jeudi 7 juin 2018

Grève des cheminots. Le point dans notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2601 à paraître. Vive la grève


Vote au Sénat : rien de bon pour les cheminots… la grève continue !

06 Juin 2018

Mardi 5 juin, les sénateurs ont voté le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire. Les quelques modifications qu’ils ont apportées ne changent rien pour les cheminots. Ceux-ci ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, et quoi qu’en disent les médias, une importante minorité est toujours mobilisée et déterminée à continuer la grève, avec l’approbation de l’immense majorité des cheminots.
 
 

Les médias, toujours pressés d’enterrer la grève, ont mis en avant les quelques modifications proposées par les sénateurs, en les présentant comme favorables aux cheminots. Leur transfert au privé se ferait « essentiellement » au volontariat… ce qui signifie en fait l’approbation par les sénateurs de la possibilité d’imposer ce transfert si nécessaire, avec le licenciement pour ceux qui refuseraient. En théorie, un cheminot transféré pourrait revenir au sein de la SNCF entre trois et huit ans après son transfert, mais même si cela s’appliquait, rien ne précise qu’il pourrait retrouver son poste ou même son lieu d’origine. De plus, si d’aventure une ligne repassait du privé au public, le personnel retournerait à la SNCF… mais ne retrouverait pas son statut cheminot.
De toute façon, les sénateurs ont entériné l’ouverture à la concurrence et la fin du statut pour les nouveaux embauchés à la SNCF. Ils ont même trouvé le moyen d’aggraver encore un peu les attaques contenues dans le nouveau pacte ferroviaire en demandant 700 millions d’économies supplémentaires à SNCF mobilités, dont 200 millions d’augmentation de la productivité, dégradant donc encore les conditions de travail des cheminots. Quant à la reprise de la dette par l’État et l’« incessibilité » des actions SNCF, elles ne concernent en rien les travailleurs du rail.
La grève se poursuit donc, à l’intérieur du calendrier choisi par l’intersyndicale pour la grande majorité des cheminots mobilisés. Ils ne baissent pas les bras et continuent d’organiser des tournées, des piquets de grève destinés à remobiliser ceux qui ont repris le travail, mais qui demeurent opposés au projet de réforme. Les grévistes les appellent à se joindre au mouvement lors des prochains « temps forts », les 7 et 12 juin en particulier.
Les retenues sur salaire ont commencé, atteignant plusieurs centaines d’euros pour les grévistes les plus impliqués. Dans certains cas, les directions locales ont aussi décompté les jours de repos entre deux sessions de grève, pour faire encore plus mal au porte-monnaie des grévistes. Mais cela n’a pas entamé leur détermination, certains annoncent même qu’ils sont prêts à continuer pendant l’été.
Ce conflit opposant les cheminots au gouvernement se présente d’ores et déjà comme l’un des plus importants depuis 1995, tant par le nombre de jours de grève par cheminot que par le nombre de cheminots impliqués. Le fait est que ceux-ci sont « montés sur le ring »… Ils ont relevé la tête face à Macron et ont mis au devant de la scène des problèmes et des revendications qui concernent tous les travailleurs, obligeant l’ensemble du monde politique et médiatique à se positionner par rapport à cela. Ils ont déjà fait beaucoup et peuvent en être fiers. Et ils ont toutes les raisons de poursuivre leur mouvement.

                                                 Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2601) 

Les camarades de Lutte ouvrière d’Argenteuil ont il y a quinze jours effectué une première collecte de soutien aux cheminots en grève. Les 310 euros alors collectés ont été remis lors d’une assemblée générale à la gare Saint-Lazare. Nous la poursuivons. En espèces ou par chèque à mon ordre. Soutenons les cheminots ! Vive leur grève. Dominique M

Hôpitaux, Saint-Etienne du Rouvray comme partout, des postes à créer nécessaires par milliers


L’enfer à l’hôpital

 

                                                                                                                      SL/76actu

Comme dans bien des secteurs de la santé, les travailleurs de l'hôpital psychiatrique du Rouvray, près de Rouen, sont à bout. En deux ans, l'activité y a augmenté de plus de 8 %, et les effectifs, déjà insuffisants, ont à peine progressé.
Les soignants réclament la création de 52 postes. Pour se faire entendre, certains font une grève de la faim depuis 15 jours. Pour toute réponse, la ministre Buzyn, celle qui explique que tous les problèmes ne se règlent pas avec des effectifs en plus, se dit « très attentive ». Quant à l'agence régionale de santé de Normandie, elle promet... cinq postes de contractuels.
C'est en se faisant craindre de tous ces gens qu'on leur fera transformer les cinq contractuels en cinquante vraies embauches !

