samedi 27 juillet 2013

Accident ferroviaire : derrière le lampiste, trouver les vrais responsables


Après le dramatique accident ferroviaire en Espagne qui a fait 80 morts et plus d’une centaine de blessés, la vitesse excessive a été immédiatement désignée comme la cause la plus probable du déraillement. Le conducteur du train, choqué mais rescapé, a été placé en détention à l’hôpital ! Si une erreur humaine est toujours possible, ce devrait être le rôle des systèmes de sécurité installés le long des voies de contrôler la vitesse et le cas échéant de stopper automatiquement le train.
La ligne Madrid-La Corogne où s’est produit l’accident est une ligne où alternent tronçons à grande vitesse et tronçons classiques avec des systèmes de sécurité différents qui se succèdent et qui sont des occasions de défaillance. La zone proche de St Jacques de Compostelle sur lequel a eu lieu l’accident n’avait pas été mise aux normes TGV parce que, disent les autorités, cela aurait coûté trop cher.
Mais quand on sait qu’en Espagne, les sociétés du bâtiment et les banques s’en sont mis plein les poches lors de la construction de ces infrastructures coûteuses, on a tout lieu de croire que la priorité des décideurs et des constructeurs n’était pas la sécurité des voyageurs, mais les sommes extravagantes qu’elles ont récupéré.


vendredi 26 juillet 2013

Conjugue-Argenteuil : cette affaire se conjugue-t-elle avec Courteline ? Meme s'il n'y a pas de quoi trop en rire.

Les animations, les bénévoles, les salariés de l'association Conjugue ne sont plus dans la salle Guy de Maupassant du Val-Nord, mais l'essentiel de leurs matériels y est toujours.
     Cette affaire vire meme selon les informations de notre correspondant au vaudeville.
     Il y a une semaine, ces matériels devaient etre dehors au plus tard le vendredi soir, mais l'affaire avait été annulée et reportée jusqu'à nouvel ordre.
     Ce matin, des employés municipaux sous l'oeil d'un huissier étaient prets à l'action, mais apparemment, il n'y avait pas la clé, et il a fallu installer apparemment une nouvelle serrure (la troisième ! ?). Et devant l'ampleur de la tache, cette affaire a été abandonnée.
      Quelle est la prochaine péripétie ?
       A moins que les humains n'ayant pas réussi à s'entendre, les matériels, eux, aient décidé de faire de la résistance.

Hygiène pour tous : pour changer les choses, il faudra plus qu'une journée !

L’ONU vient de décréter une journée mondiale des toilettes, qui aura lieu en novembre. Le problème est sérieux : 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des sanitaires corrects, dont 1 milliard à aucun sanitaire ! Résoudre cette question sauverait la vie à 200 000 enfants chaque année.
L’ONU multiplie les « journées » : journée de la paix, journée de la femme, journée contre le racisme, etc.… sans que rien ne change.
En octobre 1917, dix jours ébranlèrent le monde, avec une autre efficacité… pour toute une période.

jeudi 25 juillet 2013

Henri Alleg, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière. L'occasion de renouveler un signe d'amitié aux familles Buono et Audin

