vendredi 11 mars 2016

Moyen-Orien : une soirée débat de Lutte ouvrière le jeudi 24 mars



Depuis plusieurs années, Lutte ouvrière organise régulièrement à Argenteuil des soirées-débats ouverts à tous, qui abordent  des thèmes de réflexion intéressant l’avenir de la société. Le prochain aura lieu

Jeudi 24 mars
A 20 heures 15
A l’Espace Nelson Mandéla
82 bd du Gl Leclerc

Ouvert à tous, après un exposé, il comprendra un temps de libre discussion. Il  portera sur le thème suivant :


« Moyen-Orient : Syrie, Irak,…, à feu et à sang, la responsabilité ancienne de l’impérialisme »

Le Moyen-Orient continue à s’enfoncer dans la barbarie, le chaos et la guerre. L’Irak, la Syrie, le Yémen, l’Afghanistan, ainsi que la Lybie, sont en proie à la guerre civile et se morcèlent sur des bases religieuses ou ethniques. Les dictatures les plus obscurantistes, basées sur le fondamentalisme religieux, s’imposent en Iran, en Arabie saoudite, sur les territoires pris par Daesh.
         Cette situation est avant tout la conséquence directe de la domination impérialiste sur la région depuis plus d’un siècle. Une domination qui s’est toujours faite en utilisant la violence et la guerre, en s’appuyant sur les forces les plus réactionnaires, en réprimant le mouvement ouvrier.
         La situation actuelle résulte aussi de la faillite ou de la trahison des forces politiques progressistes, qui ont pourtant eu le soutien des peuples à différents moments de l’histoire du Moyen-Orient. Les partis nationalistes progressistes ont perdu ce soutien en exerçant le pouvoir contre les peuples. Les partis communistes devenus staliniens ne leur ont offert aucune autre perspective en s’alignant derrière les régimes nationalistes, voire intégristes.
         La situation que connaît le Moyen-Orient aujourd’hui est sans doute l’une des expressions les plus barbares de la « droitisation » de la société, qui touche le monde entier. Avec les attentats qui ont eu lieu ici, avec le départ de jeunes Français désorientés pour le « djihad », avec la montée des préjugés antimusulmans ou anti-maghrébins, nous sommes désormais nous aussi directement touchés par cette barbarie.

jeudi 10 mars 2016

Grèves et manifestations d'hier : poursuivre et amplifier ce bon début



Des manifestations nombreuses et dynamiques




Le 9 mars, de très nombreuses manifestations ont eu lieu dans le pays. Elles ont vu une large participation des travailleurs mais aussi des jeunes, lycéens et étudiants.
         Près de 10 000 personnes ont manifesté à Marseille, plusieurs milliers à Rouen où les cheminots étaient massivement en grève, mais aussi à Lyon, Bordeaux, Lille, Rennes et dans bien d’autres villes. À Paris, des dizaines de milliers de manifestants, parmi lesquels de très nombreux jeunes, ont formé des cortèges denses et dynamiques.
         Cette première journée a été une réussite. Elle est un encouragement pour tous ceux qui veulent imposer le retrait du projet de réforme du Code du travail du gouvernement Valls.
         C’est un bon début pour un mouvement qui doit se poursuivre et s’amplifier.
         A nous maintenant de discuter largement de comment nous allons développer cette suite.



Un article de notre hebdomadaire à paraître

Ce n’est pas le Code du travail qui crée le chômage



À l’appui de sa campagne pour la destruction du Code du travail, le Medef a fait réaliser un sondage fin février. Le questionnement venant du grand patronat, soutenu par un important matraquage médiatique, nulle surprise quant aux résultats : près des deux tiers des 1 002 sondés estiment que « tel qu’il existe aujourd’hui […] le Code du travail représente un frein à la création d’emplois ».
         Gattaz soutient que les petits patrons qui, contrairement aux grands, n’ont pas une armée de légistes à leur disposition, n’arrivent pas à s’y retrouver dans les 3 689 pages (ou 1 658 selon une autre édition) du Code. Peut-être juge-t-il qu’ils sont en effet trop bornés pour comprendre un article de loi ou une jurisprudence, surtout, comme par hasard, lorsque ces articles pourraient les freiner dans leur volonté de fouler aux pieds comme ils l’entendent les droits de leurs salariés.
         Le principal argument du dirigeant du Medef réside cependant dans le fait que, selon lui, il y a une corrélation entre le nombre de pages de ce code et le chômage : plus il y a d’articles, et plus il y a de chômeurs, répète-t-il à l’envi. Peu importe à Gattaz que les chiffres qu’il avance soient faux: il veut affirmer que ce ne sont pas les patrons licencieurs qui sont responsables du chômage, mais les travailleurs qui ne veulent pas être taillables et corvéables à merci !
         Quant à l’épaisseur actuelle du Code du travail, elle témoigne de la multitude de luttes collectives ou de petits combats individuels que les travailleurs ont dû mener au cours des siècles passés pour contraindre les patrons à des reculs et qui ont abouti, heureusement, à réglementer les conditions de travail et à poser quelques limites à l’exploitation. Et c’est ce passé, ces améliorations imposées peu à peu par les travailleurs que Gattaz et les patrons qui le suivent veulent jeter aux orties.
                                                         Marianne LAMIRAL

Nathalie Arthaud interrogée à Paris place de la République

Spectacles annulés à Argenteuil : une lettre ouverte à G. Mothron, maire d'Argenteuil



Lettre ouverte au maire d’Argenteuil à propos de l’annulation de quatre spectacles de la programmation culturelle d’Argenteuil 2015-2016

                                                                                      Argenteuil, le 10.03.16.

