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mercredi 3 avril 2019

Européennes : quand France Télévisions s’assoit sur le pluralisme politique


Communiqué

France 2 organise, jeudi 4 avril, un débat télévisé entre les têtes de liste aux élections européennes. La chaîne a d’abord voulu organiser une émission avec quelques « happy few », les représentants des grands partis. Après que mardi la justice a contraint France Télévisions à inviter trois candidats supplémentaires, le débat devrait maintenant compter douze têtes de liste. Mais toujours pas de représentant de la liste de Lutte ouvrière…

Notre parti est pourtant présent à toutes les élections européennes, et en campagne depuis plusieurs semaines. Seule une liste se revendiquant du monde ouvrier, défendant les intérêts des travailleurs, serait ainsi écartée. France 2 se moque du pluralisme politique. C’est pourquoi j’ai attaqué la chaine en référé pour l’obliger à m’inviter à cette émission.

                                                          Nathalie ARTHAUD, le 03/04/2019

jeudi 28 mars 2019

Agenda militant : grand meeting de Lutte ouvrière. Argenteuil : derniers jours pour les enquêtes publiques concernant la sauvegarde de la salle Jean Vilar, de son parking, et de L’île Héloïse


« Contre le grand capital, le camp des travailleurs »



Vendredi 29 mars
Meeting
Paris
À 20h30
Grande salle de la Mutualité - 24, rue Saint-Victor - Paris 5e
Entrée libre
Un départ est prévu à 19 heures d’Argenteuil
Rendez-vous :
« Café des 2 gares » gare d’Argenteuil sortie Orgemont

Derniers jours pour les enquêtes publiques



Autorisation environnementale sur l’étude d’impact liée au permis de construire.
Dernière permanence du commissaire enquêteur samedi 30 mars de 9h00 à 12h00.
         Déclassement du parking desservant les salles Jean-Vilar et Pierre-Dux appartenant au domaine public routier communal.
Dernière permanence du commissaire enquêteur amedi 30 mars de 9h00 à 12h00.
A l’Hôtel de ville


Par internet
Adresse à laquelle envoyer ses observations concernant l'enquête publique :
En indiquant comme objet de votre mail : "EP-Pôle-Héloïse-Argenteuil".
Vous pouvez écrire directement vos observations.

dimanche 24 mars 2019

Lutte ouvrière dans les élections européennes (6) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019


Lutte ouvrière dans les élections européennes (6) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019 sur papier ((2,5 euros) ou :


Pour un parti ouvrier communiste et révolutionnaire

Avec le recul et une forme de stabilisation du mouvement des gilets jaunes, celui-ci devient de plus en plus le champ clos entre courants et militants politiques – voire un champ d’entraînement paramilitaire – déjà drapeaux déployés ou encore masqués derrière l’apolitisme affiché.
D’autres mouvements de contestation surgiront cependant inévitablement.
Il faut se saisir de toutes les opportunités pour propager les idées et le programme du courant ouvrier révolutionnaire.
Il faut tout faire pour armer politiquement les travailleurs. Il faut les armer non seulement pour la défense de leurs intérêts matériels, mais aussi face à la menace que représente l’activisme des groupes d’extrême droite dans le mouvement de contestation. Celui-ci est un avertissement.
Si le capitalisme en crise et les mobilisations qu’il suscite ouvrent objectivement la possibilité pour la classe ouvrière d’accéder à une prise de conscience supérieure, il peut aussi permettre le renforcement des courants partisans de solutions autoritaires pour préserver l’ordre capitaliste.
L’émergence d’un parti ouvrier révolutionnaire serait l’expression la plus concrète de la prise de conscience de la classe ouvrière, en même temps que l’instrument indispensable de son développement.
Les soubresauts sociaux dont le mouvement des gilets jaunes a donné un avant-goût peuvent placer les travailleurs face à bien d’autres nécessités, y compris celle de se défendre face aux groupes fascistes.
Cela n’a rien à voir avec la petite guerre entre groupes gauchistes et groupes d’extrême droite qui se déroule devant l’indifférence, voire l’hostilité des travailleurs. Ces escarmouches sont peut-être les signes avant-coureurs d’une nécessité qui s’imposera aux travailleurs. Mais cette petite guerre ne relève pas de la lutte de classe.
C’est celle-ci, si elle se développe et prend de l’ampleur, qui peut rendre indispensable pour les travailleurs de se donner les moyens de se défendre et de défendre leurs organisations. Comme c’est la lutte de classe menée par le prolétariat conscient qui peut donner une perspective contre toutes les saletés qui surgissent de la pourriture de l’organisation capitaliste de la société, tel le racisme sous toutes ses formes.
C’est une reprise de confiance de la classe ouvrière en elle-même qui, seule, peut garantir même les libertés démocratiques élémentaires, et pas les discours hypocrites des dirigeants politiques de la bourgeoisie.
Toutes les campagnes électorales doivent nous servir pour défendre, propager les idées communistes révolutionnaires, mais aussi pour permettre à tous ceux qui se retrouvent dans ces idées de se reconnaître entre eux et de nous reconnaître comme défenseurs de ces idées.
C’est dans ce sens que notre campagne électorale s’intègre dans l’objectif de recréer un parti ouvrier communiste révolutionnaire.