Henri Alleg : un opposant à la guerre coloniale menée en Algérie

Le nom d'Henri Alleg, décédé le 17 juillet à l'âge de 92 ans, restera lié à son témoignage publié sous le titre La Question, en 1958. Il fut, avec Pierre Vidal-Naquet, l'un des premiers à dénoncer la torture pratiquée par l'armée française durant la guerre d'Algérie.
      Directeur du quotidien Alger Républicain, interdit en 1955, et militant du Parti communiste algérien, il continua ses activités dans la clandestinité, dénonçant la guerre coloniale que l'impérialisme français menait en Algérie. En juin 1957, il fut arrêté par des parachutistes avec Maurice Audin, jeune mathématicien, lui aussi membre du Parti communiste algérien, qui n'allait pas survivre aux tortures : emploi de la « gégène », supplice de la baignoire, brûlures, etc.
      En Algérie, l'armée française avait une longue tradition de sauvagerie, de massacres et de tortures infligées à la population, depuis les « enfumades » pratiquées au début de la colonisation pour chasser les paysans de leurs terres et vaincre toute tentative de résistance. Après l'insurrection de 1954 et le début de la lutte pour l'indépendance, l'emploi de la torture par les militaires contre les Algériens et leurs soutiens français arrêtés devint systématique à partir de 1957, après l'arrivée du général Salan à la tête de l'état-major d'Alger. Ce dernier couvrait ces exactions, quand des généraux, tel Massu, n'y participaient pas directement.
      Le gouvernement, alors dirigé par le socialiste Guy Mollet jusqu'en mai 1957, ne pouvait pas ignorer les pratiques de son armée de métier, se faisant le complice des tortionnaires. La Question, écrit par Alleg en captivité à partir de papiers qu'il transmettait petit à petit, fut publié en février 1958 par les Éditions de Minuit, et interdit le mois suivant. En quelques semaines, soixante mille exemplaires furent vendus. Au moins le double le furent lors de la réédition clandestine du livre. En mars 1962, deux décrets, confirmés par une loi votée six ans plus tard, amnistiaient « toutes les infractions commises par des militaires en Algérie », dont la torture.
      Condamné en 1960 à dix ans de travaux forcés pour « atteinte à la sûreté de l'État », Henri Alleg s'évada un an plus tard. Son engagement dans la lutte contre le colonialisme ne l'empêcha pas de rester fidèle au PCF, un parti qui pourtant a eu sa part de responsabilité dans cette sale guerre, en particulier lorsqu'il vota les pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet qui s'en servit pour aggraver la répréssion.
        Mais aux yeux de tous ceux qui rejettent le colonialisme, Alleg symbolise celui qui a dénoncé les méthodes sauvages employées par l'armée française pour maintenir sa domination coloniale en Algérie.

                                                                  Marianne LAMIRAL



Brésil journée de grève du 11 juillet, un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Brésil : une journée de luttes réussie

Le 11 juillet, une dizaine de jours après le début des vacances d'hiver et la fin des grandes manifestations du mois de juin contre les hausses des transports, les confédérations syndicales appelaient à une journée de lutte avec grèves et manifestations.
     L'appel a été entendu : plusieurs millions de grévistes, et pas seulement dans la fonction publique, plus de 80 autoroutes et voies à grande circulation bloquées, le port de Santos, le plus important de l'Amérique latine, paralysé tout comme le complexe industriel et portuaire de Suape (75 000 salariés) dans l'État de Pernambouc. Le mouvement a également touché des raffineries et des grands chantiers ou des usines automobiles, comme Ford ou Volvo.
    De grandes villes ont connu une vraie grève générale, en particulier dans les transports publics, comme Belo Horizonte ou Porto Alegre. Dans cette dernière, les étudiants occupaient depuis la veille les locaux de l'assemblée municipale. Ils ont obtenu au bout d'une semaine le dépôt de deux projets, l'un instituant la gratuité des transports en bus pour les étudiants et les chômeurs, l'autre l'ouverture des comptes concernant les transports municipaux. Il reste à les faire voter, mais la mobilisation continue pour la gratuité totale des transports sur la ville.
      Cette journée de lutte, la plus importante depuis une vingtaine d'années, a marqué le retour en scène de la classe ouvrière. Les intentions des centrales syndicales sont diverses et en général modestes. Ainsi la CUT, liée au Parti des travailleurs et au gouvernement, reste vague et prône un « dialogue avec la société ». Força sindical, plutôt liée à l'opposition de droite, se prononce pour des changements économiques et pour une lutte contre l'inflation. Ces confédérations veulent surtout rappeler qu'elles sont là. Elles ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 30 août, en précisant à nouveau qu'il ne s'agit pas d'un appel à une grève générale.
      Quant au gouvernement, il a du mal à reprendre la main. La présidente Dilma Rousseff, dont la popularité au cours du mois de juin est tombée de 60 à 30 % dans les sondages, a voulu frapper fort en proposant une réforme du système électoral et du financement des partis. Elle dit vouloir des majorités parlementaires plus stables (une trentaine de partis sont représentés au Parlement brésilien), et plus de transparence et d'honnêteté dans la vie politique, secouée par d'innombrables scandales. Elle a été sèchement rembarrée par les partis sur lesquels elle s'appuie, qui sont le produit de ce système électoral et se nourrissent de financements douteux. Elle parle maintenant de résoudre les problèmes de la santé, mais il semble qu'elle voudrait avant tout soigner sa popularité, à un an de l'élection présidentielle d'octobre 2014.
     Certains, dans le Parti des travailleurs et dans le pays, parlent d'un retour de Lula. L'ex-syndicaliste a présidé le pays de 2003 à 2010 dans une longue période de prospérité économique. Sa popularité est intacte et il en joue, faisant remarquer avec bonhomie que les mobilisations récentes sont le résultat de la réussite économique du pays et qu'il est naturel que plus de jeunes mieux éduqués réclament de meilleures conditions de vie.
     La situation économique et sociale du pays ne dépend pas du talent ou de la maladresse des gouvernants. Dilma Rousseff jouissait d'une popularité à peu près égale à celle de Lula, jusqu'à la crise des transports en juin. Il semble bien que la crise mondiale soit en train d'atteindre durement le Brésil et que la classe ouvrière se mobilisera pour refuser d'en payer la facture.

