jeudi 12 janvier 2017

Commerce. Travail du dimanche. Non à la régression sociale. Un article de notre hedomadaire Lutte ouvrière à paraître. En vente militante. Cette semaine à notre permanence du vendredi et du dimanche. En vente en kiosque à la Librairie du Presse-papier.


Commerce : non au travail du dimanche !

Les Galeries Lafayette, à Paris, ont ouvert pour la première fois un dimanche, le 8 janvier. C’est le résultat de l’accord passé entre des syndicats et la direction dans le cadre de la loi Macron.
          La direction se félicite bien sûr d’un accord basé sur le volontariat, avec des contreparties en termes de salaire et de repos. Mais elle se félicite surtout de ces 52 jours d’ouverture supplémentaires, dont elle attend 5 à 10 % d’augmentation de son chiffre d’affaires.
          C’est d’ailleurs la véritable raison de ces ouvertures du dimanche qui se multiplient, et qui ont fait de ce jour le deuxième meilleur de la semaine. Darty a ouvert le bal en octobre 2015, suivi par Zara début 2016 puis le BHV en mai 2016. Au Printemps et au Bon Marché, des accords tout juste signés seront appliqués au premier trimestre 2017. À la Fnac, un accord est proche de la signature. Il en est de même dans les grandes surfaces de banlieue ou de Paris. Le centre Beaugrenelle à Paris est déjà ouvert le dimanche, d’autres vont suivre, comme les Carrefour.
          Avec tous ces accords, rendus possible par les lois Macron et El Khomri, les vœux du patronat sont exaucés. Au-delà même du dimanche, les ouvertures de plus en plus tardives en semaine sont aussi devenues monnaie courante. Par exemple, dans des Carrefour, on peut faire ses courses jusqu’à 21 h 30 en semaine, comme dans des enseignes plus petites, Franprix et autres commerces de proximité.
          Cette banalisation du travail le dimanche et des ouvertures tardives est un recul pour les travailleurs. Présenter comme une liberté ce qui n’est qu’un choix imposé aux exploités – étudiants, femmes seules, etc. – c’est reprendre et justifier la propagande patronale. Sans oublier que les travailleurs des galeries des centres commerciaux, employés sous différents contrats, n’ont quant à eux aucune garantie de salaire ou de repos, comme ont pu en avoir les salariés des grandes enseignes.
          Tous ceux qui continuent à dire non au travail du dimanche, aux accords et aux horaires qu’on veut leur imposer, ont mille fois raison. Le dimanche de travail imposé est un recul de la condition ouvrière, pas un progrès !

                                        Cédric DUVAL (Lutte ouvrière n°2528)

mercredi 11 janvier 2017

Argenteuil : LO Argenteuil, une lettre aux amis en ce début 2017


D’abord Meilleurs vœux 2017. On espère une bonne année pour tous, et pour chacun, sur tous les plans, personnel et collectif.

Pour Lutte ouvrière ce sera une grande année, en tout cas de travail et d’action pour faire entendre la voix de notre classe. « Faire entendre le camp des travailleurs » à travers la candidature de Nathalie ARTHAUD, et celle de tous les candidats de Lutte ouvrière en juin prochain, puisque nous nous présenterons partout dans le pays lors des élections législatives.
         Nous souhaitons que les suffrages qui se porteront sur Nathalie et les autres candidats soient les plus nombreux possibles, car ce sont des voix qui compteront. Elles compteront parce qu’elles seront celles d’électeurs conscients. Conscients que ce n’est pas par les élections que le monde du travail inversera le rapport des forces, imposera son programme de défense, et marquera sa volonté de changer la société. L’électoralisme est un fléau qui obscurcit la conscience des travailleurs. Les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres forces. Ils ne peuvent changer la situation que par la lutte et une lutte collective toujours plus vaste.
         Ces campagnes nous permettront également de faire partager les objectifs que les travailleurs devront se donner dans les luttes nécessaires d’ampleur qu’il leur faudra mener : la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, l’augmentation substantielle des salaires, pensions et indemnités, l’échelle mobile des salaires contrôlée par les travailleurs, le contrôle sur les comptes des entreprises et sur la marche de la société toute entière.
         Aidez-nous dans ces campagnes. Faites partager autour de vous la nécessité du vote pour Nathalie ARTHAUD. Jour après jour, suivez la campagne sur le site :

