mardi 28 juillet 2015

AB-Habitat : une direction et une présidence pas très "coopératives"


Les mêmes manœuvres que dans le privé

 
Le comité d'entreprise d’AB- Habitat dénonce les décisions qui ont été prises lors du dernier Conseil d’Administration de l’Office, car ayant été prises « aux termes d’une procédure totalement irrégulière, et sont de surcroît totalement illégales». Il s’appuie sur le fait que les documents et les éléments d’information ne lui ont pas été remis avant ce conseil. Il reproche aux dirigeants de l’Office d’avoir mis illégalement la charrue avant les bœufs, c’est-à-dire d’avoir décidé des modalités de la liquidation alors que la décision ministérielle de celle-ci n’a pas été actée. De la même façon, selon le CE, l’estimation du patrimoine d’AB-Habitat ne suivrait pas les règles en la matière. Quant aux suppressions d’emplois que la liquidation de l’Office implique, elles auraient dû faire l’objet d’une communication au CE et d’un point à l’ordre du jour de celui-ci, ce qui n’a pas été le cas.

         Le CE d’AB-Habitat va prendre en conséquence toutes les initiatives juridiques qu’il jugera bon de prendre.

         En tout cas, les salariés et les militants ne restent pas les bras croisés. L’avenir d’AB-Habitat les concerne en tout premier lieu, comme il concerne tous les locataires qui risquent de connaître de gris lendemains conséquents de la dissolution d’AB-Habitat.

lundi 27 juillet 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise de ce lundi 27 juillet 2015


Les éleveurs défendent leurs intérêts, les travailleurs doivent défendre les leurs !

En multipliant les barrages et les actions choc devant les supermarchés, les éleveurs ont forcé le gouvernement à intervenir. Ce dernier a débloqué un plan d’urgence de 600 millions et s’est vu obligé de hausser le ton contre les industriels et la grande distribution pour qu’ils revalorisent le prix payé aux éleveurs.

Les mastodontes de la distribution, de la laiterie et de l’abattage s’exécuteront-ils ? Si oui, pendant combien de temps respecteront-ils leurs engagements ? Tout dépendra du rapport de force et de la pression que les éleveurs arriveront à maintenir à travers leur mobilisation.

Mais démonstration est faite : les seules catégories populaires que l’on écoute sont celles qui se battent, et la seule façon de contrebalancer la rapacité des grands groupes capitalistes est la mobilisation collective. Et les travailleurs ont, de leur côté, bien des raisons de se battre. Pour que la bourgeoisie s’enrichisse toujours plus, la classe ouvrière est condamnée à plus d’exploitation, de chômage et de misère. Eh bien, il faut qu’elle sache elle-aussi s’organiser et lutter pour défendre ses conditions d’existence !

Les éleveurs ont raison de se battre, parce que personne ne le fera à leur place. Et face à Auchan, Carrefour ou Leclerc et aux capitalistes de l’agroalimentaire que sont les Bigard, Lactalis et autres Danone, leur résistance ne peut qu’attirer la solidarité des salariés. Mais les intérêts des éleveurs ne sont pas ceux de la classe ouvrière. Ils représentent une autre catégorie sociale avec d’autres perspectives.

Les éleveurs ont un pied dans le monde du travail et un autre dans celui de la bourgeoisie. Par bien des aspects, les plus pauvres d’entre eux ont des conditions de vie proches de celles des ouvriers. Les plus riches, à l’image du président de la FNSEA, sont à la tête de véritables usines agricoles et appartiennent au grand patronat. Mais tous, en tant que propriétaires, défendent le marché, la concurrence et l’ordre capitaliste.

En dénonçant les marges des vautours de l’agroalimentaire et le diktat qui leur est imposé, les éleveurs mettent en lumière un aspect révoltant du capitalisme : la domination des gros sur les petits. Ils montrent que, dans la jungle capitaliste, ce sont les plus parasites, les financiers et les gros industriels, qui écrasent ceux qui sont les plus utiles à la production, les éleveurs, les petits artisans et commerçants.

Mais les éleveurs ne visent pas à contester cet ordre, ils visent à s’y faire une place et à conforter leur propriété. Même si, pour nombre d’entre eux, cette propriété se transforme en endettement à vie et fait planer la menace de la faillite et de l’expropriation – expropriation dont nombre de petits paysans ont déjà été victimes. Même si leur libre entreprise les transforme en quasi-salariés des grands groupes de l’agroalimentaire.

L’ironie de la situation veut que les agriculteurs, prompts à dénoncer avec les politiciens de droite, les ouvriers qui ne travaillent que 35 heures, les fonctionnaires qui coûtent cher, l’État trop dépensier, demandent aujourd’hui une intervention et une régulation par l’État. Alors qu’ils rejettent les contraintes qui pèsent sur eux, ils veulent en imposer pour les capitalistes au-dessus d’eux.

