dimanche 15 janvier 2017

JL Mélenchon : comme Mitterrand, Hollande, prêt à tous les radicalismes,..., à l'occasion,


Un article de  notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine. A partir duquel, nous pouvons bien entendu discuter avec les soutiens de JL Mélenchon, membres du PCF ou autres 

Mélenchon : refaire le coup de Hollande ? 

Dimanche 8 janvier, Mélenchon est venu à Tourcoing. Après l’éloge de l’écologie et du quinoa, il a ciblé un autre public.
Mélenchon a témoigné sa solidarité à la caissière du magasin Auchan de cette ville, qui a fait une fausse couche parce que sa hiérarchie refusait de la laisser quitter son poste. Ensuite, tout son discours s’est voulu une dénonciation des conditions de travail, de l’exploitation des salariés par les grandes familles capitalistes comme les Mulliez, propriétaires d’Auchan.
Face à Valls qui s’affirme le candidat du travail et du pouvoir d’achat, face à Macron promoteur du travail du dimanche, face à Fillon démolisseur de la Sécurité sociale, face aux socialistes et à leur loi travail, Mélenchon, lui, affirme « témoigner, au nom des six millions d’ouvriers, des sept millions d’employés ».
Aux travailleurs, il promet l’abrogation de la loi El Khomri, du travail du dimanche, le rétablissement des 35 heures, la hausse du smic. Pourtant, pour les 32 heures, il faudra « en discuter pour voir comment ça marche ». Quant à la retraite, elle pourra être prise à 60 ans, mais avec 40 annuités.
Mélenchon attaque la sphère financière, « parasite qui gangrène l’économie du monde », et utilise le terme de révolution, comme Mitterrand, qu’il admire, et qui disait, avant d’être élu, qu’on ne peut être socialiste si on n’est pas révolutionnaire. On a vu ce que recouvrait ce vocabulaire radical !
Mais Mélenchon voit la clé de toute sa révolution citoyenne dans l’élaboration d’une nouvelle Constitution, « pour refonder la France ». En quoi un tel changement dans les institutions, à supposer qu’il soit réalisable, pourrait-il être un obstacle au pouvoir des possédants, qui ne respectent les lois que si elles les servent ? Est-ce à cela qu’il faut se fier pour s’attaquer à la sphère financière ?
Et que signifie refonder la France ? Comme si, sous prétexte qu’ils sont du même pays, les travailleurs et les capitalistes avaient des intérêts communs !
Mélenchon, à juste titre, se dit opposé à l’état quasi permanent d’expéditions militaires auxquelles a participé le gouvernement Hollande mais, quand un journaliste lui a demandé ce qu’il ferait du budget de la Défense, il a répondu : « On verra. » Et il a ajouté que sa position militaire, c’est « l’indépendantisme français ».
Mélenchon se défend d’être un politicien, tout en n’oubliant pas parfois de mettre en avant son expérience en tant que ministre de Jospin. En fait, du politicien professionnel il a la carrière, l’habileté à s’adapter à son public et surtout les propositions. Il faut voter pour lui car, à l’entendre, s’il parvient au gouvernement, il appliquera vraiment le changement. Mais pourquoi devrait-on lui faire plus confiance qu’à Hollande qui avait proclamé « Mon ennemi, c’est la finance » et qui, une fois élu, a passé son quinquennat à la servir ?
Le PCF, qui appelle à voter Mélenchon, ne fait une fois de plus qu’inciter ses militants à soutenir un homme qui, s’il était élu, trahirait toutes leurs aspirations.

