mardi 30 juillet 2013

Prime pour l’emploi : toujours moins pour les salariés

Alors que la fusion de la Prime pour l’emploi avec le RSA vient d'être reportée jusqu'à nouvel ordre, le gouvernement vient d’annoncer que le montant de cette prime serait à nouveau gelé en 2014.
    Le barème de la Prime pour l’emploi destinée aux travailleurs les plus pauvres pour compléter un salaire insuffisant, n’a pas bougé depuis cinq ans. Ce blocage, décidé par le gouvernement Fillon, a réduit le budget alloué à cette prime de 4,5 à 2,5 milliards d’euros. Et ses bénéficiaires sont passés de 9 à 6 millions.
      Ayrault a justifié la continuité avec la politique de son prédécesseur en affirmant que les sommes économisées iraient au RSA.
     C’est un peu « demain on rase gratis », mais à vif…

Total, EDF : des bénéfices indécents

Les bénéfices de Total ont augmenté de 67% au deuxième trimestre. Ils s'élèvent à près de 2,7 milliards d’euros en quelques mois malgré la baisse du prix du dollar.
     Ceux d'Edf, cette fois pour le premier semestre, sont comparables. L'action Edf a fait un bond en conséquence.
     Les profiteurs de l’or noir traversent la crise en faisant du gras. Quant à ceux d'Edf, l'avenir sera encore plus heureux, avec la hausse des tarifs de 5% prévue pour le premier août.
      Indécent.  

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du lundi 29 juillet 2013

                Face aux exigences patronales, imposer celles des travailleurs

Tout en préparant une réforme des retraites et en prétendant qu’elle est indispensable, le gouvernement Hollande-Ayrault reste encore dans le vague sur son contenu. Mais le patronat, lui, n’a pas besoin de l’hypocrisie dont s’entoure le gouvernement, et annonce clairement la couleur.
      Ainsi, selon son vice-président, le Medef voudrait que les années de cotisation exigées pour la retraite passent rapidement à 44. Quant aux cotisations patronales pour la retraite, il « pourrait envisager » qu’elles augmentent de 0,1 %... en échange d’une baisse de ses autres cotisations, notamment de la suppression de ses 5,4 % de cotisations pour les allocations familiales !
     Sous prétexte de réforme des retraites, les patrons voudraient donc tout simplement que le gouvernement leur fasse un nouveau cadeau. Ils ont tous les culots, mais pourquoi se gêner puisqu’ils savent qu’ils seront entendus ?
     Malgré ce que les ministres, la presse et la télévision nous serinent, il n’y a pas de problème des retraites, et en tout cas aucune raison, sous prétexte que la durée de la vie augmente, d’augmenter la durée de cotisation ou de repousser l’âge de départ. Simplement le patronat est à l’offensive pour réduire ce qu’il appelle ses charges, c’est-à-dire les salaires, les cotisations sociales, les impôts. Car la seule chose qui l’intéresse est de maintenir ou d’augmenter ses profits, et cela malgré la crise : alors qu’il en est responsable, il considère que c’est aux autres de la payer.
     Ainsi les attaques qui se préparent contre les retraites ne sont qu’une partie d’une offensive plus générale. Elles sont dans la droite ligne des autres attaques, qu’il s’agisse des accords dits de compétitivité, de la flexibilité, du blocage des salaires, des licenciements facilités, de la généralisation de la précarité.
     En même temps la hausse des prix, les impôts pèsent de plus en plus lourd sur les classes populaires, en face de services publics qui se dégradent.
     Tout cela fait partie d’une même politique du grand patronat pour augmenter la part de richesse qu’il tire de l’exploitation du travail salarié, et donc pour diminuer la part qui revient aux travailleurs, aux retraités, aux chômeurs.
     Le résultat, c’est d’ailleurs l’enrichissement croissant de ceux qui sont déjà les plus riches. Comme l’a montré une statistique récente, le patrimoine des 500 bourgeois les plus fortunés a augmenté de 25 % en un an. On constate d’ailleurs que la production de luxe, destinée à une petite minorité, est le seul secteur de l’économie vraiment en expansion.
     C’est cette politique du patronat qui entraîne la stagnation ou le recul du reste de l’économie et qui augmente le chômage. Peu lui importe s’il plonge toute la société dans la crise, pourvu qu’il sauve ses profits. Il ne voit aucune raison de changer de politique, d’autant qu’il sait bénéficier de l’appui du gouvernement, de celui-ci comme du précédent.
     Une journée de grèves et de manifestations est organisée le 10 septembre par des confédérations syndicales pour répondre au projet du gouvernement. Évidemment, une journée de protestation ne suffira pas à le faire reculer. Mais ne serait-ce que pour montrer leur désaccord et leur volonté de réagir, les travailleurs doivent y participer. Cependant il faut aussi poser la question des objectifs.
     Il ne s’agit pas de réclamer une « bonne réforme des retraites », comme le font certains syndicats. Ils voudraient justifier leur participation au simulacre de dialogue avec le gouvernement et le patronat, comme s’il pouvait en sortir une réforme moins mauvaise que le pire qu’ils nous préparent. Mais en la matière, la seule réforme acceptable serait l’abolition de tous les reculs imposés depuis vingt ans par les gouvernements de droite et de gauche !
     Et surtout, au-delà des retraites, c’est à toute cette offensive patronale et gouvernementale qu’il faut mettre un coup d’arrêt. Les travailleurs ne peuvent accepter d’être plongés progressivement dans la misère par le chômage, les licenciements, la hausse des prix, les exigences d’un patronat qui se croit tout permis.
     Il faut inverser le rapport de forces, faire payer le patronat pour les dégâts qu’il provoque. Les travailleurs ont les moyens de l’y obliger, car ce sont eux qui produisent toutes les richesses.
    Les travailleurs représentent une force énorme dans cette société, et c’est cette force qu’il faut mettre en oeuvre pour imposer leurs exigences, face à un patronat et à un gouvernement qui ne font que les enfoncer toujours plus bas.

