En liaison avec des étudiants de
l’Université de Cergy, les Archives du Val d’Oise ont mis au point un jeu
autour de la mémoire de la Première guerre mondiale. Si nous avons bien
compris, il s’agit d’un jeu genre Monopoly qui vise à réaliser un monument aux
morts dans les meilleures conditions financières possibles. Ce que nous avons
lu sur le site des Archives ne nous aide pas à comprendre ce dont il s’agit
vraiment.
Une
chose est sûre est que l’on ne connaît pas dans ce jeu la dédicace, ce qui fait
pourtant le cœur de ces monuments aux morts dédiés aux victimes de la Première
guerre mondiale, la dédicace censée indiquer pourquoi ces soldats dont la liste
figure sur ces monuments aux morts.
Ces
derniers ont été érigés pratiquement dans toutes les communes du pays à partir
de 1920, de la simple stèle à des grands monuments grandiloquents.
Maintenir
le souvenir des victimes, oui bien sûr. Mais au nom de quoi sont-ils morts ?
C’est cela qu’il serait intéressant de faire réfléchir aux adolescents visés
par ce jeu. Ils sont morts « pour la France ? ». Ou morts pour
le capitalisme ? Ou morts de l’horreur de cette guerre qui fit une douzaine
de millions de morts qui, des deux côtés du front, se ressemblaient tous.
Au
lendemain du conflit, les mêmes notables qui avaient mis tout leur cœur pour
que les autres, les jeunes partent à la guerre, imposèrent leur patte chauvine
sur l’énorme majorité de ces monuments. Ces notables étaient, seulement un peu
plus vieux de cinq-six ans. Eux avaient survécu.
Mais
quelques monuments diffusèrent un autre message. Tel celui d’un petit village
des Gorges du Tarn qui égraine la liste de ses morts sous un sobre « A ses
victimes de la guerre ». Et puis, il y a aussi ceux qui comme celui de
Gentioux dans la Creuse disent : « Maudite soit la guerre ». Et
puisque nous sommes dans le Val d’Oise, il faut citer celui de la première
commune communiste du département en 1920 qui dit : « Guerre à la
guerre » et « Haine à la haine ».
Anatole
France a déclaré un jour : «On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour
des industriels ». Ce qui était vrai hier l’est toujours aujourd’hui, plus
que jamais.