jeudi 8 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (15). La Commune : première ébauche d’un État ouvrier, Fallait-il marcher sur Versailles ?

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

 

La Commune : première ébauche d’un État ouvrier

Fallait-il marcher sur Versailles?

La question a souvent été posée par la suite, à cause de la fin tragique de la Commune.

Trotsky écrira à ce sujet: «On aurait pu alors écraser la bande gouvernementale presque sans effusion de sang. À Paris, on aurait pu faire prisonniers tous les ministres, avec Thiers en tête. Personne n’aurait levé la main pour les défendre. On ne l’a pas fait. Il n’y avait pas d’organisation de parti centralisée, ayant une vue d’ensemble sur les choses, ni d’organes spéciaux pour réaliser ses décisions.» Il aurait fallu, dit-il, envoyer des agitateurs parmi les troupes rejoignant Versailles pour rallier les soldats à la première occasion. La question n’est pas tant de savoir quel aurait été alors le cours des événements, que de réfléchir à ce que doit être une politique révolutionnaire.

En arrivant au pouvoir, sentant la force du prolétariat, les communards espèrent de toute évidence éviter la guerre civile. Les socialistes, influencés par les idées et les illusions de la petite bourgeoisie démocrate, ne croient pas, pour la plupart, devoir imposer la dictature du prolétariat à la bourgeoisie. Ils affirment que Paris n’a pas l’intention d’exporter le modèle de la Commune au reste du pays autrement que par la force de l’exemple. Leur perspective, c’est l’autonomie de Communes démocratiquement élues dans tout le pays, et une fédération libre de ces Communes pour asseoir la République sociale.

Le Comité central pourrait pourtant, à bon droit, considérer que le prolétariat, sous l’uniforme de la Garde nationale, lui a déjà donné assez de légitimité pour agir de manière révolutionnaire. Selon Trotsky: «La vraie tâche révolutionnaire consistait à assurer au prolétariat le pouvoir dans tout le pays. Paris devait en servir de base, de place d’armes. Et, pour atteindre ce but, il fallait, sans perdre de temps, vaincre Versailles et envoyer par toute la France des agitateurs, des organisateurs, de la force armée. Il fallait entrer en contact avec les sympathisants, raffermir les hésitants et briser l’opposition des adversaires.»

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(Demain, La Commune : première ébauche d’un État ouvrier Les élus de la Commune)

 

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

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