https://www.lutte-ouvriere.org/

Et sur le site de Nathalie ARTHAUD :

http://www.nathalie-arthaud.info/

         Pour ceux qui ne pratiquent pas l’internet, nous les informerons bien sûr par écrit tout au long de ces campagnes.

         Mais en attendant quelques rendez-vous :

Réunion publique de Lutte ouvrière
A Argenteuil
Le jeudi 2 février 2017
A 20 heures
Espace Nelson Mandéla
82 bd du Gl Leclerc
 « Gauche, droite, droite, gauche, ils veulent nous faire marcher au pas. Faisons entendre le camp des travailleurs face au camp de la bourgeoisie »

 
Le samedi 11 mars prochain, à Argenteuil, grande fête locale de Lutte ouvrière
Grande salle Jean Vilar
Réservez pour le banquet : 15 euros, 7 pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans. Chèques à mon ordre.

 
Dimanche 26 mars
A 15 heures
Grand meeting national de campagne
De Nathalie ARTHAUD
Docks de Paris à Saint-Denis (93)

Education nationale : des moyens pour les quartiers populaires. "Touche pas à ma Zep" plus que jamais !


La grève et la manifestation d’hier à Marseille 

La grève des lycées en éducation prioritaire fait tache d’huile

 
Le 3 janvier, jour de la rentrée, deux lycées étaient bloqués par les grévistes. Une semaine plus tard, le 10 janvier, les douze lycées généraux et professionnels de Marseille étaient touchés par la grève. Plus de 500 grévistes, soutenus par des élèves, manifestaient depuis le LP Colbert jusqu’à la préfecture aux cris de « Belkacem, rend-nous la ZEP ».
Ils refusent toujours la disparition des quelques moyens supplémentaires qui leur permettent d’avoir des effectifs réduits et de travailler en petits groupes avec des jeunes qui cumulent difficultés sociales et scolaires.
Le gouvernement se préparait à laisser tomber dans l'oubli le dispositif de l’éducation prioritaire pour les lycées des quartiers populaires, mais il est tombé sur la résistance des enseignants et des élèves qui refusent d’être davantage sacrifiés !

 
La manifestation d'hier

Et ce qui est vrai à Marseille l’est aussi ailleurs où la mobilisation continue.

Présidentielles 2017 : le camp de la bourgeoisie, et le camp des travailleurs


Le Pen veut rendre les patrons encore plus heureux

 
« Ce sont les entrepreneurs qui créent l'emploi en France », « il n'y a aucune opposition entre les entrepreneurs et les salariés ou les ouvriers ». Ces propos de Marine Le Pen suffisent à montrer dans quel camp elle se situe. D'ailleurs, dans le même élan, elle a lancé un vibrant appel au patronat à la soutenir, en concluant par ces mots : « je souhaite que mon projet et mon programme permettent de dire "heureux comme un entrepreneur en France". »

Cette sincérité-là suffit à démentir sa posture de protectrice des travailleurs.
 