Monsieur le maire,

En tant qu’abonné à la saison culturelle 2015-2016 mise en place au printemps dernier par feue l’Agglomération Argenteuil-Bezons, je viens de recevoir la lettre que vous m’adressez suite à celle envoyée aux mêmes destinataires par P. Doucet et Mme C. Robion,  respectivement ancien maire et ex-adjointe à la culture.
         Vous vous attardez longuement dans ce courrier pour  démontrer que vous êtes un homme de culture attaché à la diffusion de celle-ci : « la culture est au cœur de l’action municipale, car elle irrigue la plupart de nos champs d’action, et elle le restera. Seulement, pas à n’importe quel prix. Je tenais à vous assurer de mon profond attachement à l’action culturelle, celui-là même qui m’a déterminé à lancer les projets de construction du Figuier blanc et de la Cave Dîmière lors de mon précédent mandat ».
         Chacun jugera comme il l’entend, si depuis deux ans, vos actes sont à la hauteur de cette profession de foi. En tout cas, celle-ci est totalement contradictoire avec l’annulation que vous avez décidée de quatre spectacles de la programmation sur la base de laquelle j’ai effectué mon abonnement.
         Cette annulation au-delà du préjudice à l’encontre des abonnés (et bien au-delà, car des billets hors-abonnement avaient été placés) est un très mauvais signal.

         La justification que vous donnez à ces annulations serait d’ordre financier. Alors mettez sur la place publique le montant des économies qu’elles ont permis de réaliser. Chacun sait pourtant que ces spectacles étaient déjà payés et que vous devez rembourser aux abonnés et aux autres acheteurs. Vous ne pouvez économiser que les frais de fonctionnement des installations. L’argument des économies ne tient pas.
         Et c’est oublier le coût moral de ces annulations. Comme par hasard, ce sont des spectacles et des troupes subventionnés par ailleurs que vous annulez. Vous liquidez par la même occasion le travail pédagogique engagé autour de deux d’entre eux, pour l’un avec l’école de musique, pour l’autre en direction de collégiens. Et que dire des dommages que vous infligez aux agents du Figuier blanc qui s’étaient investis depuis des années pour faire du Figuier blanc et de la Cave dîmière,  deux installations de très haute qualité, fruits de votre décision, mais qui exigent des spectacles de même niveau de qualité.
         Non, en supprimant ces quatre spectacles, et en rompant le contrat que représentait leur abonnement, vous avez voulu châtier, punir, faire un pied de nez dans le meilleur des cas, à un public que vous considérez n’être pas de votre camp, et que, durant toutes ces années, vous n’avez jamais, mais jamais, voulu rejoindre dans « vos » installations. Comme si ce public était inféodé à votre ennemi local viscéral !

         Vous revenez dans votre courrier sur le fameux merveilleux spectacle qui a eu lieu en janvier, « Roméo et Juliette », mais qui apparemment vous reste en travers de la gorge. Vous offrez à la vindicte ceux qui auraient assisté à ce spectacle au coût de 135 euros par spectateur ! (Pour un spectacle qui était accessible à chacun faut-il le lui rappeler !). Cela s’appelle un acte de la démagogie.
Vous donnez de cette façon un très mauvais signe pour la culture, c’est-à-dire pour la culture pour tous. L’essentiel  des spectacles de haute qualité sont subventionnés, et ils le sont à 80% ! Si demain, par « mesure d’économie », on fermait l’Opéra de Paris, subventionné oh combien lui aussi, si peu, mais vraiment si peu prolétarien, si peu populaire, qu’est-ce que vous en penseriez ? Comme moi, que ce serait une catastrophe. Car s’attaquer à la culture qui s’adresse aux « élites », pour utiliser un terme qui ne me convient pas mais qui veut dire ce qu’il veut dire, finit toujours par faire régresser la culture des « masses ». Je vous invite à lire ou à relire l’ouvrage ancien de Norbert Elias, La Civilisation de mœurs, même si l’auteur étudie le processus inverse, lorsque la culture des élites se diffuse dans la population ; mais pour qu’il y ait diffusion encore faut-il qu’il y ait cette culture de haute qualité.

Notre problème n’est pas de supprimer ce type de créations artistiques qui coûtent effectivement, mais de faire qu’un jour elles soient accessibles, non seulement financièrement, au plus grand nombre, mais avant tout culturellement, par le développement justement de la culture de tous, c’est-à-dire par la volonté de vouloir découvrir de nouveaux champs culturels de la part de la population. Notre rôle est d’aider à ce qu’elle y parvienne.
Lorsque l’on s’attaque à la culture des « élites », c’est à toute la culture de la population que l’on prétend « élever », que l’on donne un mauvais coup. C’est cela qui est dramatique dans votre phobie de « Roméo et Juliette », et de la punition que vous venez d’infliger aux spectateurs, abonnés ou pas.
         Si, pour les saisons suivantes, des restrictions devaient être mises en place ultérieurement, pourquoi avoir saboté de cette façon la présente programmation ?
         Tout cela est non seulement inacceptable pour chaque spectateur et donc pour moi-même qui milite par pour la diffusion de la culture, mais aussi est un très mauvais signal pour cette culture que vous prétendez pourtant être au cœur de votre action.
                               Avec mes salutations,
                                              
                                               Dominique MARIETTE