lundi 29 juillet 2013

Apprentissage : M Métézeau et consorts entendus. Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière


Apprentissage : encore un recul du gouvernement

Il aura suffi de moins de vingt-quatre heures de protestations outrées de la part du patronat pour que le gouvernement revienne sur sa décision de supprimer une prime aux entreprises employant des apprentis.
      La mesure n'était pourtant pas bien méchante : la prime en question, versée par les régions mais financée par l'État, ne représente que 20 % des quelque 2,8 milliards d'aides totales à l'apprentissage que les employeurs perçoivent sous forme d'exonérations de cotisations sociales et de crédits d'impôt.
      Pour justifier leur levée de boucliers, les porte-parole du patronat ont mis en avant la situation des très petites entreprises et des artisans qui forment des apprentis. Or une bonne partie des 440 000 apprentis actuels travaillent dans de grandes entreprises comme La Poste ou la SNCF, mais aussi PSA ou la Société générale, où ce qu'ils rapportent à l'entreprise vaut largement la formation qu'on leur dispense.
                                                                                                       N.C.

Vacances : des ministres fatigués... de nous en faire baver

Conscient que des vacances trop bling-bling feraient tache tandis que le gouvernement impose rigueur et austérité à la population, Hollande a interdit à ses ministres de s’éloigner. Mais ces derniers, soutenus par Ayrault, se rebiffent : « On est crevé », « les vacances c’est sacré », « en plus on a des devoirs de vacances ! », s’écrient-ils presque révoltés !
Il est vrai que mettre en musique les exigences du patronat, faire des contorsions pour justifier les revirements permanents, prétendre par exemple que l’ANI, ce serait pour améliorer le sort des salariés, ce n’est pas de tout repos. Mais moins fatigant quand même que de travailler à la chaîne, à une caisse de supermarché, ou de faire la queue à Pôle emploi.
En vacances !

