vendredi 25 juin 2021

PPG – Bezons : les salariés n’ont pas dit leur dernier mot. Une correspondance de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

PPG – Bezons : les salariés n’ont pas dit leur dernier mot

23 Juin 2021

La direction de PPG, leader mondial de peintures et mastics, avait annoncé la fermeture de l’usine de Bezons, qui emploie 208 salariés dans le Val-d’Oise, pour la fin du mois de juin. Elle a dû revoir ses plans et reculer les échéances à décembre.

Les travailleurs n’acceptent toujours pas de se faire mettre à la porte par une multinationale qui roule sur l’or et multiplie les rachats d’entreprises dans le monde entier.

Depuis l’intervention d’une compagnie de CRS, au petit matin du 25 mai, pour faire évacuer le piquet de grève, la grève a cessé, mais de là à dire que le travail a repris, il y a de la marge. Personne n’a le cœur à l’ouvrage. La direction a bien sûr essayé de faire partir des productions, mais avec bien des difficultés et surtout beaucoup d’erreurs.

La grève a créé ou renforcé des liens entre les travailleurs, qui se manifestent à de multiples occasions. Un matin, le débrayage de quelques ouvrières du secteur conditionnement a entraîné un rassemblement de plusieurs dizaines de travailleurs de différents secteurs devant les bureaux du directeur du personnel, pour l’obliger à entendre le mécontentement des ateliers. Les actions se sont depuis diversifiées, par exemple devant la sous-préfecture d’Argenteuil, pour mettre en cause l’État qui a multiplié les cadeaux sous la forme de crédit d’impôt pour la recherche ou l’emploi, ou dernièrement par le financement du chômage partiel. Les travailleurs se sont aussi rassemblés devant le tribunal de Pontoise pour demander aux juges de constater que les prétendues mesures d’accompagnement de la direction ne sont pas sérieuses. Ils sont bien décidés à utiliser tous les moyens pour s’opposer à cette procédure ou la ralentir.

Samedi 19 juin, veille des élections régionales, une cinquantaine de travailleurs de PPG se sont associés à la manifestation contre les licenciements organisée à l’appel des salariés de TUI qui se battent depuis des mois, au côté de délégations de plusieurs autres entreprises. Mardi 22 juin, devant le ministère de l’Industrie, une délégation de travailleurs de PPG est venue une nouvelle fois demander des comptes au gouvernement. Décidément, la fermeture ne passe pas et les travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot.

                                                Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2760)

 

Migrants non secourus : non-assistance à migrants naufragés

Sans état-d’âme

 


La Cour de cassation vient d’ordonner le réexamen d’un non-lieu confirmé fin 2020 par la Cour d'appel de Paris sur le naufrage d'un canot pneumatique au large de la Libye en avril 2011. Alors que la zone était en guerre, donc très surveillée par les marines européennes, aucune n’avait porté secours aux naufragés, dont 63 sont morts noyés.

Ce réexamen est une première victoire pour les deux survivants qui ont porté plainte pour non-assistance à personne en danger. Après neuf ans de procédure, la justice va peut-être se pencher vraiment sur les mensonges de la marine française et du ministère de la Défense qui prétendent ne pas avoir patrouillé dans cette zone de Méditerranée.

 

Cybersurveillance : Mouchards français au service des dictateurs

 

Business sordide

 


Des systèmes de cybersurveillance français, permettant d’intercepter et de trier en temps réel le trafic Internet, ont servi - entre autres - aux dictatures libyenne, égyptienne et saoudienne à traquer leurs opposants. Quatre responsables des entreprises concernées viennent d’être mis en examen à Paris pour complicité dans la torture d’opposants.

Malgré les efforts des associations pour lever un coin du voile, ce business sordide avec des régimes amis de l’État français a de beaux jours devant lui : le dernier épisode de ce genre, concernant la vente de systèmes d’espionnage au régime syrien, s’est conclu par un non-lieu.

jeudi 24 juin 2021

Mobilisation Aéroports de Paris : une mobilisation réussie. Une correspondance extraite du numéro à paraître de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

 Aéroports de Paris : une mobilisation réussie

23 Juin 2021

Vendredi 18 juin, plus de 1 000 travailleurs d’ADP ont manifesté dans les aéroports de Roissy et d’Orly contre les attaques de la direction qui veut baisser les salaires. Ce jour-là, celle-ci a dû reconnaître près de 50 % de grévistes. Cette réussite d’une première journée de mobilisation prépare bien la grève prévue à partir du 1er juillet.

