution (1905) a profondément ameubli le terrain, déraciné des préjugés séculaires, éveillé à la vie politique et lutte politique des millions d’ouvriers et des dizaines de millions de paysans, révélé les unes aux autres et au monde entier toutes les classes (et les principaux partis) de la société russe quant à leur nature réelle, quant au rapport réel de leurs intérêts, de leurs forces, de leurs moyens d’action, de leurs buts immédiats et lointains. (…)
Cette révolution de huit jours a été « jouée », s’il est permis de se servir d’une métaphore, comme après une dizaine de répétitions générales et partielles ; les « acteurs » se connaissaient, savaient leurs rôles, leurs places et tout le décor en long et en large, de bout en bout, jusqu’aux moindres nuances tant soit peu importantes des tendances politiques et des procédés d’action. (…)
La monarchie tsariste est battue, mais elle n’a pas encore reçu le coup de grâce.
(…) Pour combattre efficacement la monarchie tsariste, pour assurer la liberté réellement et non en paroles, non par les promesses des beaux parleurs (…), ce ne sont pas les ouvriers qui doivent soutenir le nouveau gouvernement, mais ce gouvernement qui doit « soutenir » les ouvriers ! (…)
Notre révolution est bourgeoise, disons-nous, nous marxistes : aussi les ouvriers doivent-ils ouvrir les yeux au peuple sur les mensonges des politiciens bourgeois, lui apprendre à ne pas croire aux paroles, à compter uniquement sur ses forces, son organisation, son union, son armement.
Le gouvernement [provisoire] ne peut donner au peuple – quand bien même il le voudrait sincèrement (seuls des enfants en bas âge peuvent croire à la sincérité du gouvernement) – ni la paix, ni le pain, ni la liberté.
Ni la paix, parce que c’est un gouvernement de guerre, un gouvernement de continuation de la tuerie impérialiste, un gouvernement de rapine qui désire piller l’Arménie, la Galicie, la Turquie, enlever Constantinople, reconquérir la Pologne, la Courlande, la Lituanie, etc. (…)
Ni le pain, parce que c’est un gouvernement bourgeois.(…) Le peuple apprendra, et sans doute l’apprendra-t-il bientôt, qu’il y a du pain et qu’on peut en obtenir, mais pas autrement que par des mesures ne reculant pas devant la sainteté du capital et de la propriété foncière.
Ni la liberté, parce que ce gouvernement est celui des capitalistes et des grands propriétaires fonciers, qui craint le peuple (…).
Ouvriers, vous avez accompli des prodiges d’héroïsme prolétarien et populaire dans la guerre civile contre le tsarisme, vous devez accomplir des prodiges d’organisation prolétarienne et populaire pour préparer votre victoire dans la seconde étape de la révolution.
(…) Quels sont les alliés du prolétariat dans la révolution actuelle ?
Il a deux alliés : en premier lieu, la grande masse du semi-prolétariat et, en partie, des petits paysans de Russie, forte de dizaines de millions d’hommes et constituant l’immense majorité de la population. La paix, le pain, la liberté et la terre sont nécessaires à cette masse. (…)
En second lieu, le prolétariat russe a pour allié le prolétariat de tous les pays belligérants et de tous les pays en général. Cet allié est actuellement accablé dans une notable mesure par la guerre, et ses porte-parole sont trop souvent des social-chauvins d’Europe passés à la bourgeoisie (…). Mais chaque mois de la guerre impérialiste affranchit davantage le prolétariat de leur influence, et la révolution russe hâtera infailliblement ce processus sur une échelle immense. »

lundi 7 août 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 7 août 2017


Neymar, les Jeux olympiques et les marchands de rêve qui nous gouvernent

 