Nathalie ARTHAUD et Jean-Pierre MERCIER en meeting vendredi


Vendredi 29 mars
Meeting à Paris
À 20h30
Grande salle de la Mutualité - 24, rue Saint-Victor - Paris 5e
Entrée libre
Diffusion en direct

mercredi 20 mars 2019

Lutte ouvrière dans les élections européennes (5) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019


Lutte ouvrière dans les élections européennes (4) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019 sur papier ((2,5 euros) ou :


Unité de la lutte sous la direction de la classe ouvrière

Dans sa phase montante, le mouvement des gilets jaunes, recrutant en majorité dans les couches les plus écrasées du monde du travail, a entraîné en même temps d’autres catégories populaires: des professions libérales, des paysans ou des artisans parfois, des éléments de la vaste catégorie des «entrepreneurs» qui nexploitent personne, voire jusqu’à des petits patrons.
L’unité du mouvement invoquée de bonne foi par nombre de gilets jaunes n’est pas du tout contradictoire avec l’affirmation par les travailleurs de leurs revendications et de leurs perspectives de classe. Au contraire.
Si les travailleurs ne défendent pas leurs intérêts de classe, s’ils n’affirment pas leur propre politique, la contestation ne peut aboutir dans le meilleur des cas qu’à répondre partiellement aux revendications des catégories petites-bourgeoises.
Au contraire, en affirmant une politique de classe, la perspective des travailleurs doit être, tout en défendant leur propre peau, d’offrir également une politique aux autres catégories populaires.
Au-delà des travailleurs salariés, les petits paysans, les artisans, voire certains petits patrons, qui fournissent les grandes enseignes de la distribution, trouveraient leur intérêt à s’associer dans le contrôle des entreprises capitalistes. Le contrôle des chaînes commerciales démontrerait que, si les prix à la consommation sont en hausse alors que les revenus de ces fournisseurs sont en baisse, c’est qu’entre les deux s’intercale le profit capitaliste, celui des chaînes de distribution mais aussi celui des banques.
Ne pas laisser le contrôle des banques au grand capital est la seule façon de mettre fin à l’utilisation du crédit au profit de la grande bourgeoisie parasite. C’est la seule voie pour offrir aux petits paysans, aux artisans et à une multitude d’autres catégories petites-bourgeoises des conditions de crédit plus favorables, c’est-à-dire des prêts indispensables pour exercer leur métier d’agriculteur, d’artisan, d’entrepreneur indépendant, etc., sans générer de profit pour la finance capitaliste.
La population laborieuse mobilisée pour ce contrôle serait tout naturellement amenée à la nécessité d’exproprier les banques et les établissements financiers privés, de les regrouper dans une banque étatisée unique, placée sous le contrôle des travailleurs.
Tout cela semble aujourd’hui lointain et donc abstrait. Mais si le mouvement des gilets jaunes montre quelque chose, certes à une petite échelle et dans d’étroites limites, c’est avec quelle rapidité les choses peuvent changer dès lors que se mettent en mouvement les classes populaires aujourd’hui résignées.
