lundi 8 février 2016

Education nationale : handicap, des moyens supplémentaires, et puis quoi encore ?



Vous avez dit « situation de handicap » ? Pour le rectorat, c’est « money, only money » !

L’EREA, lycée d’enseignement adapté de Sannois, s’occupe d’élèves en situation de handicap ou fragilisés au niveau scolaire. Les enseignants viennent d’avoir la confirmation de la suppression d’une année sur les trois durant lesquelles ils préparaient les élèves au CAP. Ces trois années au lieu de deux permettaient à ces élèves de le préparer dans de bien meilleures conditions leur diplôme. En outre, l’Inspection académique du Val d’Oise n’a même pas retenu la solution alternative proposée par les enseignants pour garder leurs « heures », celles de la fameuse DHG, ce qui aurait permis d’assurer la stabilité de l’équipe pédagogique.
         Les enseignants, avec le soutien des parents, avaient dernièrement mené une grève qui leur avait laissé l’espoir que l’Inspection académique reviendrait sur ses projets.
         Mais le couperet est tombé. Les élèves en situation de handicap ou fragilisés, c’est bon pour les discours « académiques », et seulement pour eux.
         Cette situation de l’établissement scolaire de Sannois est bien à l’image de la situation du reste de l’Education nationale, là en particulier où des difficultés particulières exigeraient des moyens supplémentaires.

Migrants, une hécatombe aux portes de l'Europe



A ce qui est décrit dans l’article ci-dessous de notre hebdomadaire, on pourrait ajouter les conséquences des bombardements de ces jours derniers sur Alep en Syrie opérés par l’aviation russe et les troupes de Bachar-el-Assad. Des dizaines et des dizaines de milliers d’habitants fuient la ville mais sont coincés aux portes de la Turquie.

Migrants : hécatombe aux portes de l’Europe

Les images sont atroces : un reporter turc a trouvé le corps d’un tout petit garçon sur une grève, près du village de Bademli, dans la province d’Izmir, le 30 janvier. L’enfant fait partie des 37 personnes qui sont mortes noyées à quelques centaines de mètres de la côte turque, la coque de noix qui transportait des migrants, syriens, afghans ou birmans, ayant coulé lors de la tentative de joindre l’île grecque de Lesbos. Des habitants s’étaient joints aux gardes-côtes et aux plongeurs pour tenter de les sauver.
         Rien que dans ce secteur, deux jours plus tôt, le 28 janvier, vingt-quatre personnes se noyaient et onze disparaissaient au large des côtes nord de Samos. Le 27, c’étaient sept autres au large de Kos. Les jours précédents, 45 corps étaient retrouvés dans la même zone. Le 2 février, une embarcation chavirait au large de la Turquie, en route pour Samos, faisant au moins neuf morts. Selon les dernières statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations, l’OIM, tandis que 62 000 personnes parvenaient à traverser pour gagner la Grèce, 272 autres se sont noyées en janvier dans cette zone de la mer Égée. Plus des quatre cinquièmes, évidemment, venaient de zones de guerre.
         Où s’arrêtera l’hécatombe ? Alors que, lors du sommet prétendu d’urgence de Bruxelles en octobre dernier, 26 États européens s’étaient dits prêts à relocaliser en deux ans 160 000 des migrants parvenus en Grèce et en Italie, seules 4 237 places ont été déclarées disponibles dans dix-sept pays, et seuls 459 réfugiés ont été relocalisés dans dix pays. Pourtant, les mêmes causes produisant les mêmes effets, chaque jour voit des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants fuir la guerre et ses horreurs, qui ne trouvent le plus souvent, s’ils échappent aux tourments du voyage, que des barbelés et des murs érigés pour les rejeter.
         Tandis que des États durcissent les conditions d’accueil, notamment en rejetant de plus en plus de demandes d’asile, le président néerlandais de l’UE prévoit de renvoyer en Turquie – qui accueille déjà 2,5 millions de réfugiés – tous ceux qui sont interceptés en mer Égée. L’UE a parallèlement déclaré se pencher sur une évaluation des procédures de contrôle aux frontières entre la Grèce et le reste de l’Europe, désignant clairement ce petit pays comme responsable d’une situation que les grands refusent d’affronter. La conclusion risque fort d’être un retour aux contrôles à l’intérieur de l’espace Schengen, la France, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la Suède et la Norvège ayant déjà rétabli ceux-ci, temporairement paraît-il, jusqu’en mai 2016.
         Et, comme l’hypocrisie règne en maître dans ces sphères de grands commis de la bourgeoisie qui dirigent une des régions les plus riches du monde, les expulsions collectives par charters se multiplient, même interdites par leurs propres conventions des droits de l’homme, mais en accord avec leur morale, puisque les expulsés auraient « fait l’objet d’un examen individuel de leur demande au préalable ».
Forçant à peine le trait de l’attitude de leurs collègues au gouvernement, des politiciens réactionnaires surenchérissent dans leurs déclarations xénophobes. Tel ce gouverneur belge de Flandre occidentale qui vient de lancer aux habitants qui ont apporté de la nourriture à des réfugiés squattant à Zeebrugge : « Ne nourrissez pas les réfugiés, sinon d’autres viendront ! » À quelques semaines d’élections régionales dans le sud-ouest et le centre de l’Allemagne, le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel propose de durcir les conditions du regroupement familial, pour faire face aux 2 000 arrivées quotidiennes de migrants en Allemagne.
         Europol, la police européenne, pourra s’inquiéter ensuite de la disparition sur le territoire européen de 10 000 enfants réfugiés non accompagnés, en l’espace de deux ans. Mais qui a créé, qui entretient les conditions du trafic d’êtres humains ?
                                                                 Viviane LAFONT