Hôpital de Beaumont sur Oise, services de psychiatrie, état des lieux




L’enfer quotidien

 
Dans les Vosges, comme partout on en est très loin (ph. Vosges matin)

« Le personnel est épuisé moralement ! Il manque de personnel dans les deux services de psychiatrie!  Il manquerait officiellement deux aides-soignants et trois infirmiers.
Il y a des équipes uniquement composées de femmes qui travaillent la boule au ventre quand elles sont du côté fermé du service où se trouvent les patients les plus difficiles. Les agents de sécurités sont sur l'hôpital général. Au mieux, il faut 8 minutes pour arriver sur place. Il n’y a que les week-ends et les jours fériés où il y a la présence d’un agent de sécurité d’une entreprise privée.
         Il y a une cafeteria.  Les agents qui y travaillent sont constamment sollicités pour intervenir dans les deux services pour maîtriser des patients en crise. Au mois d'octobre dernier, un patient en colère  a envoyé 8 agents paramédicaux aux urgences, une infirmière a eu le poignet cassé. Choquée, elle refuse de revenir en psychiatrie. Chacun ne compte plus les patients qu’il a réussi à maîtriser. Une situation sans commune mesure avec ce qui se passe dans les autres services.
         On imagine bien dans ces conditions les drames qui ont marqué ces deux services psychiatriques de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise ces dernières années.
         Bien évidemment, les patients sont de graves malades. Ils doivent être aidés. Mais cela nécessiterait un tout autre environnement et de tout autres moyens. A défaut, ce sont les personnels qui sont en première ligne et qui subissent les conséquences d’une situation intolérable. »

ATOS-Bezons, débrayage pour les salaires


De l’argent il y en a dans les caisses de Breton

Mardi 5 juin, à Bezons, dans les locaux modernes du siège social, comme dans d’autres sites du pays, des dizaines de salariés se sont rassemblés et ont manifesté pour exiger des augmentations de salaires et un rattrapage de 1500 euros pour tous. 
Le groupe informatique Atos a publié des résultats en hausse de 11 % avec plus de 600 millions d’euros de bénéfices pour 2017. Et question augmentation de salaires, son PDG, l’ancien ministre Thierry Breton, sait donner l’exemple. Comme tous les ans, son nom s’affiche aux sommets des palmarès des PDG les mieux payés, 2,8 millions en 2015, plus de 5 millions en 2016, plus de 10 millions en 2018 et comme tous les ans, la presse économique se gratte la tête pour savoir s’il est normal qu’un PDG gagne autant. 
Les travailleurs d’Atos connaissent la réponse depuis longtemps : c’est leur travail qui crée la richesse et les profits de la société.
 
Lors d'un débrayage précédent
 

Italie : un jeune syndicaliste d’origine malienne assassiné


Colère après l’assassinat de Soumaïla Sacko

 

                                                                                   Affiche du syndicat USB

Lundi 4 juin, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes italiennes, après l'assassinat en Calabre d'un jeune syndicaliste, Soumaïla Sacko. Le jeune homme d'origine malienne militait pour les droits des travailleurs agricoles des régions du sud de l'Italie, qui sont traités comme des esclaves.

Au moment où Salvini, dirigeant du parti d'extrême droite la Ligue et ministre de l'Intérieur, s'attaque aux migrants et multiplie les propos odieux, la grève des travailleurs agricoles et les manifestations réunissant travailleurs italiens et immigrés sont la meilleure réponse à ceux qui veulent les diviser, pour imposer à tous la soumission à l'exploitation.