Avec Nathalie ARTHAUD, « Faire entendre le camp des travailleurs

 
« La France au cœur », « La France en commun », « La France insoumise », « La France juste », et l’on en passe. Chaque candidat à la présidentielle, de l’extrême-droite à la gauche, a son slogan autour de… la France.
         Oui, chacun d’entre eux a sa manière, creuse dans tous les cas, pour faire oublier que dans le pays, il y deux camps, le camp de la bourgeoisie et le camp du monde du travail.
         Faisons entendre « Le camp des travailleurs »

La Réunion : martyre des "enfants réunionnais de la Creuse". Un article de nos camarades de La Réunion


De nos camarades de La Réunion, sur leur site : 


Le martyre des « enfants réunionnais de la Creuse » : un enlèvement et un esclavage organisés 
 

À Paris vendredi 6 et à Guéret dimanche 8 janvier, une soixantaine de personnes déportées enfants de La Réunion vers la métropole de 1963 à 1982 ont témoigné devant une commission nationale obtenue grâce à l’acharnement de certains d’entre eux à ne pas laisser sombrer dans l’oubli ce scandale d’État.
Sous l'égide de Michel Debré alors député de La Réunion plus de 1 600 enfants réunionnais ont été déportés entre 1963 et 1982.
Ces enfants de familles très pauvres avaient été amenés dans quelques départements français sous-peuplés, comme la Creuse qui, à elle seule, en reçut 250. Après leur arrivée à Paris, ils étaient d'abord acheminés jusqu'au foyer de l'enfance de Guéret, puis remis à des familles d'accueil qui les croyaient orphelins ou abandonnés.
À La Réunion, certains furent carrément enlevés à leurs parents. Pour arracher une autorisation parentale, il y avait parfois la promesse de l'effacement d'une dette ou l'espoir d'un logement moins insalubre. Parfois, les agents de la DDASS faisaient croire que les enfants allaient partir quelque temps en France pour revenir avec une formation ou un bon métier et que, de toute façon, les enfants seraient de retour chaque été. Mais, une fois ces enfants partis, les parents n'en eurent plus aucune nouvelle. Loin de faire des études, ces enfants servirent de domestiques dans les fermes et certains vécurent un véritable enfer, pas loin d'un quasi-esclavage.
L'ancien directeur départemental de l'Enfance de la Creuse essaya bien de dénoncer ce qui, à ses yeux, était un véritable scandale. Il ne fut pas entendu, en tout cas par Debré. Cet ancien Premier ministre de de Gaulle, qui mena pendant les vingt-cinq années de son mandat un combat musclé contre le Parti communiste réunionnais (PCR) et le communisme en général, cherchait à contenir le développement démographique des couches populaires de La Réunion. Avec le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d'outre-mer), Debré organisa aussi la venue en France de plus de 70 000 Réunionnais entre 1963 et 1981. Le Bumidom recrutait pour Peugeot, Michelin, la SNCF et bien d'autres grandes entreprises mais aussi pour des particuliers. Ainsi, quand le PCR dénonça l'emploi de jeunes Réunionnaises comme « domestiques du Tout-Paris UNR » (le parti gaulliste de l'époque), Debré ne démentit rien. Par contre, il envoya une note écrite à ses collaborateurs qui spécifiait : « Il y a un communiste au Bumidom. »
Aujourd'hui, les responsables de toute cette politique ont disparu, et c'est moins gênant pour l'État français que les faits soient reconnus.

 

mardi 10 janvier 2017

Amiens, Goodyear : Un communiqué de Nathalie Arthaud


Relaxe pour les salariés de Goodyear injustement poursuivis 

Mercredi 11 janvier, la cour d’appel d’Amiens doit rendre son jugement sur le procès intenté par l’État contre huit ex-salariés de l’usine Goodyear d’Amiens pour avoir retenu pendant quelques heures deux hauts cadres de l’entreprise au moment de l’annonce de la fermeture de leur usine. Le tribunal correctionnel, en première instance, avait osé, quant à lui, rendre un jugement de vengeance sociale en les condamnant à 24 mois de prison dont neuf mois ferme. Des milliers de travailleurs s’étaient rassemblés le 19 octobre dernier à Amiens pour exiger leur relaxe pure et simple. Leur condamnation était, et serait, si elle était maintenue, une condamnation de principe dirigée contre tous ceux qui entendent contester les agressions patronales à travers tout le pays. J’affirme mon entière solidarité avec les huit ex-salariés de Goodyear et appelle à participer au rassemblement organisé le mercredi 11 janvier à 11 heures devant la cour d’appel d’Amiens.

