La « victoire » du « oui »
Selon l’Obs : « Ce
sont 967.500 électeurs de Loire-Atlantique qui devaient à dire "oui"
ou "non" au projet de transfert de l'aéroport Nantes Atlantique à
Notre-Dame-des-Landes. "Etes-vous favorable au projet de transfert de
l'aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ?"
: telle était la question. Le taux de participation a atteint 51%.
Selon
des résultats définitifs transmis par la préfecture de Loire-Atlantique,
le "oui" l'emporte avec 55,17% des voix. Le résultat était
extrêmement serré à Nantes, où le "oui" l'a emporté avec 100 voix
d'écart.
A
Notre-Dame-des-Landes, où le taux de participation a atteint 75,04%, les
électeurs ont massivement voté pour le "non", avec 73,57%, contre
26,43% pour le oui. »
Un
article d’avant ce vote extrait de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette
semaine
Notre-Dame-des-Landes
: Vinci gagnant à tout coup
Le 26 juin, à l’initiative du
gouvernement, les électeurs de Loire-Atlantique auront à se prononcer par
référendum à propos du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils pourront
répondre par oui ou par non à la question : « Souhaitez-vous le transfert de
l’aéroport Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? »
Ce référendum n’est qu’une
réponse en trompe-l’œil à tous les opposants à ce projet. De nombreuses
associations ont d’ailleurs tenté, par des recours en justice, de le faire
annuler en pointant toutes ses ambiguïtés liées à ses modalités et à la
question posée. Alors que le projet initial prévoyait deux pistes
d’atterrissage, il a été récemment reconnu comme largement surdimensionné par
des experts gouvernementaux. Or, il n’est fait aucune mention du nombre de
pistes dans la question. De même, pourquoi ne faire voter que les habitants de
Loire-Atlantique alors qu’il s’agit d’un aéroport régional ? Enfin, la notion
de transfert est une tromperie car il est prévu que le site de l’aéroport
actuel soit maintenu.
Mais plus fondamentalement, ce
référendum est un leurre. Bien sûr, tous ceux qui veulent s’opposer à cet
aéroport inutile pour la population et qui n’a d’intérêt que pour des
actionnaires de Vinci, pourront le dire en votant non. D’autant plus que
beaucoup veulent aussi en profiter pour dire plus généralement à Hollande comme
au Medef qu’il y en a assez des cadeaux sans fin aux plus gros capitalistes.
Mais même si le non l’emporte, rien n’obligera le gouvernement à renoncer.
Pourtant, cette affaire n’a cessé
de soulever un mécontentement grandissant dans la région. Tout d’abord bien sûr
parmi ceux qui sont menacés d’expulsion. Mais beaucoup sont aussi conscients
que ce projet était avant tout une affaire de gros sous négociée par la région
et l’État au bénéfice d’industriels du bâtiment, dont le premier servi est
Vinci.
En effet, si l’actuel aéroport,
situé à Bouguenais, devrait être sous peu saturé, au fil des débats, il est de
plus en plus évident que la croissance du trafic aérien pouvait être absorbée à
moindre coût par l’amélioration des infrastructures existantes. Au point qu’un
des derniers arguments utilisés par les pro-aéroports est que l’abandon du
projet coûterait plus cher que sa réalisation… à cause des pénalités dues à
Vinci en cas de renoncement au projet !
Autrement dit, que cet aéroport
voie le jour ou pas, tout est fait pour que Vinci en sorte gagnant. Soit en
faisant des bénéfices considérables en tant que constructeur, puis en tant que
gestionnaire des infrastructures à venir, soit en touchant des compensations
pharaoniques.
Correspondant
LO