Rassemblements
en Israël contre la guerre : d'autres
voix tentent de se faire entendre
Bien
que peu nombreux, des Israéliens s'opposent à l'hystérie guerrière et raciste
propagée par le gouvernement Netanyahou.
Samedi
12 juillet, des centaines de manifestants juifs et arabes se sont
rassemblés à Haïfa. Ensemble, ils ont dénoncé la violence et les crimes de
l'occupation israélienne. Ce même 12 juillet, quelque 400 personnes,
Juifs et Arabes d'Israël, se sont réunies dans la ville arabe de Tira avec pour
principal slogan : « Les Juifs et les Arabes refusent d'être
ennemis ».
Dans
les jours suivants, le mercredi 17 juillet, ils étaient plusieurs
centaines à défiler à Jérusalem. À Tel-Aviv aussi, il y a eu plusieurs
manifestations avec des centaines de participants à chaque fois. On y entendait
les mêmes cris : « Arrête le massacre à Gaza »,
« L'occupation doit cesser », « Netanyahou-Hamas, c'est la même
guerre ».
Une
organisation israélienne d'anciens soldats, Briser le silence, a également
organisé un meeting dans un théâtre de Tel-Aviv. À la tribune se sont succédé
des militaires israéliens, femmes et hommes, qui ont dénoncé les agissements de
Tsahal, l'armée israélienne. Une ancienne militaire a raconté avoir pratiqué la
torture à la cigarette, le supplice de la baignoire. Elle a aussi évoqué le
quotidien des humiliations à l'entrée des check-points, où elle pouvait
s'amuser à subtiliser un laisser-passer, interdisant ainsi le passage en Israël
à un Palestinien pour qui c'était vital. Yehuda Shaul, codirecteur de
l'organisation Briser le silence, témoigne : « Il y a vingt ans, il y
avait quelques cas de violation [des droits humains]. Aujourd'hui, c'est devenu
une politique. On s'adapte à tout cela. La première fois, on est en état de
choc, la deuxième un peu moins et, au bout d'une semaine, on le fait déjà
naturellement. »
À
chaque rassemblement cette minorité de pacifistes, de militants de gauche et
d'extrême gauche, du Parti communiste (Hadash et Maki ), de Gush Shalom, etc.,
se retrouve en butte aux attaques violentes d'une extrême droite sioniste de
plus en plus nombreuse et de plus en plus virulente, une extrême droite qui
vocifère ses injures racistes et ses appels au meurtre contre les Arabes et qui
parfois passe à l'acte, une extrême droite qui est de fait au pouvoir et qui
gangrène toute la société israélienne.
Netanyahou
voudrait que le peuple israélien ne s'exprime que d'une voix, celle de la haine
des Arabes et de la guerre permanente. Cette minorité qui manifeste
courageusement en Israël aura montré qu'une autre voix existe.
Christian CHAVAUX