                                           Nathalie Arthaud, le 9.1.17.
 
 

Argenteuil : M. Loi Travail ou 49.3 en campagne


Bluffeurs en marche

 
Les bluffeurs viennent de ressortir le kit de campagne intitulé « Comment tromper les électeurs ». Le kit 2017 présente quelques variations technologiques, mais l’essentiel demeure le même.
         Ainsi le député d’Argenteuil-Bezons, P. Doucet, défenseur du 49.3, de la Loi travail et de bien d’autres mesures antidémocratiques et anti-ouvrières vient de ressortir le sien :
         « Ces élections représentent un moment de débat démocratique important. C’est l’occasion de faire avancer vos idées et vos propositions pour que nous les portions ensemble ».
         « Je souhaite faire avec vous des propositions portés pour que la banlieue ne soit plus à l’écart de la république ».
         Il n’aurait pas par hasard soutenu le gouvernement pendant cinq ans, comme un forcené, de A jusqu’à Z ? Et le voici comme un innocent déclarant vouloir interroger sur le logement, la réussite éducative, l’emploi, et l’on en passe.
         Le logement ? Il est toujours aussi difficile de se loger, l’APL a été réduite voire supprimée pour certains !
         La « réussite éducative » ? Le fossé scolaire n’a cessé de se creuser, et la dégradation de se poursuivre dans les quartiers populaires.
         L’emploi ? Le nombre des chômeurs a augmenté d’un million depuis 2012 et le patronat a eu les mains totalement libres pour licencier et supprimer les postes…
         C’est gens-là comptent sur l’amnésie du monde du travail. Ils font mine de faire parler les électeurs, et ensuite ils servent la soupe au patronat. Aidons-le à garder la mémoire !
 
 

La Réunion : le long combat des ex-mineurs réunionnais "transplantés"


Le long combat des ex-mineurs réunionnais "transplantés"

 
Ce week-end, la "Commission des Réunionnais de la Creuse", a auditionné à Guéret les ex-mineurs qui de 1963 à 1981 ont été "transplantés" (car officiellement le mot "déportés" est refusé) depuis leur île natale par l'Etat Français sous la houlette du ministre gaulliste Michel Debré dans 65 départements français en voie de repeuplement.
Ce serait le département de la Creuse qui en aurait accueilli le plus, placés dans un gros foyer à Guéret et chez des paysans qui ont parfois été tout aussi abusés que les familles réunionnaises. On leur avait dit qu'ils étaient orphelins ou abandonnés. Les parents, eux, bien souvent ont accepté- quand on ne leur a pas imposé- avec la promesse que leurs enfants allaient faire des études payées par l'Etat Français et qu'ils reviendraient, ce qui n'a jamais été le cas.
Il a fallu la ténacité et la détermination de quelques dizaines de ces ex-mineurs, des assignations en justice contre l'Etat français dont ils ont été régulièrement déboutés, la lutte pour obtenir un écho dans les médias, un combat de 15 ans, pour qu'enfin une commission soit créée en février 2016, chargée de rechercher "la vérité historique".
Car le combat pour la reconnaissance officielle de l'ignominie de l'Etat français n'est pas terminée : la commission, réunie une première fois en octobre à La Réunion et après l'audition de Paris le 6 et celle de Guéret le 8, doit rendre son rapport à la mi-février sur les demandes ex-transplantés, parmi lesquelles un voyage payé par l'Etat pour aller voir les lieux où ils sont nés car beaucoup sont dans la précarité et n'en ont pas les moyens. Mais ce qu'ils souhaitent en priorité, la reconnaissance de leur arrachement à leur famille comme "crime contre l'enfance" -et c'en est un à l'évidence- n'est pas encore gagnée.