Commerce
: non au travail du dimanche !
Les
Galeries Lafayette, à Paris, ont ouvert pour la première fois un dimanche, le 8
janvier. C’est le résultat de l’accord passé entre des syndicats et la direction
dans le cadre de la loi Macron.
La direction se félicite bien sûr d’un
accord basé sur le volontariat, avec des contreparties en termes de salaire et
de repos. Mais elle se félicite surtout de ces 52 jours d’ouverture
supplémentaires, dont elle attend 5 à 10 % d’augmentation de son chiffre
d’affaires.
C’est d’ailleurs la véritable raison
de ces ouvertures du dimanche qui se multiplient, et qui ont fait de ce jour le
deuxième meilleur de la semaine. Darty a ouvert le bal en octobre 2015, suivi
par Zara début 2016 puis le BHV en mai 2016. Au Printemps et au Bon Marché, des
accords tout juste signés seront appliqués au premier trimestre 2017. À la
Fnac, un accord est proche de la signature. Il en est de même dans les grandes
surfaces de banlieue ou de Paris. Le centre Beaugrenelle à Paris est déjà
ouvert le dimanche, d’autres vont suivre, comme les Carrefour.
Avec tous ces accords, rendus possible
par les lois Macron et El Khomri, les vœux du patronat sont exaucés. Au-delà
même du dimanche, les ouvertures de plus en plus tardives en semaine sont aussi
devenues monnaie courante. Par exemple, dans des Carrefour, on peut faire ses
courses jusqu’à 21 h 30 en semaine, comme dans des enseignes plus petites,
Franprix et autres commerces de proximité.
Cette banalisation du travail le
dimanche et des ouvertures tardives est un recul pour les travailleurs.
Présenter comme une liberté ce qui n’est qu’un choix imposé aux exploités –
étudiants, femmes seules, etc. – c’est reprendre et justifier la propagande
patronale. Sans oublier que les travailleurs des galeries des centres
commerciaux, employés sous différents contrats, n’ont quant à eux aucune
garantie de salaire ou de repos, comme ont pu en avoir les salariés des grandes
enseignes.
Tous ceux qui continuent à dire non au
travail du dimanche, aux accords et aux horaires qu’on veut leur imposer, ont
mille fois raison. Le dimanche de travail imposé est un recul de la condition
ouvrière, pas un progrès !
Cédric
DUVAL (Lutte ouvrière n°2528)