En un certain sens, les gilets jaunes ont soulevé aussi la question du parti. Leur mouvement l’a fait surtout par la négative. L’hostilité envers les partis institutionnalisés a été la marque de fabrique du mouvement en ses débuts (là, il ne s’agit pas de l’activisme des militants du Rassemblement national (ex-FN) et assimilés ou des mélenchonistes, dissimulés derrière l’apolitisme). Mais le mouvement lui-même se pose la question de se structurer en vue, notamment, des élections européennes.
La discussion autour de cette aspiration, confuse, contradictoire, nous facilite les choses pour affirmer que, oui, il ne suffit pas de rejeter les partis de la bourgeoisie, il faut un parti pour les exploités, pour les pauvres. Il faut expliquer aussi qu’il faut que le parti des exploités sache quelle classe sociale est l’ennemie des exploités, quels sont les amis ou les alliés possibles. Le parti communiste révolutionnaire ne peut se constituer qu’autour d’un objectif partagé, autour d’un programme.
Avec la crise, dans cette situation où la bourgeoisie est à l’offensive pour reprendre des droits aux travailleurs, toute revendication sérieuse venant des salariés fera l’objet d’une lutte âpre et difficile. Et, lorsque les travailleurs se battront vraiment pour leurs intérêts de classe, ils feront leur expérience et réaliseront que, tant que la bourgeoisie tient les rênes des grands groupes industriels et financiers, elle les baladera, et que le seul moyen d’avancer réellement, c’est de contrôler ce qui se passe dans les entreprises. C’est de savoir quelles sont réellement les marges bénéficiaires et où passent les profits, combien sont investis, combien sont versés aux actionnaires…
Et la question du pouvoir et de l’expropriation de la bourgeoisie se posera, comme elle s’est déjà posée lors des grandes luttes sociales. C’est alors que «la classe ouvrière prendra conscience de cette vérité que, si elle veut vivre, le capitalisme doit mourir», pour reprendre une expression du Parti au temps où il était communiste.
La lutte pour les revendications quotidiennes immédiates et la lutte pour l’émancipation totale des travailleurs ne doivent faire qu’un seul et même combat. Eh bien, il faut que, dès aujourd’hui, les travailleurs les plus combatifs s’en convainquent: militer pour les intérêts des travailleurs, cest militer pour la révolution sociale!
                 (A suivre)



lundi 18 mars 2019

Elections européennes : Lutte ouvrière dans les élections européennes (4) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019


Lutte ouvrière dans les élections européennes (4) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019 sur papier ((2,5 euros) ou :

https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2019/03/09/lutte-ouvriere-dans-les-elections-europeennes_117795.html

Bloquer l’économie, ou la faire fonctionner dans l’intérêt collectif?