Il est aussi significatif d’entendre les plus gros éleveurs demander, une fois de plus, une baisse des charges sociales pour être plus « compétitifs » dans la concurrence internationale et pour pouvoir plus exporter… tout en protestant contre les importations !

Et certains osent proposer une augmentation des prix pour le consommateur, comme si la viande et le lait n’étaient pas déjà assez chers pour les classes populaires !

Alors oui, nous vivons dans une économie injuste et folle où les capitalistes rentiers riches à milliards broient l’ensemble des classes travailleuses. La classe ouvrière et la petite bourgeoisie peuvent se retrouver dans le combat contre le grand capital et les banques. Mais les seuls qui ont intérêt à détruire cet ordre social, ce sont les travailleurs salariés. Car ils sont les seuls à vouloir supprimer la propriété privée des moyens de production, les seuls à n’être rattachés en rien au monde des possédants.

Le nombre, l’activité et l’intérêt commun de la classe ouvrière en font la seule force sociale capable de combattre la domination de la bourgeoisie et de réorganiser l’économie sur des bases collectives et planifiées. En menant leur propre combat, les travailleurs se libèreront de l’exploitation et ils libèreront du même coup toute la société de la domination d’une minorité parasite qui la mène à la catastrophe.

Police nationale : en banlieue, très loin, très loin de la population


Police partout, police nulle part proche de la population

 
Ce qui s’est passé à Argenteuil dans la nuit du 13 au 14 juillet n’est guère étonnant. En revanche, ce nouveau drame donne une idée des rapports entre la police, nationale en particulier, et la population, les jeunes notamment.

         Si nous connaissons des membres de la police municipale à Argenteuil, il n’en va pas de même pour ceux de la police nationale. Nous croisons souvent les premiers dans leurs rondes à pied. Nous les saluons, échangeons avec certains Ils appartiennent au personnel communal. Ils peuvent se retrouver dans ses combats qui ne manquent pas à Argenteuil ces derniers mois.

         Rien de tel au niveau de la police nationale. Nous serions bien en peine de faire surgir dans notre tête l’image d’un seul de ses policiers. Entre la police nationale et la population, il n’y a aucun contact réel. C’est connu, les effectifs de la police nationale à Argenteuil sont marqués de longue date par les sous-effectifs. On imagine bien l’ambiance que cela crée. Ils sont composés de nombre de jeunes policiers récemment recrutés et fraîchement sortis de leur école de police, n’ayant pas de liens familiaux avec la Ville ou la région, et n’ayant qu’un souhait, celui de se rapprocher de leurs régions d’origine.

         Le lien entre ces policiers et la population, est lointain, à l’occasion d’incidents, ou seulement sonore, quand les sirènes de voitures déambulant à toutes vitesses hurlent dans la Ville.

         Sans parler du reste, on peut imaginer l’état d’esprit de ces jeunes policiers eux-mêmes, étrangers dans une Ville où ils ne connaissent pas la population qu’ils sont censés protéger. Ce qui est vrai pour toute la population l’est encore davantage à l’égard de la jeunesse des cités.

         Pour "résoudre" le problème, on transforme le policier en cosmonaute et on l’arme de toutes sortes d’instruments censés impressionner.

         Ils impressionnent, certes, mais ils ne comblent d’aucune façon le gouffre entre la police et la population. Ils le creusent. Et s’ils aident les policiers à surmonter pour un temps leur peur, c’est au prix de ces drames, tel le dernier en date à Argenteuil, qui régulièrement se produisent.

Vacances à "Argenteuil-plage" ça devrait être super


Planète d’été ? Une petite comète !

 
Les animations en direction des très jeunes et des jeunes au parc des Berges, c’est fini. Elles ont permis, grâce à l’engagement des personnels communaux que des centaines et des centaines d’enfants et d’adolescents bénéficient d’animations pendant ces semaines d’été où ce n’est pas super, quand on est jeune de rester à « Argenteuil-plage » comme nous disions lorsque nous étions gamins.

         Oui, mais, au parc des Berges, c’est fini pour cette année. Les animations municipales ont fermé leurs portes hier.

         La municipalité peut toujours nous dire que d’autres se poursuivront à partir des Maisons de quartier. Celles-ci voient leurs horaires et leurs effectifs réduits comme peau de chagrin. A partir de maintenant, il n’y aura pas grand-chose pour les milliers de jeunes qui n’ont pas la chance d’effectuer les bienvenus « sauts de puce » en Bretagne, comme le maire de la Ville en vacances.

         Nous ne reviendrons pas sur son refrain de fest-noz : « il n’y a pas d’argent » ! Mais l’organisation ou pas d’activités l’été pour ceux qui restent est une question de priorité. Elle devrait en être une.

         Et ce n’est pas seulement une question d’argent.

         Quelques associations ont proposé des animations lors de ces dernières semaines, au parc des Berges, avec bonheur.

         Pourquoi l’ensemble du réseau associatif n’a-t-il pas été sollicité ?