 


Cela fait un an que la direction d’ADP cherche à tailler à la hache dans les effectifs, à casser les conditions de travail et à baisser les salaires. Elle n’a cessé d’expliquer que la baisse du trafic aérien mettrait l’entreprise en grande difficulté, mais cette justification convainc de moins en moins.

Ces attaques avaient déjà provoqué une mobilisation à l’automne dernier, qui avait obligé la direction à reculer provisoirement. Ayant échoué à faire valider un accord collectif, elle a annoncé l’envoi à tous les salariés d’un avenant modifiant le contrat de travail. Il impliquerait des baisses de rémunération de l’ordre de 20 %, et la mobilité obligatoire entre les deux aéroports. Ceux qui contesteraient l’avenant seraient menacés de licenciement.

Il y a trois semaines, 150 travailleurs ont saisi l’occasion de l’inauguration d’un terminal à Roissy pour manifester. Un autre secteur, les pompiers, a pris le relais le lendemain, avançant l’idée d’une grève le 18 juin pour battre le fer tant qu’il est chaud. Toute la semaine précédant cette journée, environ 500 personnes ont participé aux multiples heures d’information organisées entre Roissy et Orly. Certains se sont donné rendez-vous pour faire des pancartes ou pour circuler dans des services.

Le 18 juin, à Roissy, plusieurs cortèges ont été organisés. Au total, plus de 700 travailleurs ont défilé jusqu’à midi, où une assemblée s’est tenue. L’un des cortèges a réussi à entrer dans les aérogares. Des vols ont été retardés, mais surtout, de nombreux travailleurs des entreprises sous-traitantes ont exprimé leur soutien à ceux d’ADP. Il faut dire que tous les patrons de la zone aéroportuaire profitent de la crise pour mener la même offensive.

À Orly, la manifestation a regroupé plus de 300 travailleurs. La préfecture n’ayant pas donné son feu vert, ils ont envahi les halls et « aidé » les passagers à sortir gratuitement des parkings. Tout le monde a été encouragé par cette journée, avec l’idée qu’ADP a de l’argent et que ces attaques sont injustifiables.

La question de renforcer la mobilisation pour préparer au mieux la grève prévue à partir du 1er juillet est posée. Deux journées d’action, les 25 et 26 juin, ont été décidées. Des contacts se font entre services et des travailleurs se regroupent pour organiser des actions.

La direction sait bien que l’énorme concentration de travailleurs dans les aéroports de Roissy et d’Orly peut avoir un potentiel explosif. Tous ont les mêmes problèmes et se reconnaissent forcément dans les luttes qui s’engagent.

Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2760)

 

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2759 et n°2760, et Lutte de classe (2,5 euros) n°217 :

         Lors de nos permanences de la semaine à venir :

-ce jeudi 24 juin de 17h à 18h, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

-vendredi 25 juin, de 11h. à 11 h45 devant l’Intermarché du centre, rue du 8 mai ;

-16 h.30 à 17 h.30 marché du Val-Nord côté avenue ;

Et de 17 h 15 à 18 h.15 carrefour Babou ;

-samedi 26 juin : de 10 h. à 10h.30 au marché des Coteaux

Et de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

-dimanche 27 juin de 11h. à midi au marché Héloïse ;

-mardi 29 juin de 11 h. à 11h.30 devant le Franprix des Champioux.

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

« Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs ». Première analyse des voix obtenues

 

Élections régionales : les résultats de Lutte ouvrière

Le scrutin des élections régionales, le 20 juin, a été marqué par une forte abstention. Si elle atteint au niveau national le taux record de 67 %, ce chiffre est souvent dépassé dans les communes ouvrières. L’abstention est par exemple de 75 % à Denain (Nord), 77 % à Aubervilliers et à La Courneuve, de 84 % à Roubaix, 87 % à Saint-Fons, 88 % à Vaulx-en-Velin et Givors (Rhône), des taux qui se retrouvent dans la plupart des bureaux de vote de quartiers populaires.

Dans ce contexte, les listes « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs », progressent en pourcentages. Il s’agit certes de petits chiffres (319 903 voix, soit 2,23 %), à comparer à ceux des régionales de 2015 (320 054 voix, soit 1,50 %). Alors que la plupart des partis voient le nombre absolu de leurs voix s’effondrer, il se maintient pour Lutte ouvrière, et augmente en pourcentage.

