Pour Ivan, mais aussi pour Julien d’Otis
Sans les prolétaires, la société ne fonctionnerait pas, hier comme aujourd’hui
Bientôt, l’usine de la rue des Charretiers qui fut Kleber Colombes puis Semperit, ne sera plus qu’un souvenir. Sa démolition s’achève. Ses bandes-transporteuses de minerai en caoutchouc continueront encore longtemps à en transporter aux quatre coins du monde.
Certes, c’est une évolution qui a marqué les transformations économiques au fil du dernier siècle, guidée uniquement par la recherche du profit maximum. Un changement profond dont la population n’a pas été et n’est toujours pas maîtresse. Pour résumer en simplifiant, l’industrie s’est concentrée de plus en plus au Sud de la planète, et les capitaux et les profits produits par l’exploitation du monde au Nord.
La transformation de la zone industrielle de la gare se fait dans le plus grand incognito. Dans bien des villes, le passé industriel et la fermeture d’une entreprise-phare est l’occasion d’un évènement mémoriel voire collectif. Mais pas à Argenteuil. Cela ne relève pas du sentiment municipal. La vacuité du sujet sur Ma ville, le magazine municipal en est la preuve.
En revanche, jusqu’à leur disparition, les ouvriers qui y passèrent une partie importante de leur vie porteront leur usine dans leur mémoire et surtout dans leur chair. Usure, inoculation de particules, travail de nuit… Si l’usine dans laquelle ils passèrent tant d’heures n’est plus, pour eux, cette disparition n’est pas un évènement banal. Et nous partageons leur émotion qui mériterait davantage de respect et de mobilisation. DM
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