         Avec les idées et le dévouement de tous, on peut surmonter bien des obstacles.

Impôts : durs pour le simple contribuable, doux pour les actionnaires. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine. En vente à Argenteuil, entre autres, à la librairie le Presse-papier dans le centre, et à la librairie du centre commercial Joliot-Curie.


 Impôts : le paradis des parasites

 D’après le quotidien Les Échos, les entreprises du CAC 40 auraient payé 1 % de plus d’impôts en France et dans le monde, entre 2013 et 2014. Mais comme, dans le même temps, leurs profits se sont accrus de 23 %, on constate que finalement leur taux d’imposition a fortement baissé.

Ces entreprises disposent de nombreux moyens pour échapper à l’impôt, des moyens procurés par les États. Par d’obscurs transferts de fonds entre filiales et des montages financiers ou juridiques en tout genre, ces grands groupes s’arrangent pour bénéficier d’une ribambelle de « dispositifs d’allègement » comme le crédit d’impôt recherche, et mettent une large partie de leurs profits à l’abri. Le pétrolier Total, une des plus importantes sociétés mondiales et la première française, a ainsi réussi à ne pas payer d’impôts en France pendant plusieurs années.

Au final, en un an, ces grands groupes auraient versé 32 milliards en impôts, à comparer aux 39 milliards qu’ils ont distribués à leurs actionnaires. La modique somme qu’ils versent en impôt n’est en outre rien à côté de celle que l’État leur verse sous forme de commandes, de dégrèvements, d’aides en tout genre.

Pendant ce temps, les États imposent des sacrifices de plus en plus lourds à la population, aux classes laborieuses et en particulier aux plus modestes, que ce soit en impôts sur les salaires ou en taxes sur la consommation, comme la TVA… Et tout cela pour augmenter la fortune des actionnaires.

                                                     Jérôme Dulay

dimanche 26 juillet 2015

Adolescent blessé par un flash-ball à Argenteuil : un rassemblement de protestation hier



Vérité et sanction

Autour de la famille du jeune de 14 ans grièvement blessé par un tir de flash-ball lors du week-end du 14 juillet aux abords du quartier du Val-Nord d'Argenteuil, un rassemblement de protestation s'est tenu hier après-midi devant la sous-préfecture de la Ville.
         C’est bien la moindre des choses que de protester contre les graves dégâts opérés par un soi-disant défenseur de l’ordre, utilisant un armement totalement disproportionné, contre un adolescent dont il y a toutes les raisons de penser qu’il a été visé au hasard.
         L’affaire a eu un petit retentissement parce qu’elle a entraîné une prise de position du « Défenseur des droits » à l’encontre de cet engin dont, à Argenteuil, non seulement la police nationale mais également la police municipale est dotée.
         Le risque maintenant est que l’affaire se perde dans les sables. Pourtant, il y a des témoins. Il y a les policiers qui ont participé à cet évènement dramatique, dont celui qui a tiré. Ils doivent être entendus. Ils auraient dû déjà l’être, mais apparemment, on en est loin.
         Nous avons tous en tête l’ « affaire Ali Ziri ». Des membres du Comité « Vérité et justice » étaient présents hier. Quand des policiers sont concernés, la vérité et la sanction sont bien difficiles à obtenir. Et les témoignages évoqués lors du rassemblement d’hier à propos de bien d’autres affaires qui se sont produites aux quatre coins du pays étaient là pour rappeler que cela n’arrive pas seulement à Argenteuil.
         En tout cas, la vérité et la sanction, il va falloir lutter pour les obtenir également dans cette nouvelle affaire. En tout cas, on peut compter sur la famille du jeune grièvement blessé pour combattre pour y parvenir. Nous serons modestement, avec d’autres, à leur côté. DM

La grand-mère exprime son incompréhension totale



Agglomération Argenteuil-Bezons : entre le "on verra" de G Mothron et les silences de P. Doucet, le sort des travailleurs !



P. Doucet doublé par G. Mothron sur un chemin dangereux

Suite à la réunion initiée par le maire d'Argenteuil début juillet et destinée aux agents de l'Agglomération pour évoquer leur avenir, les dirigeants de celle-ci ont envoyé une lettre à chaque agent. Ils y expliquent leur absence à cette réunion de leur adversaire. Ils ne sont pas venus à cette réunion, selon eux, parce qu'ils n'avaient pas été invités à le faire. Mais bien sûr. Nous, nous n'avions pas été invités, mais il nous a semblé qu'il était bon d'aller s'y informer.
Il n'y a d'autant moins de raison de faire sa chochotte qu'il y a urgence pour les agents de l'Agglomération.
Les auteurs du courrier indiquent à ces derniers qu'ils seront réunis par leurs soins en septembre !
Oui, il y a urgence. Et une nouvelle fois, le mauvais jeu entre G. Mothron et P. Doucet est totalement déplacé quand il s’agit de l’avenir des travailleurs de l’Agglomération et de leurs familles.