dimanche 28 juillet 2013

Mali : la démocratie des treillis


Soucieux de montrer que l’intervention de l’armée française au Mali a été un grand succès et que la « démocratie » est rétablie, Hollande a tout fait pour qu’une élection présidentielle soit organisée au pas de charge. Elle aura lieu ce dimanche. Mais le Mali compte 500 000 réfugiés ou déplacés qui ne pourront pas voter, 40% des habitants n’ont pas reçu leur nouvelle carte d’électeur et toute la région du Nord à majorité Touaregs ne reconnait l’autorité du régime en place que parce qu’il y a la pression des militaires français ou de leurs alliés tchadiens.
Autant dire que le futur président malien sera plus l’homme de l’armée française que le représentant de la population.

samedi 27 juillet 2013

Dexia : coûteux pour le contribuable, un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine. Dexia dont les prets continuent à peser sur les habitants d'Argenteuil comme d'ailleurs


Dexia : coûteux pour le contribuable
   
La Cour des comptes vient de publier un rapport intitulé « Dexia : un sinistre coûteux, des risques persistants ».
     Dexia fait partie des banques qui se sont retrouvées en difficulté, en 2008, suite à la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Elle se retrouvait elle-même avec une grande quantité de prêts pourris, les fameux subprimes, avec lesquels elle avait spéculé à travers sa filiale américaine.
     Quand Dexia s'est retrouvée au bord de la faillite, l'État français est intervenu directement ou indirectement via la Caisse des dépôts, en achetant pour trois milliards d'euros d'actions Dexia à un cours désavantageux. L'État et les régions belges avaient, de leur côté, injecté dans le capital de Dexia la même somme de trois milliards d'euros.
Plus tard, en 2012, après la restructuration de la dette grecque, la banque a annoncé de nouvelles pertes, et l'État français a de nouveau mis sur la table 2,6 milliards pour renflouer Dexia.
     Au total, entre les actions achetées en 2008 à près de dix euros et qui ne valent aujourd'hui plus que 20 centimes, et l'argent injecté en 2012, c'est près de 6,6 milliards d'euros que l'État a déjà perdus dans cette affaire.
     Mais le pire est probablement à venir !
     Spécialisée dans les prêts aux collectivités locales ainsi qu'aux structures publiques, Dexia leur a vendu des emprunts dont les taux variables étaient indexés sur des valeurs plus ou moins opaques. Et, à partir de 2008, ces taux ont littéralement explosé. C'est en tout près de 5 500 communes françaises qui doivent aujourd'hui rembourser des sommes astronomiques.
Récemment, le département de Seine-Saint-Denis qui avait assigné Dexia en justice a vu le tribunal de Nanterre trancher en sa faveur. En effet, le contrat final conclu entre le département et Dexia ne faisait pas apparaître clairement qu'il s'agissait d'un emprunt à taux variable. Le département devra donc verser non pas un taux variable mais un taux légal de moins de 1 %.
      C'est bien sûr un encouragement pour les près de 140 communes qui ont assigné Dexia en justice. Mais suite au plan de sauvetage de Dexia, les activités de prêt aux collectivités locales ont été reprises par une structure publique formée par la Banque postale et la Caisse des dépôts. En cas de victoire des communes au tribunal, ce n'est donc pas les actionnaires historiques de Dexia, mais bien l'État qui devra passer à la caisse pour payer la différence.
      Tant que Dexia réalisait des profits – et elle en a réalisé largement avant 2008 – ces profits étaient privés. Maintenant qu'il faut éponger les pertes, c'est à l'État et donc en dernier ressort aux contribuables de passer à la caisse.
                                                                                                                C.C.

Fonctionnaires : une fausse et dérisoire compassion


Le gouvernement vient d’annoncer une "augmentation" de salaires des fonctionnaires les moins payés après des années de blocage total. Marylise Lebranchu doit bien reconnaître que « c’est dur de vivre avec 1100 euros par mois ».
Sauf que l’augmentation n’interviendra qu’en janvier 2014, ne sera que d’environ 20 euros par mois et reposera surtout sur les collectivités locales.
Dérisoire.