Ce qui a le plus enthousiasmé les médias bourgeois dans le mouvement des gilets jaunes à ses débuts, c’est le «caractère original» des blocages de ronds-points qui ont perturbé la vie économique et ont rendu le mouvement plus visible. Mais cela en a aussi gelé les limites, étroites.
La perspective politique de la classe ouvrière n’est pas de bloquer la vie économique. Elle est de la réorganiser, de la faire fonctionner autrement. Elle est d’enlever à la grande bourgeoisie la propriété des grands moyens de production et le commandement de toute la vie économique.
De cette différence de perspective découlent les différences pour ce qui est des réponses à toutes les questions soulevées à l’intérieur du mouvement des gilets jaunes.
La question du pouvoir d’achat pour commencer. Elle a été commune à diverses catégories populaires. Les travailleurs de petites entreprises, les retraités, les chômeurs – la couche la plus dispersée, la plus écrasée de la classe ouvrière – en constituaient la majorité.
Pour la classe ouvrière, derrière la question du pouvoir d’achat, il y a pour, paraphraser Trotsky (le Programme de Transition), les «deux maux économiques fondamentaux dans lesquels se résume l’absurdité du système capitaliste, à savoir le chômage et la cherté de la vie».
La transformation d’un nombre croissant de travailleurs en chômeurs réduits à la charité publique est une catastrophe pour l’ensemble de la société. Aujourd’hui comme au temps de Trotsky, le seul objectif qui vaille face à cette catastrophe est la répartition du travail existant entre tous les travailleurs, sans diminution de salaire. La durée de la semaine de travail doit être déterminée en fonction de cette répartition.
Pour défendre le pouvoir d’achat des salariés et des retraités contre le renchérissement de la vie dû aux hausses des prix aggravées par les prélèvements étatiques, le seul objectif qui vaille est l’augmentation des salaires et des retraites et leur indexation automatique sur les prix.
En exprimant la volonté légitime de mieux contrôler ce que l’État fait de l’argent de nos impôts, le mouvement des gilets jaunes a également soulevé, quoique de façon limitée, extrêmement confuse et ambiguë, la question du monopole des décisions par les prétendues élites. Pour l’essentiel, la réponse sur laquelle s’est retrouvée la quasi-totalité du mouvement a été: «Macron démission!» Sy est ajouté par la suite le référendum dinitiative citoyenne.
Les élites du pouvoir étatique, si bien incarnées en la personne de Macron et son mépris de classe, ne sont cependant pas suspendues en l’air. Même les hommes d’État qui ne sont pas issus de la grande bourgeoisie ont été formés, dressés, pour servir ceux qui monopolisent les capitaux, le véritable pouvoir dans la société. S’en prendre à la classe capitaliste n’était pas dans les objectifs du mouvement des gilets jaunes, si ce n’est sous la forme innocente de dénoncer l’injustice de certaines mesures symboliques comme la suppression de l’ISF.
La transparence sur le comment et le pourquoi des décisions est une préoccupation légitime que seuls les travailleurs peuvent pousser jusqu’au bout, en la traduisant en fonction de leurs intérêts de classe.Le remplacement du chef de l’État en place par un autre, ou un référendum, fût-il «citoyen» ou «populaire», offrent une fausse solution à un vrai problème. La question de fond, confusément posée par les gilets jaunes, est: qui contrôle et dans lintérêt de qui?
La réponse ne peut pas se limiter à la transparence du fonctionnement de l’État. Elle doit viser, autant et plus, les entreprises capitalistes sur lesquelles repose le fonctionnement de l’économie et de la société.
La transparence dans la gestion des entreprises ne peut être réalisée que par la suppression du secret industriel et commercial et par le contrôle ouvrier sur les entreprises.
La classe ouvrière dans son ensemble et dans toute sa diversité est la seule à pouvoir réaliser le contrôle de la vie économique.
Même la classe capitaliste ne contrôle, n'encadre et ne maîtrise l’économie que par l’intermédiaire de salariés. Dans les entreprises, pour en assurer le fonctionnement, dans les banques et les compagnies d’assurances, et jusque dans les officines spéculatives, la grande bourgeoisie passe par l’intermédiaire de toute une hiérarchie de salariés, jusqu’aux employés les plus mal payés.
Ensemble et organisés, c’est-à-dire liés entre eux, guidés par la conscience de classe et un programme, ces employés n’auraient aucun mal à exercer le contrôle; cette fois, non pas dans lintérêt dune classe de parasites, mais dans leur propre intérêt et dans lintérêt des classes laborieuses. Ensemble, ils ont les moyens de mettre le doigt non seulement sur toutes les magouilles particulières, sur tous les détournements individuels dont l’actualité est pleine, mais aussi de mettre au jour l’appropriation de l’ensemble de l’économie par le seul grand capital et le détournement des forces de production collectives au profit d’une minorité de parasites.
En agissant en tant que classe, en dépassant les intérêts locaux ou corporatifs, les travailleurs en lutte franchiront, à travers le contrôle, les premiers pas vers la réorganisation complète de l’économie, pour arracher les moyens de production à leurs propriétaires parasites, pour donner du travail à tous et le répartir équitablement. Le vieux mot d’ordre des classes laborieuses, «faire payer les riches», prendrait enfin sa signification.
(A suivre)