Que n’aura-t-on entendu sur le transfert de Neymar ! Oh, les 222 millions dépensés par le Paris Saint-Germain ne seront pas perdus : dans cette machine à cash qu’est le football professionnel, le club escompte un retour sur investissement en droits de retransmission télé, sponsoring, maillots et autres produits dérivés.
On ne peut qu’être choqué par l’écart entre l’abondance d’argent disponible pour acquérir un sportif et la pénurie quand il s’agit d’équipements ou d’activités autrement plus utiles à la société. Avec 300 millions d’euros, l’investissement total du PSG, on pourrait construire trois hôpitaux ; ou payer 10 000 salariés pendant un an, cotisations incluses. Et le gouvernement nous explique qu’il faut absolument réduire de 5 euros par mois l’aide au logement perçue par des familles pour lesquelles chaque euro compte !
Les médias nous abreuvent d’événements sportifs. Le Tour de France cycliste et l’Euro de foot féminin sont à peine terminés que la Ligue 1 de football reprend ; les Mondiaux de natation à peine bouclés que ceux d’athlétisme leur succèdent. Toute l’année est rythmée par cette succession de compétitions qui sont autant d’opérations commerciales.
Les performances d’Usain Bolt, de Neymar, de Kylian Mbappé ou de Teddy Riner font rêver des millions de jeunes auxquels la société n’offre guère de perspectives. Mais elles ne sortent qu’une poignée d’entre eux des favelas du Brésil et des quartiers populaires de la Jamaïque, de la Guadeloupe ou de la banlieue parisienne. Aux autres, le capitalisme réserve l’exploitation, et souvent la misère.
Droite et gauche à l’unisson s’enthousiasment pour la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024. L’attribution, que le CIO doit rendre officielle en septembre, réjouira les bétonneurs, qui salivent à la perspective des constructions programmées. Les sponsors, les équipementiers, les médias et les grands groupes de l’hôtellerie et de la restauration y trouveront aussi leur compte.
En ce qui concerne les habitants, c’est une autre affaire. Les JO coûtent plusieurs milliards aux pays hôtes. Les profits dégagés sont privés, mais les dépenses, toujours largement supérieures aux prévisions, sont en grande partie à la charge des contribuables et des consommateurs. La Grèce n’en finit pas de payer les JO de 2004, qui ont contribué à creuser sa dette. L’État de Rio, qui organisa les JO en 2016, est en faillite et ne paie plus ses personnels, alors que les installations construites à grands frais sont à l’abandon.
Ces coûts colossaux ont conduit Boston, Hambourg, Rome ou Budapest à retirer leur candidature pour les Jeux de 2024, et le CIO a été heureux de pouvoir compter sur… Paris. Pour nous vendre l’opération, on nous explique que les équipements construits bénéficieront aux habitants, ceux de Seine-Saint-Denis en particulier. Quel cinéma ! Les six milliards du budget des JO permettraient de construire des centaines d’équipements sportifs utiles à la population, dont bien des piscines nécessaires dans ce département où un enfant sur deux n’a pas appris à nager. Les Jeux de Londres en 2012 ont coûté 12 milliards ; combien de logements sociaux, comme ceux de la tour Grenfell dont l’incendie a fait au moins 80 morts en juin dernier, auraient pu être mis aux normes avec de telles sommes ?
Les événements sportifs montrent que les gouvernements peuvent trouver des fonds et des ressources humaines considérables. Si la société marchait sur les pieds et non sur la tête, elle déploierait ces capacités pour ce qui est réellement utile à la population, et non aux capitalistes du BTP, du sport et de la télévision.
Dans la Rome antique, les empereurs utilisaient les jeux du cirque pour s’attirer les faveurs du petit peuple. Les temps ont changé, mais les vieilles ficelles demeurent. Les politiciens et la grande bourgeoisie ont bien compris l’intérêt qu’ils peuvent tirer de ces divertissements.
En réalité, quand ils promeuvent les grands spectacles sportifs, les politiciens ne favorisent pas le sport pour tous et les loisirs populaires. Capitalistes et travailleurs sont censés se rassembler, comme s’ils partageaient les mêmes intérêts, avec le chauvinisme pour ciment. Pendant ce temps-là, les politiciens assènent leurs mauvais coups. Alors, les jeux modernes ne sauraient nous faire oublier les combats à mener contre les capitalistes qui en profitent, et contre les marchands de rêves qui nous gouvernent.

 

"Politique de la Ville" et le gouvernement : "Que nous importe, on habite les beaux quartiers !"


« Politique de la Ville », qu’importe, ils n’y prennent jamais leurs quartiers !

 

Nous avons déjà évoqué les « 300 millions d’euros » de restrictions de crédits que le gouvernement s’apprête à nouveau à imposer aux communes. Elles concernent la « politique de la Ville » déjà malmenée dans un passé récent. Ces crédits permettent pourtant de mener des actions dans les quartiers populaires. Actions, via des associations ou pas, qui aident à ce que la vie de la population y soit moins difficile.
         Mais qu’est-ce que le gouvernement en a finalement à faire de ces quartiers ? Rien ! Il n’est pas là pour liquider le chômage, des jeunes en particulier, soutenir la cause des femmes, aider à l’instruction et à la culture de tous.
         Son monde n’est pas celui de ces quartiers où il ne va que pour se montrer devant les caméras et y faire de vagues discours.
         Leur société peut vivre avec des ghettos aux murs toujours plus importants. Le capitalisme les produit, et leur existence, pour fonctionner, ne lui pose pas de problème majeur. Alors que vogue la galère des miséreux, et que se réduisent les crédits pour y mettre un peu de baume au cœur.
         Mais cela juge aussi leur système.

Argenteuil, 1936, oh secours !


40 heures ? C’est 32 heures, voire bien moins qu’il faudrait !

La municipalité a décidé le maintien de la semaine sur 5 jours dans les écoles de la Ville l’année scolaire prochaine.
         Soit. Mais la municipalité maintient également les horaires déments imposés aux agents municipaux des Ecoles : plus de 40 heures durant les semaines d’école, et presque 9 heures par jour durant les 4 journées de travail complet.
         Déments ces horaires de travail, 80 ans après 1936 !
         Il est justement des grèves générales à recommencer !

