jeudi 4 juillet 2013

"Brésil : un mouvement profondément populaire", un article extrait de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de ce jour



Brésil : un mouvement profondément populaire


Après les rassemblements géants des deux dernières semaines, la mobilisation marque-t-elle le pas au Brésil ? Dimanche 30 juin, la finale de la Coupe des nations, remportée, a été marquée à Rio par des manifestations aux alentours du stade du Maracana. La présidente Dilma Rousseff était absente cette fois – il y a quinze jours, elle avait eu la mauvaise surprise de se faire siffler lors du match d'ouverture à Brasilia. Les manifestants n'étaient plus que quelques milliers dans les rues de Rio, contre 300 000 le 20 juin.
     Cependant, lundi 1er juillet, les camionneurs prenaient le relais et bloquaient routes et péages, pour protester contre le prix du gazole. Ils bloquaient le port de Santos, débouché maritime de São Paulo. Des manifestations parcouraient encore Campinas, dans l'État de São Paulo, des grèves de bus paralysaient Recife dans le Nordeste et Manaus en Amazonie. Rien ne dit donc que ce soit la fin du mouvement qui, dirigé au début contre les hausses dans les transports, s'est ensuite étendu à toutes les revendications des classes populaires : éducation, santé, conditions de vie et de travail, et jusqu'à la corruption des milieux politiques.
     On a lu et entendu un peu partout, dans les médias français aussi bien que brésiliens, que les acteurs de ces mobilisations étaient les « classes moyennes ». Lula, président de 2003 à 2010, aurait fait sortir de la pauvreté 50 millions de Brésiliens qui ont rejoint ces classes moyennes. Cela donnait l'impression que la révolte était le fait de la petite bourgeoisie prospère, et non pas des ouvriers, des employés, des vendeurs de rue, bref, du petit peuple.
     Il est vrai qu'y compris des gens aisés ont été touchés par ce mouvement profond et l'ont soutenu. Certains ont suivi leurs enfants ou petits-enfants confrontés au chaos de l'éducation ou à la misère des hôpitaux. Mais ces couches-là n'ont pas été à l'origine des manifestations, parce qu'elles n'empruntent ni bus ni métro, et parce que pour elles une augmentation de 20 centimes de real (7 centimes d'euro) est négligeable. Beaucoup d'étudiants en sont issus, mais autant viennent des couches populaires et doivent travailler pour payer leurs études.
     À un certain moment, la droite a tenté de mobiliser ses troupes, plutôt aisées, pour récupérer le mouvement. Dans les manifestations, ces gens étaient capables de huer le gouvernement dirigé par le Parti des travailleurs, classé à gauche, mais pas de défendre les revendications populaires auxquelles ils sont opposés.
     Non, ceux qui se sont mobilisés, jeunes et moins jeunes, sont ceux qui étaient concernés par les hausses des tarifs des transports, ceux pour qui 20 centimes de real par ticket de transport est une somme qui compte. Ils dépensent chaque mois 80 euros ou plus en transports, sur des salaires entre 240 (le salaire minimum national) et 500 euros. Les gouvernants peuvent se faire plaisir en les rangeant dans les classes moyennes. Les sociologues peuvent expliquer gravement que telle employée de maison qui a appris à lire et gagne 500 euros accède à la consommation parce qu'elle s'achète un appareil électrodomestique, un lecteur de DVD, un téléphone portable ou un ordinateur.
     Dernièrement, les directions syndicales ont rejoint la contestation. Le 25 juin, les principales confédérations et le Mouvement des sans-terre (MST) ont appelé à une journée de grève le 11 juillet, à la veille d'une rencontre avec la présidente, « pour les libertés démocratiques et pour les droits des travailleurs ». Sous cette formule, chacun peut mettre ce qu'il veut. Ainsi le dirigeant de Força sindical, une centrale droitière et modérée, a précisé qu'il ne s'agissait pas là d'une grève générale, mais qu'il entendait critiquer « la politique économique du gouvernement et manifester contre l'inflation ».
     Malgré la modération de l'appel, si la classe ouvrière s'en saisit, cette journée de grève pourrait relancer le mouvement, et permettre aux travailleurs d'affirmer leurs propres revendications.

                                                                         Vincent GELAS


Travailleurs « en situation irrégulière » : nos frères en toute régularité

Scène de la vie ordinaire des travailleurs : on nous informe

La semaine passée, plusieurs dizaines de travailleurs ont été embarqués par la police devant l’immeuble de la rue Clémenceau au Val-Nord, actuellement en pleine rénovation.
     Ces travailleurs, électriciens ou autres, faisaient totalement l’affaire.
     Ils faisaient totalement l’affaire pour AB-Habitat. Ils faisaient l’affaire pour Brézillon qui dirige le chantier.  Ils faisaient l’affaire pour les locataires dont les travaux sont menés d’une façon très satisfaisante.
      Ils faisaient l’affaire pour les travaux.
      Depuis, les travaux sont arrêtés.
      Où est l’intérêt pour tous ?
      Aucun. DM


Education nationale : Peillon-discours et Peillon réalité

Dans l’académie de Versailles, il est prévu une hausse importante d’élèves à la rentrée prochaine,  de l’ordre de 4%.
     C’est la conséquence de passages plus nombreux de troisième en quatrième et le fait que l’enseignement privé a 500 élèves à diriger vers les secondes de l’enseignement public.

     De là à créer les nouvelles classes de seconde nécessaires… On ferme des classes très facilement. Pour en ouvrir, c’est bien plus difficile.
        Cela risque d'entraîner une nouvelle hausse majeure d'élèves par classe.
        31, 32 élèves par classe en Zone d'Education Prioritaire en section difficile de STMG par exemple !
        Pour la Direction académique, ce n'est pas un problème. Tout cela pour elle, ce n'est finale;ment que des chiffres de tableaux !