Demain lundi 18 mars
À 11h00
BFMTV :  Interview de Nathalie Arthaud

samedi 16 mars 2019

Elections européennes : Lutte ouvrière dans les élections européennes (3) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019


Lutte ouvrière dans les élections européennes (3) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019 sur papier ((2,5 euros) ou :

https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2019/03/09/lutte-ouvriere-dans-les-elections-europeennes_117795.html

Contre le grand capital, le camp des travailleurs

Lutte ouvrière se présente dans ces élections pour faire entendre les intérêts matériels et politiques de la classe ouvrière. Cela commence par les exigences vitales face à la crise de l’économie capitaliste qui pousse des masses croissantes vers le dénuement et vers la misère. Nous nous présentons pour montrer que même ces exigences les plus élémentaires ne peuvent être satisfaites sans remettre en cause le capitalisme et le règne de la grande bourgeoisie sur la société.
Nous nous présentons pour défendre le droit élémentaire des classes populaires à une vie digne de ce 21e siècle, sur le plan matériel comme sur celui, immatériel, de la dignité humaine.
Même pour imposer ce droit, il faut exproprier la classe capitaliste, lui enlever la propriété des grandes usines, des banques, des chaînes de distribution, des grands moyens de production et les mettre à la disposition de la collectivité.
La classe ouvrière ne pourra accéder à la conscience claire de cette nécessité qu’au travers de luttes pour sa survie. Mais, pour que ces luttes ne soient pas détournées vers des voies de garage ou, pire encore, n’alimentent pas des forces politiques violemment hostiles à la classe ouvrière, il faut aux travailleurs un programme de lutte, des objectifs et une organisation. Il faut un parti ouvrier révolutionnaire.
Pendant la courte période où le mouvement des gilets jaunes se développait et portait le désespoir et la révolte des catégories parmi les plus écrasées du monde du travail – ouvriers de petites entreprises, retraités, chômeurs – il a soulevé une multitude de problèmes. Ces questions, largement popularisées, doivent nous guider dans la formulation concrète de nos interventions.
Les gros contingents de la classe ouvrière, ceux des grandes entreprises, ne se sont pas mis en mouvement. Mais ils se sont retrouvés dans les problèmes soulevés, car c’étaient aussi les leurs. D’où la sympathie dont le mouvement a bénéficié parmi les travailleurs.
D’où aussi le nombre de travailleurs, y compris de grosses entreprises, qui étaient attirés vers les ronds-points et dans les manifestations.
D’où les discussions que tout cela a entraînées, rompant avec le climat de résignation, ne serait-ce que du fait que certains ont osé! Cela a été lapport principal du mouvement des gilets jaunes.
Qu’en restera-t-il au fil du temps, de la stabilisation et du recul du mouvement?
Les problèmes posés demeurent et les mouvements de contestation à venir – il y en aura inévitablement devant les attaques de la bourgeoisie – tourneront autour des mêmes questions, dès lors qu’ils entraîneront telle ou telle catégorie du monde du travail.
Problèmes liés au chômage et au pouvoir d’achat des salariés comme des retraités. Questions liées aux injustices sociales, à l’inégalité croissante entre le monde des exploités et celui des exploiteurs. Questions autour de la politique du gouvernement et de l’absence de transparence de ses décisions.
Les questions posées sont déjà récupérées, et le seront de plus en plus, par des courants politiques représentant diverses options pour la bourgeoisie, allant de la gauche réformiste à la Mélenchon à l’extrême droite dans toutes ses variantes, y compris les plus ouvertement fascistes. En apportant leurs propres réponses, tous ces courants interpréteront, affadiront et transformeront les questions.
