Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »
La Commune : première ébauche d’un État ouvrier
La première attaque des versaillais et le décret sur les otages
Dès le 2 avril, Thiers lance une première offensive contre Paris, avec la complicité du chancelier Bismarck, qui fait libérer 60 000 prisonniers pour qu’il puisse reconstituer une armée de plus de 100 000 hommes. Les troupes prussiennes bloquent elles-mêmes tout le nord et l’est de la capitale. Ainsi, face aux insurgés parisiens, les classes dominantes des deux pays, la veille encore en guerre, s’entendent pour protéger leurs intérêts communs. Bismarck accepte aussi de reporter le premier paiement des réparations de guerre jusqu’à la chute de la Commune.
La capitale est alors entourée de remparts et ses accès protégés par des forts. L’attaque prend les Parisiens par surprise. Depuis l’armistice, dit Victorine Brocher, on n’avait plus entendu le son du canon et, depuis l’avènement de la Commune, on vivait « dans une atmosphère de confiance et d’espoir ». Les communards repoussent les assaillants, mais les versaillais fusillent des prisonniers, dont deux des premiers élus de la Commune qu’elle avait nommés généraux, Duval et Flourens. Pendant des semaines, bombardements et attaques vont se succéder jusqu’à ce que les versaillais parviennent à pénétrer dans Paris. La guerre reprend donc, mais désormais c’est une guerre sociale.
Ramenée brutalement à la réalité, la Commune prend alors un décret selon lequel elle arrêtera et jugera toute personne soupçonnée de complicité avec Versailles, les coupables seront retenus en otages et toute exécution d’un prisonnier de guerre ou d’un partisan de la Commune sera suivie de l’exécution d’un nombre triple d’otages. Le jour même, on arrête des prêtres, dont Darboy, archevêque de Paris, et des gendarmes. Cependant, ce décret sur les otages ne sera jamais appliqué. Les premiers otages seront tués seulement fin mai, même pas sur ordre de la Commune, mais par des Parisiens rendus furieux par les massacres de la Semaine sanglante. Versailles s’aperçoit vite que peu d’otages sont retenus – il y en aura 74 en tout à la mi-mai – et que la Commune ne met pas ses menaces à exécution. Thiers semble de toute façon prêt à sacrifier cyniquement ces quelques otages pour mieux justifier la saignée qu’il prépare.
La Commune, elle, voulait dès le premier jour abolir la peine de mort. Le 6 avril encore, des communards brûlent symboliquement une guillotine place Voltaire.
La défense de Paris va solliciter toujours plus de forces et d’abnégation. Certains de ceux qui ont d’abord vu la Commune avec sympathie, dans la petite bourgeoisie parisienne, prendront peur et flancheront, mais le prolétariat, lui, combattra jusqu’au bout. Les bataillons de la Garde nationale sont volontaires. Les femmes organisent le ravitaillement, les ambulances et les secours aux blessés, quand elles ne participent pas elles-mêmes aux combats.
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Gustave Flourens
(Demain, La Commune : L’œuvre de la Commune, Des mesures pour les travailleurs et pour reprendre en main la production)
Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM
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