                                        Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière le 2528)

Argenteuil, impôts locaux : les "pipeaux" donnent de la voix


« Impôts » rime avec « pipeau » des uns et des autres

 
L’Argenteuillais de ce mois-ci comporte les tribunes mensuelles des deux courants représentés dans le conseil municipal d’Argenteuil. Les deux abordent la question des impôts locaux, lesquels pèsent lourdement en particulier à Argenteuil sur le budget des habitants.
         Du côté des dénommés « Tous Fiers d’être Argenteuillais », pour résumer : « G. Mothron nuit à  votre pouvoir d’achat car il prélève des impôts qu’il s’était personnellement engagé à réduire et qu’il ne les restitue pas au travers de son action en tant que maire.»
         Du côté d’ « Argenteuil que nous aimons » : « Cette santé financière retrouvée nous permet d’envisager aujourd’hui pour 2017 une baisse des taux d’imposition, dans la continuité des deux années écoulées sans hausse d’impôt, comme nous nous y étions engagés ».
         C’est un stratagème habituel,  celui qui consiste à faire oublier le non-respect de ses propres promesses en dénonçant l’oubli de celles des autres. Car question promesse non tenues, P Doucet en connaît un rayon. Ainsi, il oublie seulement de rappeler que, en dépit de ses promesses électorales, il augmenta nettement les impôts locaux dès 2008 et à la fin de son mandat, opérant à ce moment-là, un tour de passe-passe désastreux pour nombre d’habitants en supprimant l’abattement de 20 % que ses successeurs ne rétablirent pas. Il ferait mieux de se faire plus discret sur le sujet.
         Quant aux « amoureux d’Argenteuil » qui conduisent la municipalité actuelle, eux, en dépit de leurs promesses électorales de réduction des impôts, les maintinrent à leur arrivée en 2014. Et pour ce qui est de leurs promesses de réduction pour l’année 2017, elles présentent certes bien à la veille d’une élection où leur mentor sera candidat. Qu’en sera-t-il dans la réalité, nul ne le sait, et si cela se faisait, à quelle hauteur ?
         Les politiques, modèles « carriéristes » ou « notables », ont la promesse électorale facile. Quant au monde du travail, il ne peut compter que sur lui-même avant tout pour imposer les augmentations de salaire ou de pension nécessaires, pour éviter que leur situation financière continue à se dégrader comme c’est le cas depuis bien longtemps maintenant.

Service civique : les patrons intéressés...


Service civique : un « succès » ? Pour qui ?

 
Créé en 2010, le service civique a concerné l'an passé 100 000 jeunes de 16 à 25 ans. A travers ce dispositif, un jeune au chômage se retrouve à travailler pour une collectivité publique ou une association agréée par l'État, pour un salaire compris entre 577 et 684 euros par mois.
         Chaque année, même si un quart seulement des candidatures sont acceptées, un nombre croissant de tels contrats sont signés. Et pour cause ! Le nombre de jeunes qui sortent des études sans qu'aucun emploi digne de ce nom ne leur soit proposé ne cesse d'augmenter. Et le gouvernement a dans le service civique un moyen de plus de faire baisser les statistiques du chômage.
         Des patrons se disent intéressés par l'extension de ce système au privé. Vu les avantages que cela leur apporterait, on les comprend !

samedi 14 janvier 2017

Argenteuil, salle Jean Vilar : les interrogations légitimes ne sont pas des "rumeurs"


Démocratie en direct

 
La FNACA m’avait invité à son pot de l’amitié pour la nouvelle année, qui a eu lieu hier.
         Cette organisation d’ « anciens combattants » rassemblent pour l’essentiel des appelés qui ont été contraints de se retrouver en Algérie pendant de très longs mois, de 1956 à 1962. Elle rassemble en conséquence des adhérents issus des milieux populaires du pays, ouvriers en particulier. Longtemps, le PCF y eut une influence importante, ce qui était encore notable hier au soir.
         En tout cas, hier, ces anciens ont montré qu’ils n’avaient pas leur langue dans leur poche. Le maire d’Argenteuil, G. Mothron étant présent, deux responsables lui ont posé des questions sur l’avenir de la salle Jean Vilar. La FNACA tient à cette salle d’autant plus qu’elle y organise depuis des lustres son banquet annuel, et cela à titre gracieux de la part des municipalités successives. Leurs questions tombaient en plus particulièrement à propos après que l’on ait annoncé à la salle que la FNACA venait de recevoir de l’un de ses adhérents lointains un tableau unissant le souvenir d’Argenteuil et de l’Algérie et qui représentait en particulier pour Argenteuil la basilique du lieu et… la salle Jean Vilar !
         Oui, comme bien d’autres associations et partis de la commune, la FNACA est inquiète. Une fois privatisée, quelles seront les conditions pour obtenir cette salle dorénavant privatisée ? Ne peut-on rénover et moderniser la salle existante ?
         Il a fallu à propos de ces interrogations, que le maire d’Argenteuil parle de « rumeurs ». Il a évoqué les réponses qui avaient été données lors du dernier conseil municipal (voir à ce propos ce que nous en pensons sur le présent blog, articles de décembre). En tout cas, selon lui, il n’y avait pas à s’inquiéter pour les années à venir. Il a déclaré que des informations précises seraient données dans le trimestre qui vient.
         On était hier le 13 janvier. Donc, tout sera clair sur le sujet au plus tard le 13 avril ?
         En tout cas, hier au soir une belle leçon de la part de ces anciens : il y a un souci et un édile sous la main, on lui dit ce qu’on a à lui dire, on lui pose les questions qui tiennent à cœur. Un point c’est tout. DM