Le mouvement a fait émerger un certain nombre de «militants gilets jaunes», dont certains navaient aucun engagement politique antérieur, et d’autres qui, même s’ils en avaient un, s’en étaient éloignés. Ce noyau militant a un rôle manifeste dans l’organisation du mouvement, dans sa durée. Beaucoup ont été dégoûtés des partis institutionnels. Ils ont été cependant amenés à des préoccupations politiques dans un contexte dominé par des idées, au mieux, réformistes, mais, plus encore, réactionnaires. Le mouvement en lui-même pousse à la politisation. Mais il n’y a pas de génération spontanée dans les idées et dans les programmes. Contester l’ordre établi ne dit pas ce qu’il faut mettre à la place et qui le fera. Ces militants se trouvent dans une impasse. S’ils parviennent à constituer une force politique, ne serait-ce qu’en présentant une liste gilets jaunes aux élections européennes – ce qui n’est pas acquis –, cela peut donner, dans des genres différents, le Mouvement 5 étoiles d’Italie ou Podemos d’Espagne.
Pour les communistes révolutionnaires, la campagne des élections européennes peut et doit être une occasion de donner aux questions posées par le mouvement des réponses correspondant aux intérêts de la majorité exploitée ou opprimée de la population. Des réponses que le mouvement ne pouvait pas apporter en raison de sa composition sociale et des politiques proposées par les forces qui essayaient d’y jouer un rôle, dans la plupart des cas sous le masque de l’apolitisme.
Le pouvoir d’achat semblait être le dénominateur commun de la contestation. Mais cette revendication fut dès le début piégée par le fait que sa satisfaction opposait les petits patrons engagés dans le mouvement et les salariés, à commencer par les leurs.
Instinctivement, les gilets jaunes ont cherché à résoudre cette contradiction en l’ignorant, c’est-à-dire en évitant ce qui fâche. Mais l’apolitisme, largement partagé par nombre de gilets jaunes de bonne foi, ne pouvait être une garantie de développement pour le mouvement. Il en était au contraire un des principaux freins. Il a permis notamment à l’extrême droite d’avancer masquée et de cacher ses perspectives antiouvrières.
Les classes exploitées ne peuvent pas prendre conscience de leurs intérêts politiques en s’interdisant de les poser, de crainte que cela divise le mouvement.
Toutes les classes populaires subissent le poids écrasant du grand capital sur la société. Mais il est impossible de prendre conscience de cette réalité-là, d’en tirer toutes les conclusions sur les rapports entre classes, de comprendre en quoi les intérêts des classes populaires diffèrent et s’opposent, en quoi ils coïncident et comment ils peuvent déboucher sur des perspectives communes, en s’interdisant de parler des classes sociales ou de l’exploitation, toutes choses jugées comme «politiques».
La contestation embrassant des couches populaires diverses ne peut déboucher sur une perspective commune, unifiant toutes les catégories populaires victimes de la dictature du grand capital, que si la classe ouvrière se mobilise en tant que telle.
La classe ouvrière est au cœur du système capitaliste. Elle est la seule que la propriété privée ne lie à aucun aspect de ce système et qui peut pousser la contestation du système jusqu’à le mettre à bas.
Elle ne pourra le faire qu’en agissant là où elle est forte, là où sont concentrés les principaux contingents des travailleurs: dans les grandes entreprises, celles de la production mais aussi de la finance, du transport, de la grande distribution. Mais ce faisant, elle devra être la meilleure combattante, la porte-parole de toutes les catégories sociales victimes de l’ordre capitaliste. Elle ne pourra le faire que sous son propre drapeau, avec ses propres exigences et ses propres moyens.
(A suivre)



Vendredi 29 mars
Meeting
Paris
À 20h30
Grande salle de la Mutualité - 24, rue Saint-Victor - Paris 5e
Entrée libre
Un départ est prévu à 19 heures d’Argenteuil
Rendez-vous :
« Café des 2 gares » gare d’Argenteuil sortie Orgemont