C’est dans les départements et les communes les plus populaires que Lutte ouvrière réalise ses meilleurs scores. Dans le Pas-de-Calais, nous obtenons 4,15 % des voix, en Haute-Marne 4,01 %, dans la Somme 3,98 %. En Seine-Maritime, la liste conduite par Pascal Le Manach n’obtient que 1,2 % des voix dans la commune aisée de Mont-Saint-Aignan, mais des résultats en hausse dans les communes ouvrières : 4,47 % à Sotteville-lès-Rouen, 5,98 % au Petit-Quevilly, 5,84 % à Saint-Etienne-du-Rouvray et 7,3 % à Oissel. En Ile-de-France, Lutte ouvrière recueille 0,19 % à Neuilly-sur-Seine, 0,35 % à Paris 8e et 0,38 % à Paris 7e, les arrondissements les plus bourgeois de la capitale, mais 4,64 % à Bobigny et 7 % à La Courneuve, deux communes pauvres de Seine-Saint-Denis. Dans les Hauts-de-France, à Sin-le-Noble, dans le Pas-de-Calais, la liste conduite par Eric Pecqueur obtient 6,73% ; à Wattrelos, 4,79%, à Liévin 5,96 %. Dans le 3e arrondissement de Marseille, un des quartiers les plus pauvres de France, la liste conduite par Isabelle Bonnet obtient 8,69 % des voix. A l’échelle de tel ou tel bureau de vote d’une cité HLM, Lutte ouvrière atteint fréquemment 10 % des voix.

Par ailleurs, des électeurs sympathisant avec le PCF ont manifestement préféré voter pour des candidats se réclamant fièrement du communisme, arborant la faucille et le marteau, que pour des listes d’union où leur parti se rangeait derrière des écologistes comme en PACA et en Hauts-de-France, voire derrière des politiciens du PS, présidents de région, comme en Bretagne, en Occitanie, en Centre-Val-de-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté ou en Nouvelle-Aquitaine. Autrement dit, ces électeurs ont préféré affirmer leur attachement aux idées communistes qu’aux ambitions de strapontins brigués par les responsables du PCF dans les conseils régionaux. Lutte ouvrière obtient ainsi 10,73 % à Port-de-Bouc, 7,02 % à Martigues, 7,63 % à Fos-sur-Mer et 16 % à Port-Saint-Louis-du Rhône, des villes ouvrières PCF ou ex-PCF des Bouches-du-Rhône. A Flixecourt, petite municipalité PCF de la Somme, Lutte ouvrière obtient 11,86 % des voix.

Il ne s’agit pas de s’exagérer la portée de ces résultats, dans un contexte qui est d’abord celui d’une forte abstention, en particulier dans les classes populaires. Mais ils montrent au moins que les idées de la lutte de classe, défendues de façon résolue et militante, peuvent trouver un écho auprès d’une fraction de l’électorat ouvrier.

 

Argenteuil : une municipalité à la dérive

  


Ça coule

Les orages de la semaine passée ont créé des dégâts dans des installations municipales. Parmi elles, la médiathèque Elsa Triolet-Aragon et les archives. Dans ces dernières, cela a provoqué un court-circuit. Cela est particulièrement dommageable dans des lieux dédiés à la conservation des documents.

Dans ces deux services, sans matériels idoines, ce sont les agents territoriaux qui ont dû écoper…

         Voilà des questions à régler d’urgence pour une municipalité dont ce genre de chose prévisible devrait être la première des priorités.

 

C’est pour quand ?

Normalement, à l’issue du dépouillement, les résultats doivent être indiqués à l’extérieur de chaque bureau de vote pour chacun de ces derniers. À ce jour, ils font toujours défaut dans plusieurs bureaux…

         Un stage accéléré de formation s’impose apparemment pour les conseillers municipaux présidents de bureaux de vote.

 

C’est pas la fête à Joliot

La fête du quartier Joliot-Curie aurait lieu apparemment à la mi-juillet, alors qu’elle avait lieu traditionnellement fin septembre. À ce jour, les associations (en tout cas certaines) qui avaient l’habitude de s’investir dans cette fête n’ont toujours pas été mises au parfum.

         La poisse semble peser sur cette fête. Les années précédentes, elle a été perturbée par un avis de tempête, et par le Covid, et voilà qu’un calendrier surprenant s’en mêle pour 2021…

         Pauvre Joliot.