Argenteuil : Hollande n'a tout de même pas caché les "notes d'audience" de son ami Faouzi Lamdaoui ?


Z’avez pas vu Mirza ?


La justice n’a vraiment pas de chance. Voilà qu’elle a perdu les « notes d’audience » du premier procès de F. Lamdaoui dans une affaire d’abus  bien sociaux. En première instance, celui-ci s’en était bien sorti mais le parquet avait fait appel. Mais cet appel n’a pu avoir lieu ce jeudi et ce vendredi, à cause de ces fameuses notes qui ont disparu. Il paraît même qu’elles sont recherchées avec obstination depuis plus d’un an !
         F. Lamdaoui fut candidat « malheureux » du PS sur Argenteuil-Bezons. Il fut un des protagonistes d’une bataille épique entre lui et le député actuel du lieu en vue des municipales de 2008. Il fut surtout un très proche de Hollande et trôna sur les photos à côté de ce dernier le soir de son élection. Il fut « conseiller » à l’Elysée, puis remercié lorsqu’il fut épinglé par le Canard enchaîné. Il y en eut d’autres. Bref, un drôle de monde.
         Mais en attendant, si vous récupérez sur le trottoir ou dans une poubelle une liasse intitulé «affaire F Lamdaoui – abus de biens sociaux », prière de le transmettre illico au greffe le plus proche !

Paris, voitures, crit'air : quand l'Etat et Hidalgo jouent à la racket


Faut y aller en racket ?

 
A partir du 15 janvier, une nouvelle vignette automobile, Crit'air, devient obligatoire pour circuler à Paris. Elle servira de base pour restreindre la circulation des véhicules selon leurs émissions polluantes. D'autres grandes villes devraient suivre l'exemple de Paris.
Mais l'État ne fournit pas la vignette que la Ville de Paris impose aux automobilistes. Il leur fait payer. Comme s'ils n'étaient pas déjà suffisamment accablés de taxes en passant à la pompe !
         C'est ainsi que la lutte contre la pollution sert au gouvernement à encaisser d'ores et déjà plus de 8 millions d'euros.
 
Eux ne manquent pas d'air !

 

Racket en hausse

 

La maire de Paris veut augmenter d'ici 2018 les amendes pour stationnement, jusqu'à 50 euros (au lieu de 17 aujourd'hui). Elle avait déjà annoncé la privatisation du stationnement dans les rues de Paris, se plaignant de l'importance de la « fraude », c'est-à-dire du nombre d'automobilistes qui se garent sans payer. Cela se comprend que des gens essayent d'esquiver cette taxe quand on sait qu'actuellement au centre de Paris l'heure  de stationnement coûte 4 euros.
Faire payer toujours plus cher les automobilistes, rendre la vie particulièrement impossible à ceux qui ne peuvent pas faire autrement que de se déplacer en voiture, c'est tellement plus facile que développer au maximum des transports en commun adaptés aux nécessités !