Darty : contrat de confiance pour les ustensiles, pas pour les travailleurs

Darty prévoit des centaines de postes en moins et la liquidation plusieurs points de vente.
     Il s’agit pour les actionnaires de maintenir un certain seuil de rentabilité de leurs profits en se débarrassant des sites où les ventes sont insuffisantes.
     Dernièrement, un dirigeant de l’entreprise s’en est tiré avec une indemnité de départ d’un million d’euros.

     Bref, de l’argent il y en a pour maintenir les postes et pour des indemnités substantielles.

Le Parlement européen, un patron voyou...

Une cinquantaine de secrétaires, déménageurs et d’huissiers du Parlement européen ont saisi les Prud’hommes pour demander à être embauchés en CDI.
     Depuis l’externalisation de leurs activités en 2007, ils sont plus de 150, dorénavant intérimaires, chargés des sessions du Parlement européen, quatre jours par mois. C’est illégal car leur travail ne correspond pas à un « surcroît exceptionnel d’activité », et la Cour de cassation a donné raison aux salariés.

     Mais le Parlement se refuse à prendre en compte le droit de ses salariés.

mercredi 3 juillet 2013

Crise politique au Portugal


Après la démission du ministre des Finances portugais, Vitor Gaspar, c’est le chef de la diplomatie, Paulo Portas, qui a présenté sa démission. Cette crise politique est une conséquence de la contestation grandissante rencontrée par la politique d’austérité menée depuis plusieurs années. La semaine dernière, une grève générale appelée par les syndicats avait été massivement suivie par les travailleurs. Comme en Grèce et en Espagne, les sacrifices imposées à toute la population pour « rassurer les marchés financiers » ont plongé le pays dans une récession sans fin.
     Conséquence de ces démissions, les Bourses européennes ont manifesté leur « inquiétude ».
          C’est donc la bonne voie. Les travailleurs doivent continuer à manifester leur colère et leur détermination.

Une manifestation contre l'austérité

Il n'y a qu'une classe ouvrière qui doit s'unir pour la défense de ses intérets communs : on nous informe, témoignage



« Mercredi 3 juillet 9h42, gare de Franconville. Un homme de type européen vocifère sur le quai. Je m’approche. Il est en train de hurler sur un balayeur d’origine africaine en train de changer les poubelles. «- Oui ! Je te le dis en face ! Mon père n’arrive plus à trouver du boulot, et il en pleure tous les jours ! Maintenant je sais pour qui je vais voter aux prochaines élections ! » Le train arrive et le fauteur de trouble disparait, sous les yeux éberlués du pauvre balayeur, qui en fait est peut être français, mais qui surtout appartient sans doute possible à la classe ouvrière. Comme son agresseur. J’aurai aimé pouvoir parler à ce « bon français indigné », lui expliquer qu’il se trompe de cible. Que le véritable ennemi est ailleurs. Mais comment lui faire comprendre, entre deux passages de train, que lui et ce balayeur doivent s’unir dans une même lutte contre le grand patronat pour avoir une chance de voir leurs conditions de vie s’améliorer ? En tout cas cet incident est hautement symptomatique des tendances qui commencent à afficher de plus en plus ouvertement leur intolérance et leur aveuglement . » E.

Rakon-Argenteuil : licenciements pour les profits


Partout interdire les licenciements !

Je suis allé ce matin à la porte de l’usine d’Argenteuil de Rakon, une entreprise dont la maison mère est en Nouvelle-Zélande. Moins d’une centaine de salariés y travaillent pour produire des composants électroniques pour les industries de l’espace et de la défense, industries qui se portent très bien. Ce nouveau plan dit « social » concerne près de la moitié des effectifs dont de très nombreux travailleurs de plus de 50 ans. La direction veut la suppression de 30 postes et la mutation de dix travailleurs à Troyes dans l’Aube… à plus de 180 kilomètres d’Argenteuil. Elle propose aux futurs licenciés des indemnités dérisoires.
     Les travailleurs ont débrayé ce matin.
     Ce n’est qu’un premier pas. En tout cas, l’information doit circuler sur Argenteuil parmi les travailleurs, car bien d’autres actions sont possibles dans les temps qui viennent.
      Je me suis engagé à informer la municipalité et à lui demander une entrevue avec les élus au Comité d’entreprise.
     Voilà le court message de soutien des élus Lutte Ouvrière que je leur ai transmis :
« Par la présente, les élus Lutte Ouvrière au conseil municipal d’Argenteuil vous apportent leur chaleureux soutien.
     Les travailleurs ne sont pas des kleenex que l’on jette dans le cadre de stratégies patronales visant à l’augmentation de leurs profits.
     Vous avez totalement raison de vous battre. Nous savons qu’il en va de votre avenir.

                    Pour les deux élus Lutte Ouvrière, avec nos salutations militantes, et restant à votre disposition,
                                                                       Dominique Mariette » 

Monopoly capitaliste

Les travailleurs de Rakon en ont produit des composants électroniques. Ce qui a surtout changé c’est pour qui ils travailleurs. Il y a eu Thomson, puis Thalès, puis aujourd’hui Rakon.
     C’est le grand monopoly capitaliste.

     Les grandes groupes se passent les rues de la pompe ou Lecourbe dans le grand jeu des transactions industrielles et financières. Les travailleurs des quatre coins du monde le subissent et ne sont jamais sûr de leur avenir, et ce n’est pas seulement vrai pour les travailleurs d’ici, des pays riches, mais aussi ceux du Sud qui peuvent, eux aussi, voir leur emploi supprimé et leur vie bousculée par de nouvelles grandes manœuvres.

Ici, puis là, puis ailleurs encore, le monopoly capitaliste !