Lors de la réunion du CCE extraordinaire du 11 décembre, la direction de PSA
a avoué que les suppressions d'emplois s'élèveraient non pas à 8 000, comme
annoncé le 25 juillet dernier, mais à plus de 11 200.
Jusque-là elle avait donc menti, en ne comptant pas dans les suppressions
d'emplois les départs volontaires ni les départs naturels (démissions,
retraites...) qu'elle n'entend pas remplacer. C'est donc plus de 3 200 emplois
supplémentaires qu'elle voudrait faire disparaître.
Fin mai 2012, il y avait plus de 67 000 salariés PSA dans la branche
automobile en France. La direction voudrait faire tomber ce nombre à moins de 56
000 en juillet 2014. Pour rappel, en 2004, il y avait 87 000 salariés. Une perte
sèche de 31 000 emplois en dix ans, ce qui représenterait l'équivalant d'une
usine comme Aulnay par an ! Dans le même temps, les ventes ont été en constante
augmentation, pour atteindre des records en 2010 et 2011. Il est évident pour
tous que PSA et ses actionnaires, famille Peugeot en tête, licencient dans le
seul but d'augmenter leurs profits, en accroissant l'exploitation dans les
autres usines de montage. Il n'y a que le gouvernement, toujours complaisant
vis-à-vis des patrons, pour essayer de faire croire que le groupe est en
difficulté et que cela justifierait de jeter à la rue des milliers de
travailleurs. Et depuis cette annonce, côté gouvernement, c'est le silence, un
silence complice.
Cette nouvelle annonce a suscité l'écœurement chez les salariés et renforce
la méfiance envers une direction qui pratique ouvertement la politique du
mensonge.
Mercredi 12 décembre avait lieu une nouvelle réunion de négociation sur le
plan de licenciements, au Pôle tertiaire à Poissy. Le SIA et la CGT ont appelé
en commun les travailleurs d'Aulnay à se mobiliser. Ils étaient plus de 300 à
s'y rendre en manifestation en RER, en distribuant des tracts. D'autres
travailleurs, restés à l'usine, faisaient grève pour marquer leur
mécontentement.
Devant le Pôle tertiaire, les représentants SIA et CGT ont pris la parole. Ce
qui s'exprimait chez les présents, c'était le ras-le-bol d'une direction qui
refuse de discuter la moindre des revendications des salariés.
Concernant les anciens, la direction refuse de discuter d'une préretraite à
55 ans et ne propose qu'un départ anticipé de vingt-quatre ou trente mois, qui
va laisser sur le carreau des centaines de travailleurs dont les carrières sont
incomplètes. En fait, la direction s'apprête à faire licencier massivement des
vieux travailleurs. Elle refuse aussi de discuter d'un CDI acceptable pour
chacun des salariés. Pour se débarrasser des salariés qui ne peuvent pas choisir
la mutation interne au groupe, elle en est à proposer un congé reclassement de
dix-huit mois, sans aucune obligation de résultat.
Le soir même, la direction de PSA, prétextant des incidents à Poissy,
ajournait la réunion et portait plainte contre X. C'est classique de la part
d'une direction qui tient absolument à ne rien céder et à obtenir un plan de
licenciements au rabais. Mais, tout le démontre, les seuls casseurs, ce sont les
patrons qui licencient à tour de bras. Et dans ce domaine la famille Peugeot est
en tête du peloton.
Alors oui, il n'est pas question pour les travailleurs de se laisser
impressionner et de laisser PSA organiser une casse sociale de grande ampleur.
Tous les participants à cette manifestation étaient contents et se sont donné
rendez-vous pour de prochaines actions.
Correspondant LO