vendredi 26 février 2016

Loi El khomri : une riposte déterminée, massive, rapide nécessaire



Réforme du Code du travail     :    rien à négocier, tout à rejeter !

« Élaboré sans réelle concertation », c’est un des principaux reproches que les centrales syndicales ont fait au projet de loi El Khomri, dans la déclaration commune rédigée lors de leur rencontre au siège de la CGT à Montreuil, le 23 février dans la soirée.
         « Les organisations syndicales ne sont pas satisfaites de ce projet, peut-on lire, et demandent le retrait de la barémisation des indemnités prudhomales dues en cas de licenciement abusif et des mesures qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs ». C’est uniquement sur ce point, que les représentants des neuf syndicats dont trois organisations d’étudiants et de lycéens sont en accord, alors que toutes les mesures contenues dans le projet de loi sont à rejeter car elles accroissent le pouvoir absolu des patrons, selon leurs besoins… de profits.
         Deux directions syndicales, celles de la CGT et de FO, s’expriment pour le retrait pur et simple du projet de loi. Laurent Berger, pour la CFDT, lui, « ne crie pas au loup sur toutes les dispositions » car, dit-il, « il n’est pas question de s’opposer au renforcement de la négociation contenu dans ce texte ». Mais quel « renforcement de la négociation » ? Au contraire de ce qu’affirme le leader de la CFDT, un des aspects marquants dans l’attitude du gouvernement, c’est justement sa volonté de marginaliser les syndicats. Philippe Martinez de la CGT le déplore d’ailleurs : « Nous n’avons vu la ministre que deux heures et avons pris connaissance du texte dans la presse », et Jean-Claude Mailly, de FO, reproche à la ministre de chercher dans le texte à court-circuiter les syndicats, en proposant de recourir au référendum dans l’entreprise, pour des accords maison, à l’initiative de syndicats minoritaires et sous pression patronale.
         Il n’y a strictement rien à prendre dans le projet de loi sur la réforme du Code du travail. Aucun rééquilibrage n’est possible. Tout est à rejeter car cette loi, dans ses moindres détails, s’en prend aux travailleurs, avec ou sans emploi, et aux jeunes dont la précarité est le quotidien. Elle constitue un cadeau, un de plus, aux patrons.
         Malgré l’attente de nombreux militants qui, dans les entreprises, pourraient espérer une riposte immédiate, les centrales se limitent pour l’instant à prévoir une prochaine rencontre le 3 mars. Mailly, pour FO, évoque la grève, d’autres hésitent ou ne veulent pas affronter le gouvernement, espérant que des miettes tomberont de la table des négociations.
         Pourtant, une réponse déterminée, massive et rapide du monde du travail est une nécessité, face à un gouvernement et à un patronat qui, eux, n’hésitent pas, et veulent aller au bout de leur projet scélérat.

                                              Viviane LAFONT


"Sainte tunique", coiffe : la "laïcité" à la mode d'Argenteuil



La coiffe certes, mais la tunique, non ?

L’ancien maire d’Argenteuil qui s’active à tirer à bras raccourci contre le monde du travail veut jouer les progressistes sur le terrain de la « laïcité ». Il tenait réunion sur le sujet ce lundi à Argenteuil. A cette occasion, le fait qu’une élue de la municipalité LR d’Argenteuil porte un voile lors des conseils municipaux, qui avait déjà fait polémique aux lendemains des élections municipales, vient de ressurgir dans les médias.
         Avec son style fleuri habituel, l’ancien maire et actuel député confirme : «C'est symptomatique de comment la droite locale essaye d'envoyer un message à la communauté musulmane d'Argenteuil. Cela fait partie de la construction communautariste de la politique de Georges Mothron. Les Argenteuillais ont peut-être été dupes au moment des élections, surtout de la part de quelqu'un qui vient de la droite populaire, la droite saucisson et vin rouge. » (sic)
         Pourtant, sur le terrain du clientélisme et du communautarisme, musulman et chrétien, il s’est tout de même fait une belle réputation locale en la matière faisant de multiples gestes gracieux à l’égard de ces communautés durant les six ans de son mandat.
         Et l’actualité d’Argenteuil pourrait lui offrir bien d’autres sujets sur ce thème. Loin de la coiffe de cette dame que le maire actuel a certes mise dans une situation délicate, le foin local et les préoccupations municipales orchestrées autour de la fausse tunique de JC ne mériteraient-ils de la part de M. Doucet une attention et une dénonciation bien plus méritée ?

Tour de France dans le Val d'Oise : subventions indirectes



Nids de poule et tord-boyaux

         Quelques jours après avoir voté la hausse des impôts pour les habitants propriétaires, le conseil départemental du Val d’Oise vient d’annoncer qu’il avait débloqué une enveloppe de 1,5 million d’euros pour la rénovation des routes du département dans le cadre du passage de l’avant-dernière étape du Tour de France dans le Val d’Oise en juillet prochain.
         Le CD95 se vante que 3 milliards de téléspectateurs regardent le Tour à travers le monde. On imagine que les recettes publicitaires doivent être à l’avenant et que ce spectacle où l’eau claire coule à flots est une gigantesque manne non seulement pour la société organisatrice mais également pour de nombreuses entreprises.
         Les habitants bénéficieront certes de ces réparations et autres petits aménagements routiers, mais les contribuables vont donc devoir mettre la main à la poche pour payer ce qui relève finalement d’intérêts privés.
         Quant au maire d’Argenteuil, content que le peloton passe à travers sa ville, il déclarait qu’il n’en coûterait rien à la commune.
         Mais qu’en sera-t-il des routes de la commune empruntées par la caravane et le peloton du Tour, dont l’entretien, lui, relève de la compétence municipale ?
         Sans parler des divers frais liés à ce genre de manifestation.

Tour d'antan : et la chaussée ?