Défense européenne : combien de divisions ?
Publié le 05/02/2025
Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne étaient réunis à Bruxelles, lundi 3 février, pour débattre de la Défense européenne. L’époque est en effet marquée par la multiplication des conflits et l’augmentation rapide dans tous les pays du monde, à commencer par les États-Unis, des budgets militaires.
Dans les discours lénifiants servis aux médias et aux enfants des écoles, l’Union européenne est censée se doter d’une défense, d’une armée et d’une industrie militaire communes, voire uniques. Ce serait même le seul moyen de faire pièce aux grands pays comme la Chine, la Russie et les États-Unis. Ainsi, lors de ses vœux aux armées, Macron remarquait que « en Europe, nos acquisitions et industries sont trop morcelées. Là où les États-Unis d’Amérique ont huit principaux types de plateformes terrestres, l’Union européenne en rassemble 62. Dans le domaine naval, le rapport est de six aux États-Unis pour 47 en Europe. Il faut donc aller vers plus de programmes communs ».
Macron n’a pas précisé que les industriels européens de la défense sont en concurrence les uns avec les autres et qu’ils y sont aidés par leurs États respectifs. Par exemple, le français Naval Group et l’allemand TKMS se battent en ce moment-même pour vendre leurs sous- marins en Inde, un contrat de plus de 5 milliards d’euros. Macron est allé rencontrer le président indien pour Naval Group, le Bundestag vient de voter les autorisations nécessaires à TKMS. Naval Group, c’est la famille Dassault, TKMS, c’est ThyssenKrupp. Les deux groupes sont concurrents sur d’autres marchés et sont même en procès à propos d’un contrat de sous-marins aux Pays-Bas, également membre de l’UE. Dassault, comme ThyssenKrupp, préfère la certitude de la rente étatique à l’incertitude d’une défense commune chimérique. Il se passe la même chose dans le domaine des blindés, de l’artillerie et de l’aviation, opposant peu ou prou les capitalistes des mêmes pays européens les plus puissants.
À côté de cette réalité de familles bourgeoises historiquement liées à leur protecteur étatique, les déclamations européennes, même assorties de subventions, sont de peu de poids. De plus les industriels américains, concurrents autrement redoutables, proposent leurs fournitures aux pays européens dépourvus d’industrie militaire, faisant un lot avec l’adhésion à l’Otan et au « camp du bien ». La plupart des armées européennes dépendent ainsi, en partie ou en totalité, des fournitures, de l’aide et même du bon vouloir du grand frère américain, s’attirant les reproches amers des porte-parole des Dassault et autres ThyssenKrupp et de leurs relais dans l’opinion.
La Défense européenne se résume donc, pour chaque État pris séparément, à la défense des intérêts étroits de ses capitalistes nationaux, à commencer par ceux des marchands de canons lorsqu’il y en a. Le capitalisme s’est avéré tout à fait incapable de dépasser les États et les frontières complétement obsolètes de la vielle Europe qui l’a vu naître. Il est en revanche encore capable de mettre une nouvelle fois la planète à feu et à sang pour tenter de se survivre. Et il s’y prépare.
Paul Galois (Lutte ouvrière n°2949)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :
Aujourd’hui vendredi 7 février, de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou » ;
Samedi 8 février : de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,
-de 10 heures 30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie (sous réserve) ;
-de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;
-et de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;
Dimanche 9 février, de 10 heures 15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du centre ;
-et de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;
Lundi 10 février, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.
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