Face à la guerre : l’union derrière Macron, c’est non !
02 Mars 2022
Depuis le début de l’offensive russe Macron a saisi l’occasion d’appeler à l’union nationale en France.
S’adressant au pays et à l’armée en termes dramatiques, il a invité ses prédécesseurs à l’Élysée et envoyé son Premier ministre chercher l’approbation de députés parmi lesquels les surenchères va-t-en guerre et les appels à l’envoi d’armes se succèdent.
La droite, le PS, les écologistes et les macronistes font assaut de déclarations guerrières. C’est à qui sera le plus dur dans la dénonciation du dictateur Poutine, le plus radical en paroles sur les moyens à utiliser, le plus prompt à exiger encore et toujours des crédits pour l’armée. L’extrême droite fait chorus avec quelques nuances et, même s’il a été hué par ses collègues députés pour sa modération, Jean-Luc Mélenchon s’est en fait placé sur le même terrain. Pour tous ces gens, ministres ou espérant l’être, et pour Macron bien sûr, face à ce qui se passe en Ukraine, il faudrait se demander tous ensemble ce que fera la France.
Mais de qui donc en France parle-t-on ? S’agit-il de Total qui a des intérêts énormes en Russie, de Dassault pour qui tout conflit est bon à prendre, des banquiers qui spéculent déjà sur les profits de guerre, des Carrefour, Renault, PSA et autres grands groupes qui ont avalé des pans entiers de l’économie de l’ex-bloc de l’Est ? S’agit-il de tous ces bénéficiaires du système capitaliste, de tous les apôtres de la permanence de l’exploitation ? Ou bien parle-t-on de la masse de la population, des travailleurs et de leurs familles, pour les préparer à subir les conséquences d’une guerre et à la payer ?
Derrière « l’intérêt national » évoqué par l’ensemble de la classe politique se dissimule à peine l’intérêt des possédants. Ceux qui dirigent l’État et les partis qui défendent l’ordre social propagent la légende selon laquelle tout le monde devrait faire bloc derrière eux au nom de ce qu’ils appellent l’intérêt de la France. Il s’agit en fait de souder la population derrière la classe dirigeante. La situation de guerre leur fournit, comme bien des fois dans le passé, une bonne occasion de le faire, au nom du danger que représenterait l’agression russe pour la démocratie, le mode de vie occidental et autres prétendues valeurs.
Les travailleurs auraient tout à perdre à se ranger, au nom de ce prétendu intérêt national, derrière leur gouvernement et les capitalistes qu’il défend. Les seuls dont ils doivent se sentir solidaires, contre leurs dirigeants respectifs, sont les prolétaires de Russie et d’Ukraine. Et cette solidarité ne se fait pas par l’envoi d’armes, mais dans la lutte contre un système qui n’engendre que crises et guerres.
Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2796)
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