Argenteuil : un contrôle général de la population bien nécessaire


L’avenir est au contrôle par la population

Rue Victor Puiseux, dans le centre d’Argenteuil, des travaux d’été ont lieu actuellement. Ils concernent une « reprise de travaux » de voiries.
         Cela surprend quand on sait que des travaux de voirie importants ont eu lieu dans cette rue il y a peu de temps.
         Car il y en a tout de même pour 240 000 euros, si nous avons bien lu.
         Une telle somme permettrait l’embauche sur un an d’une dizaine de jardiniers, pour ne citer qu’un exemple, sur un sujet que nous avons évoqué hier !
         Pour x raison, ces travaux sont peut-être nécessaires aujourd’hui. Mais qui a choisi de les faire ? Pour quelles raisons ? Pourquoi ces travaux, là et pas ailleurs ? A quoi correspond l’enveloppe des dépenses prévues ?
         Le contrôle direct de la population serait bien nécessaire pour juger de la nécessité pour répondre à toutes ces questions.

Mittal ou autres trusts : ces messieurs exigent, le gouvernement entend


Mittal à Paris : Après Sarkozy et Hollande, c'est au nouveau gouvernement que Mittal adresse ses demandes

 


Il ne fallait pas moins du Président de la République, du Premier ministre et du ministre de l’économie pour recevoir le magnat de la sidérurgie. Un beau tapis rouge !
Celui-ci a assuré tenir les engagements qu’il avait pris après la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, dans l’est du pays.
Mais bien sûr les emplois supprimés manquent toujours pour la région.
Mittal a commencé en parlant des investissements engagés, mais a surtout demandé à la nouvelle équipe gouvernementale « un renforcement des mesures de défense commerciales ».
Il sait bien que nos gouvernants feront tout pour le satisfaire, comme ils ont satisfait les autres grands patrons avec les milliards du CICE par exemple.

Révolution russe de 1917 (suite 3). L'armée en révolution


La révolution dans l’armée 

La révolution, victorieuse à Petrograd le 27 février (12 mars) 1917, ne mit pas longtemps à toucher le front, où l’armée russe piétinait depuis trois ans face à l’armée allemande. Un soldat raconte un des multiples meetings tenus à l’annonce de la révolution :
« Quand tous ont eu fait silence et formé les rangs, le premier orateur des délégués ouvriers et soldats à prendre la parole a été le camarade Kossouraïev, de la 9e compagnie, qui a fait un discours enflammé, expliquant pourquoi et en l’honneur de quoi nous étions venus ici : “Pour fêter la liberté de notre Russie, honorer la mémoire de nos camarades tombés pour la liberté et pour ne pas oublier ceux qui sont enfermés dans les prisons dont les murs suintent de saleté.” Son discours a été prononcé avec une telle émotion que personne ne pouvait retenir ses larmes. »
« Après lui est intervenu le deuxième orateur, Tsiglov, qui a exprimé nos besoins, nos souffrances et a décrit les punitions venant de nos chefs qui se comportaient de façon si révoltante. À entendre un discours si beau, chaque soldat en avait l’âme retournée, tous avaient le visage en larmes. »
« On avait envie de dire : “Voilà comment vous, scélérats que vous êtes, vous vous comportiez avec nous les soldats. Maintenant, regardez-nous les yeux dans les yeux. Qui de nous avait raison, qui était coupable ? Vous buviez notre sang, vous nous forciez à appeler blanc ce qui est noir et noir ce qui est blanc, mais le noir s’est levé devant les yeux des soldats, il s’est transformé en blanc, puis en rouge et soudain tout s’est obscurci comme dans l’épaisseur mortelle de la nuit !” Nos soldats ne laissaient pas parler les officiers parce que ceux-ci avaient tous les torts et se taisaient, tandis que les soldats faisaient connaître tout ce qu’ils ne pouvaient retenir des douleurs accumulées ces derniers temps. »
Au front, des soviets de soldats se constituent. Dans les villes, les soldats siègent aux côtés des ouvriers dans les soviets. Sous leur dictée, le 1er mars, le soviet de Petrograd adopte le prikaze (ou ordre) N°1. Le texte prévoit l’élection dans toutes les unités d’un « comité de représentants parmi les simples soldats ». Il précise :
« Dans tous ses actes politiques, l’unité militaire obéit au soviet de députés ouvriers et soldats, et à ses comités.
- Les armes de tout genre (…) doivent se trouver à la disposition et sous le contrôle des comités (…), et ne seront en aucun cas délivrées aux officiers, même s’ils en faisaient sommation.
- En dehors du service et du rang, dans leur vie politique, civique et privée, les soldats ne sauraient être lésés dans les droits dont jouissent tous les citoyens. Notamment le garde-à-vous au passage d’un supérieur et le salut militaire obligatoire sont abolis hors service.
- De même sont supprimées les formules décernées aux officiers : Votre Excellence, Votre Noblesse, etc.
- Les mauvais traitements de gradés de toute sorte à l’égard des soldats, et le tutoiement, sont interdits. »
C’était la traduction spectaculaire, jusqu’au front, du fait qu’en ce printemps 1917, de tous les pays belligérants, la Russie était devenue, selon l’expression de Lénine, « le plus libre du monde ». Les soldats, organisés dans leurs soviets ou comités, commandaient désormais aux officiers. En pleine guerre, c’était bien la révolution à l’armée !