                                                                                 Vincent GELAS

Route bloquée par les grévistes à Sao Paulo le 11 juillet

Autoroutes : le gang des racketteurs !


Les sociétés d’autoroute augmentent le prix des péages chaque année. La Cour des comptes constate que ces augmentations sont supérieures à l’inflation dans la plupart des cas. Chaque augmentation doit être validée par l’État… mais visiblement celui-ci n’y trouve pas grand-chose à redire.
Construites en grande partie par l’État, qui les a financées puis privatisées, les autoroutes sont aujourd’hui une affaire juteuse pour des groupes comme Vinci, Eiffage, ou encore le géant espagnol Albertis. Vinci, par exemple, a tiré l’année dernière 820 millions d’euros de bénéfices de sa seule filiale Autoroutes.
Des bandits de grands chemins, ça existe ! Aujourd’hui ils rançonnent en toute impunité, ni dans les forêts, ni dans les chemins creux, mais sur les autoroutes !

Affaire Balladur et autres : les méthodes maffieuses des sommets de l'Etat


L’affaire du financement de la campagne présidentielle de Balladur en 1995 par les « rétro-commissions » liées à la vente de navires militaires à l’État pakistanais avance… à la godille.
Des hommes d’État français versaient, avec l’argent public, des pots-de-vin aux dirigeants pakistanais pour obtenir des marchés et vendre leurs armes. Ces dirigeants pakistanais, en retour, leur rendaient une partie des pots-de-vin sous forme de « rétro-commissions ». L’arrêt brutal de ce trafic a été à l’origine de l’attentat en 2002 contre des ingénieurs et cadres de la Direction des Constructions Navales à Karachi, faisant quatorze morts.
C’est une « affaire d’État » parmi d’autres dont on n’a même pas idée, tant les sommets de l’appareil d’État sont opaque à la population mais par contre intimement liés aux intérêts des grands industriels, financiers et politiciens du haut du panier..

Retraites : fermeté syndicale... des patrons


Le Medef, vient de transmettre au gouvernement ses propositions de « réformes » des retraites : passage de la durée de cotisation à 44 ans, hausse de la CSG et remise en cause de l’abattement fiscal pour les retraités. Il accepterait une hausse des cotisations patronales de 0,1% à condition que l’ensemble des cotisations patronales de la branche famille - soit 5,4% - passe à la charge des salariés via une hausse de la CSG ou de la TVA !
Pas gêné par un tel « déséquilibre », le porte-parole du patronat affirme : « Le Medef ne se place pas dans une négociation donnant-donnant, où chacun devrait faire des efforts de la même ampleur ».
Le patronat ne cherche pas à enrober son point de vue. Alors prenons exemple sur cette ténacité patronale pour défendre nos retraites !
Préparons-nous !