Trump, B. Arnault, Jack Ma, sur la planète des riches


Les super-Picsous entre eux

 
Le milliardaire et bientôt président des États-Unis, Trump, vient de recevoir la visite de deux rois des affaires : Jack Ma, le fondateur du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, et Bernard Arnault, le propriétaire du géant du luxe français LVMH.
A cette occasion, ses deux visiteurs ont félicité leur hôte pour ses promesses « pro-business ». Arnault a déclaré qu'il comptait maintenant investir davantage aux États-Unis, et Ma a promis la création d'un million d'emplois sur le sol américain.
Les super-milliardaires, champions de la lutte anti-chômage ? Plutôt champions du baratin « king size » et de l'enrichissement personnel, ça ne fait aucun doute.
Tous dans la caverne d'Ali Baba
 

 

vendredi 13 janvier 2017

Roger OUVRARD : un itinéraire militant, humain, mais aussi politique



Avec le décès de Roger Ouvrard, une génération de militants et de responsables du PCF d’Argenteuil disparaît, celle des années 1950. Roger Ouvrard n’eut pas de grandes responsabilités dans l’appareil de son parti mais il fut un élus local important de 1959 à 2001, d’abord comme conseiller municipal, puis en tant que conseiller général, enfin comme maire d’Argenteuil, de 1995 à 2001.
         Ce rappel succinct illustre à notre sens cette singularité qui marque nombre de militants et de cadres du PCF. Ils furent à la fois des militants dévoués et respectés, mais appliquèrent malheureusement une politique néfaste au monde du travail.
         Dévoué, et de ce fait respecté, Roger Ouvrard le fut. Il avait le contact avec les habitants, il logea longtemps dans une cité populaire du centre d’Argenteuil. Il était disponible et à l’écoute de la population d’une ville que son parti dirigea de 1935 à 2001.
         Mais pour un militant qui se réclame du communisme, ce qui compte avant tout c’est la politique qu’il développe et propose. Et sur ce plan la politique du PCF a depuis longtemps tourné le dos aux objectifs du communisme. Parce qu’il fut en France l’expression de la politique stalinienne favorable non pas aux travailleurs mais à une bureaucratie parasitaire en URSS, le PCF infusa au sein de la classe ouvrière les fléaux du nationalisme et de l’électoralisme. Cette politique devint catastrophique dès lors que le PCF se mit à la remorque de Mitterrand. Pendant 35 ans, avec enthousiasme ou avec plus ou moins de modération, il soutint des gouvernements qui, de Mitterrand à Hollande, en passant par l’épisode Jospin, ont conduit non seulement à son recul mais à la démoralisation et à la désorientation du monde du travail.
         Roger Ouvrard ne se démarqua pas de cette politique comme il aurait pu le faire, en particulier à la fin du gouvernement Jospin, quand il appela à voter Chirac.
         Aujourd’hui, cette politique se poursuit aux côtés de Mélenchon, un démagogue qui rejette le communisme pour faire valoir le nationalisme et le protectionnisme, avec des propos indécents envers les travailleurs détachés.
         Les idées du communisme sont aujourd’hui minoritaire, nous le savons et le vivons tous. Mais pour qu’elles redeviennent un espoir pour notre classe nous devons garder notre drapeau sans tache et, pour se faire, ne pas nous mettre à la remorque de politiques qui, n’étant pas des nôtres, se situent inéluctablement sur le terrain de la bourgeoisie, classe que nous avons à combattre et à renverser.
         Depuis plusieurs années, nous avions des relations personnelles chaleureuses avec Roger Ouvrard. Il était venu à plusieurs reprises à notre banquet annuel. Lorsque la maladie y fit obstacle, il avait encore tenu à venir écouter notre camarade Nathalie Arthaud. Il m’avait invité à la cérémonie de ses « noces d’or », par sympathie je crois, mais aussi par estime militante réciproque.
         Malgré toutes les critiques politiques que je pouvais lui faire, je tenais à rappeler aujourd’hui mon respect pour l’homme et le militant.          .

                                       Dominique MARIETTE, le 11.1.17.