dimanche 7 février 2016

Propreté et incivilités : Don Quichotte à Argenteuil



Seulement des mots pour faire face à des maux !

Avec le retour des compétences de propreté à la commune d’Argenteuil, les habitants vont voir ce qu’ils vont voir : finis les dépôts sauvages, jets de déchets, les poubelles non rangées. C’est en tout cas ce que leur promettent leurs édiles. Tel Don Quichotte monté sur Rossinante, le maire d’Argenteuil l’affirme haut et fort. Et ce qui vaut pour la propreté vaut également pour le stationnement. Aiguisant sa lance, la majorité municipale déclare : « la lutte contre les incivilités passe également par l’intensification de nos actions contre les difficultés de stationnement : entre la vidéo-verbalisation, la création d’une fourrière au sein de la Police municipale et le développement des rondes dédiées de la police municipale, les premiers résultats de nos actions apparaissent ». S’ils le disent ! Mais cela ne s’appellerait pas la méthode Coué par hasard ?
         Car la municipalité doit connaître la situation de la police municipale et celle d’ASVP titillés de surcroît ces dernières semaines par ladite municipalité qui veut les obliger à prendre leurs congés tous ensemble au mois d’août. Si elle n’est pas au courant, elle peut toujours lire ce que nous écrivions sur le sujet il y a quelques jours, c’est gratuit.
         Quant aux résultats de ses rodomontades, nous en reparlerons dans quelques mois.

En attendant, réglons nos (petits) problèmes

Le mystère du parking de l’Hôtel de Ville bientôt éclairci ?

Un délire sécuritaire genre « Pieds nickelés » touche les édiles de l’Hôtel de Ville. Si un portique de sécurité a bien été installé à l’entrée principale, régulièrement, la porte de sortie du parking rue Denis Roy reste ouverte. Passons.
         Quant aux responsables des dégradations minimes de véhicules occasionnés dans la partie de ce parking réservée aux membres de la municipalité, ils n’ont qu’à bien se tenir. Aux frais de la princesse, une caméra qui fonctionne, celle-là en tout cas, vient d’être installée. Les Argenteuillais sont impatients de savoir  les suites de cette histoire digne de Dallas : quelles sont les sombres rivalités qui opposent via leurs véhicules les membres de la municipalité ? A moins que les preuves soient bientôt apportées que les dégradations constatées ne sont le fait que de l’incompétence dans la maîtrise de leur véhicule de certains élus ?
         La caméra va bientôt rendre son verdict. On est fébrile…